Texte Frédéric Mancier et Bernard Larré. Mise en scène Xavier Berlioz.
Sur scène Nadine de Géa et Patrick Blandin
Entretien avec Patrick Blandin
La pièce que vous jouez est à la frontière de beaucoup de choses. Le Chevalier d’Eon est un être doublement double, espion et travesti ; Marie-Antoinette est une sorte de pièce rapportée d’Autriche en France. Tous ces aspects doivent apparaître sur scène ?
Bien sûr, c’est le grand intérêt de ce spectacle qui repose sur l’ambiguïté, sur des axes différents suivant le regard qu’on porte sur eux : les Lumières, la fin d’une époque, le royalisme, les contraintes sociales liées aux origines de chacun des personnages. Si vous êtes de Sarcelles ou d’Annecy, vous n’avez pas forcément le même regard sur le monde et donc sur la pièce. Ce que nous racontons se passe de 1770 à 1793 et représente un énorme bouleversement social, économique, humain ; la société change profondément. Alors que nos deux personnages sont issus à peu près du même monde, dans lequel ils évoluent en même temps, avec les mêmes travers, les mêmes défauts, ils portent des regards très différents sur cette évolution et sont tous deux épris de liberté, de changement. C’est ce qui nous meut en tant qu’acteurs. Le Chevalier d’Eon assume ce désir de changement, de par son métier d’espion il voyage, voit beaucoup de choses ; son ambiguïté personnelle constitue aussi une ouverture au monde et s’accompagne de la liberté de changer de genre, mais il est aussi un philosophe citant Fontenelle qui est un peu son guide. Il est donc à la fois libéré et libertaire alors que Marie-Antoinette est bourrée de contraintes liées à l’environnement dans lequel elle est née. Et puis elle est une femme, donc une « pondeuse » et elle veut beaucoup de choses, elle « déborde » ; d’une certaine manière, elle sort du cadre. Ça donne des axes de jeu géniaux. Je joue six pièces en même temps et c’est ma préférée. J’adore tout ce que disent nos deux personnages parce que c’est très actuel. Nous vivons actuellement une autre charnière…
Royale Légende est donc une pièce très actuelle, contemporaine.
Complètement. Ce que nous vivons ressemble beaucoup au XVIII° siècle. Nos enfants, leurs enfants ne vivront pas dans le même monde que nous ou que nos parents. Le changement climatique, les changements sociaux, la transformation de la notion de travail…
Sur scène Nadine de Géa et Patrick Blandin
Entretien avec Patrick Blandin
La pièce que vous jouez est à la frontière de beaucoup de choses. Le Chevalier d’Eon est un être doublement double, espion et travesti ; Marie-Antoinette est une sorte de pièce rapportée d’Autriche en France. Tous ces aspects doivent apparaître sur scène ?
Bien sûr, c’est le grand intérêt de ce spectacle qui repose sur l’ambiguïté, sur des axes différents suivant le regard qu’on porte sur eux : les Lumières, la fin d’une époque, le royalisme, les contraintes sociales liées aux origines de chacun des personnages. Si vous êtes de Sarcelles ou d’Annecy, vous n’avez pas forcément le même regard sur le monde et donc sur la pièce. Ce que nous racontons se passe de 1770 à 1793 et représente un énorme bouleversement social, économique, humain ; la société change profondément. Alors que nos deux personnages sont issus à peu près du même monde, dans lequel ils évoluent en même temps, avec les mêmes travers, les mêmes défauts, ils portent des regards très différents sur cette évolution et sont tous deux épris de liberté, de changement. C’est ce qui nous meut en tant qu’acteurs. Le Chevalier d’Eon assume ce désir de changement, de par son métier d’espion il voyage, voit beaucoup de choses ; son ambiguïté personnelle constitue aussi une ouverture au monde et s’accompagne de la liberté de changer de genre, mais il est aussi un philosophe citant Fontenelle qui est un peu son guide. Il est donc à la fois libéré et libertaire alors que Marie-Antoinette est bourrée de contraintes liées à l’environnement dans lequel elle est née. Et puis elle est une femme, donc une « pondeuse » et elle veut beaucoup de choses, elle « déborde » ; d’une certaine manière, elle sort du cadre. Ça donne des axes de jeu géniaux. Je joue six pièces en même temps et c’est ma préférée. J’adore tout ce que disent nos deux personnages parce que c’est très actuel. Nous vivons actuellement une autre charnière…
Royale Légende est donc une pièce très actuelle, contemporaine.
Complètement. Ce que nous vivons ressemble beaucoup au XVIII° siècle. Nos enfants, leurs enfants ne vivront pas dans le même monde que nous ou que nos parents. Le changement climatique, les changements sociaux, la transformation de la notion de travail…
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Cette rencontre épistolaire « virtuelle » entre Marie-Antoinette et le Chevalier d’Eon promet des affrontements, des complicités, une infinité de possibilités qu’il doit être passionnant de jouer.
Le texte est particulièrement bien écrit. C’est nous qui l’avons créé ; il n’était pas encore édité quand je l’ai lu pour la première fois.
Comment en avez-vous eu connaissance ?
Je suis producteur et l’une des personnes qui travaillait pour moi m’a proposé ce texte. A l’époque, je ne jouais plus, je n’étais plus comédien depuis plusieurs années. C’est l’intelligence de ce texte, tant sur la forme que sur le fond qui m’a donné envie de rejouer. Je me suis davantage intéressé au collaborateur qui m’avait proposé le texte : il est homosexuel, venait de se marier et son mari est un érudit, spécialiste du XVIII° siècle. Depuis cet cette rencontre, je suis redevenu et ne suis plus que comédien.
[ La conversation roule ensuite sur la mise en scène, les deux grandes parties de la pièce, sur les cadres divers et les conditions de jeu…que nous ne dévoilons pas afin de préserver tout l’attrait de cette rencontre qui n’a jamais eu lieu, tout comme celle qui constitue l’axe d’une autre pièce Voltaire Rousseau dont Move On a déjà rendu compte. Il faut une solide érudition mais aussi une profonde sensibilité pour se lancer dans ce type d’aventure capable d’ancrer une fiction dans l’Histoire.
Nous essaierons de rencontrer ce vendredi 15 septembre, à l’occasion de la représentation de Royale Légende la partenaire sur scène de Patrick Blandin, Nadine de Géa, qui est originaire de la région.]
A suivre, avec passion !
Rappel : l’entrée aux spectacles proposés par Coup de Théâtre est libre ; une participation est souhaitée. En cas de mauvais temps, des positions de repli sont prévues pour que les représentations soient assurées en salles.
Le texte est particulièrement bien écrit. C’est nous qui l’avons créé ; il n’était pas encore édité quand je l’ai lu pour la première fois.
Comment en avez-vous eu connaissance ?
Je suis producteur et l’une des personnes qui travaillait pour moi m’a proposé ce texte. A l’époque, je ne jouais plus, je n’étais plus comédien depuis plusieurs années. C’est l’intelligence de ce texte, tant sur la forme que sur le fond qui m’a donné envie de rejouer. Je me suis davantage intéressé au collaborateur qui m’avait proposé le texte : il est homosexuel, venait de se marier et son mari est un érudit, spécialiste du XVIII° siècle. Depuis cet cette rencontre, je suis redevenu et ne suis plus que comédien.
[ La conversation roule ensuite sur la mise en scène, les deux grandes parties de la pièce, sur les cadres divers et les conditions de jeu…que nous ne dévoilons pas afin de préserver tout l’attrait de cette rencontre qui n’a jamais eu lieu, tout comme celle qui constitue l’axe d’une autre pièce Voltaire Rousseau dont Move On a déjà rendu compte. Il faut une solide érudition mais aussi une profonde sensibilité pour se lancer dans ce type d’aventure capable d’ancrer une fiction dans l’Histoire.
Nous essaierons de rencontrer ce vendredi 15 septembre, à l’occasion de la représentation de Royale Légende la partenaire sur scène de Patrick Blandin, Nadine de Géa, qui est originaire de la région.]
A suivre, avec passion !
Rappel : l’entrée aux spectacles proposés par Coup de Théâtre est libre ; une participation est souhaitée. En cas de mauvais temps, des positions de repli sont prévues pour que les représentations soient assurées en salles.