Mike, nous en discutions avec Pascal Delmas, il y a autour de vous sur scène différentes nationalités, différentes cultures… la musique va au-delà des frontières.
Le blues réunit tout le monde, il n’a pas de couleur.
C’est appréciable que votre musique n’ait pas de frontières au moment où justement on construit des murs entre les USA et le Mexique, on met en place des frontières. Vous êtes au-dessus des frontières politiques.
Mais les textes de blues parlent de la condition des gens, ma musique parle du quotidien des gens de Chicago. C’est important. En réalité chaque musique est l’expression de celui qui la joue et y met sa personnalité, ce qu’il ressent.
Ici, à Clermont, je sens que l’endroit est habité par l’Histoire, ça ajoute quelque chose de particulier. C’est inspirant.
Le blues réunit tout le monde, il n’a pas de couleur.
C’est appréciable que votre musique n’ait pas de frontières au moment où justement on construit des murs entre les USA et le Mexique, on met en place des frontières. Vous êtes au-dessus des frontières politiques.
Mais les textes de blues parlent de la condition des gens, ma musique parle du quotidien des gens de Chicago. C’est important. En réalité chaque musique est l’expression de celui qui la joue et y met sa personnalité, ce qu’il ressent.
Ici, à Clermont, je sens que l’endroit est habité par l’Histoire, ça ajoute quelque chose de particulier. C’est inspirant.
Discussion deux jours plus tard avec Pascal Derathé qui a créé Jazz-Rhone-Alpes.com. Sous les cerisiers qui tiennent lieu d’avant-scène au château, nous évoquons toutes les relations possibles entre le jazz et d’autres disciplines. Pendant ce temps, Don Menza et ses musiciens font les balances pour ce soir.
Pascal Derathé : Oui, bien sûr, il y a des liens entre le jazz et la dance, entre le jazz et la bonne cuisine : c’est simplement la vie, le fait d’apprécier les bonnes choses. Il y a la malbouffe comme il y a la malmusique. Il n’est pas question d’élitisme mais d’apprécier les belles choses. Quand on a la chance de pouvoir y accéder, on savoure.
Comme dans beaucoup de disciplines, il faut une très grande maîtrise technique pour pouvoir être soi-même, improviser et être libre.
C’est le cas des musiciens mais pas des auditeurs que nous sommes ; par contre on se fait l’oreille. Il y a vingt ans, je n’aurais pas écouté la musique que j’apprécie aujourd’hui. Pour apprécier le free, il faut s’être fait l’oreille, ce qui permet d’apprécier toutes les différences et toutes les subtilités. Tu ne peux pas passer d’un Mac Do à un trois étoiles comme ça.
Apparemment Joe Star vient de le faire sur les rives du Lac d’Annecy… d’un deux étoiles à un fast food. Dans l’autre sens…
Je suis plutôt dans une quête d’élévation que de descente (rires). Et d’ouverture aussi. On dit que le jazz est la musique de la Nouvelle Orléans, des USA. Il s’y est nourri, bien sûr. Les racines du jazz viennent de la musique afro américaine, de la révolte des esclaves, des champs de coton… mais le jazz s’est aussi enrichi de l’Europe, de l’Europe de l’est, de l’Afrique, de l’Asie. C’est un joyeux melting pot et « Dieu y retrouve les siens ! »
On retrouve cette ouverture dans le fait que le mot jazz n’a pas d’étymologie certaine. Il renvoie au rythme, au sexe…
Au bordel. C’est probablement un mot d’argot dont l’origine n’a pas vraiment d’importance.
Pascal Derathé : Oui, bien sûr, il y a des liens entre le jazz et la dance, entre le jazz et la bonne cuisine : c’est simplement la vie, le fait d’apprécier les bonnes choses. Il y a la malbouffe comme il y a la malmusique. Il n’est pas question d’élitisme mais d’apprécier les belles choses. Quand on a la chance de pouvoir y accéder, on savoure.
Comme dans beaucoup de disciplines, il faut une très grande maîtrise technique pour pouvoir être soi-même, improviser et être libre.
C’est le cas des musiciens mais pas des auditeurs que nous sommes ; par contre on se fait l’oreille. Il y a vingt ans, je n’aurais pas écouté la musique que j’apprécie aujourd’hui. Pour apprécier le free, il faut s’être fait l’oreille, ce qui permet d’apprécier toutes les différences et toutes les subtilités. Tu ne peux pas passer d’un Mac Do à un trois étoiles comme ça.
Apparemment Joe Star vient de le faire sur les rives du Lac d’Annecy… d’un deux étoiles à un fast food. Dans l’autre sens…
Je suis plutôt dans une quête d’élévation que de descente (rires). Et d’ouverture aussi. On dit que le jazz est la musique de la Nouvelle Orléans, des USA. Il s’y est nourri, bien sûr. Les racines du jazz viennent de la musique afro américaine, de la révolte des esclaves, des champs de coton… mais le jazz s’est aussi enrichi de l’Europe, de l’Europe de l’est, de l’Afrique, de l’Asie. C’est un joyeux melting pot et « Dieu y retrouve les siens ! »
On retrouve cette ouverture dans le fait que le mot jazz n’a pas d’étymologie certaine. Il renvoie au rythme, au sexe…
Au bordel. C’est probablement un mot d’argot dont l’origine n’a pas vraiment d’importance.
Tu as une vraie culture du jazz ; qu’est-ce que tu viens chercher dans un festival ? Qu’est-ce que tu en attends ?
J’assiste à 400 concerts par an environ. Je suis attentif aux jeunes pousses que j’aurai vues parmi les premiers. Depuis 10 ans que je tourne, j’ai accumulé des photos de musiciens qui n’avaient pas de barbe quand ils ont commencé.
Dans la région, on a la chance d’héberger 4 écoles de jazz de niveau DEM (master) qui forment entre 70 et 90 musiciens de niveau professionnel par an. Notre région fourmille de jeunes musiciens qu’il faut employer. On les retrouve dans les clubs, dans les premières parties de festivals.
Clermont fait partie de ces festivals qui n’ont pas beaucoup de moyens et doivent être ingénieux. Quand tu t’appelles « Jazz à Vienne », c’est facile d’aller chercher des vedettes très bien payées ; ce n’est pas la même chose quand tu dois prévoir 9 concerts pour un budget artistique de 18 000 euros !
L’équipe de programmation doit avoir de grandes oreilles pour aller chercher des trucs qu’on n’a pas encore vus et qui font la légitimité de l’événement. Il m’arrive de voir à Clermont des musiciens que je retrouve un ou deux ans plus tard sur des grandes scènes. Chapeau pour le Festival de Jazz de Clermont ! L’équipe de Rhino Jazz, elle, va dans le monde entier découvrir des artistes.
Parmi les festivals, il y a les grands formats et puis ceux qui gardent leur liberté. Le président du Jazz Club d’Annecy, Jean-François Gojon, me disait tout à l’heure qu’il ne veut pas dépendre de subventions qui réduiraient sa marge de manœuvre.
Pour Jazz à Vienne, que je couvre entièrement, je vais surtout sur la petite scène, de midi à 1 heure du matin parce que c’est là que l’avenir se dessine.
Comment es-tu arrivé au jazz ?
A 12 ans, j’étais toujours branché sur FIP, ce qui faisait le désespoir de mes parents. C’était la radio du jazz. J’ai toujours écouté du jazz.
Quand je suis arrivé à Lyon, j’ai cherché des concerts pour ne pas m’ennuyer après le boulot, et j’ai monté un site pour annoncer les concerts. C’est tout simple !
J’assiste à 400 concerts par an environ. Je suis attentif aux jeunes pousses que j’aurai vues parmi les premiers. Depuis 10 ans que je tourne, j’ai accumulé des photos de musiciens qui n’avaient pas de barbe quand ils ont commencé.
Dans la région, on a la chance d’héberger 4 écoles de jazz de niveau DEM (master) qui forment entre 70 et 90 musiciens de niveau professionnel par an. Notre région fourmille de jeunes musiciens qu’il faut employer. On les retrouve dans les clubs, dans les premières parties de festivals.
Clermont fait partie de ces festivals qui n’ont pas beaucoup de moyens et doivent être ingénieux. Quand tu t’appelles « Jazz à Vienne », c’est facile d’aller chercher des vedettes très bien payées ; ce n’est pas la même chose quand tu dois prévoir 9 concerts pour un budget artistique de 18 000 euros !
L’équipe de programmation doit avoir de grandes oreilles pour aller chercher des trucs qu’on n’a pas encore vus et qui font la légitimité de l’événement. Il m’arrive de voir à Clermont des musiciens que je retrouve un ou deux ans plus tard sur des grandes scènes. Chapeau pour le Festival de Jazz de Clermont ! L’équipe de Rhino Jazz, elle, va dans le monde entier découvrir des artistes.
Parmi les festivals, il y a les grands formats et puis ceux qui gardent leur liberté. Le président du Jazz Club d’Annecy, Jean-François Gojon, me disait tout à l’heure qu’il ne veut pas dépendre de subventions qui réduiraient sa marge de manœuvre.
Pour Jazz à Vienne, que je couvre entièrement, je vais surtout sur la petite scène, de midi à 1 heure du matin parce que c’est là que l’avenir se dessine.
Comment es-tu arrivé au jazz ?
A 12 ans, j’étais toujours branché sur FIP, ce qui faisait le désespoir de mes parents. C’était la radio du jazz. J’ai toujours écouté du jazz.
Quand je suis arrivé à Lyon, j’ai cherché des concerts pour ne pas m’ennuyer après le boulot, et j’ai monté un site pour annoncer les concerts. C’est tout simple !
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Quant à cette édition 2019 du Festival de Clermont, elle a suivi une évolution qui lui permet désormais de comporter trois grandes parties sur trois jours. C’est la formule « sandwich ».
La partie du milieu, le 24 août, offrait une gastronomie musicale qui relevait, comme la madeleine de Proust, du souvenir puisqu’il s’agissait d’un hommage à Michel Petrucciani suivi d’un 2° concert relevant du baroque flamboyant.
Nous avions eu droit le 23 à une première couche de pain complet avec le blues dynamique de Mike Wheeler suivi de la pétillante fantaisie de Ben Waters.
Le 25, le swing de Count Basie vibrait grâce à la voix de Tricia Evy avant que Don Menza et sa formation ne fassent exploser la musique de Stan Getz.
Sur scène, pour confirmer les dires de Pascal Derathé, Raphaël Lemonnier rappelait qu’il a joué en 2008 à Clermont avec China Moses ; Tricia Evy a toutes les qualités pour devenir une très grande voix du jazz. A suivre !
On se dit que la campagne française habitée par l’Histoire permet de voyager, grâce au jazz, dans le monde entier.
La partie du milieu, le 24 août, offrait une gastronomie musicale qui relevait, comme la madeleine de Proust, du souvenir puisqu’il s’agissait d’un hommage à Michel Petrucciani suivi d’un 2° concert relevant du baroque flamboyant.
Nous avions eu droit le 23 à une première couche de pain complet avec le blues dynamique de Mike Wheeler suivi de la pétillante fantaisie de Ben Waters.
Le 25, le swing de Count Basie vibrait grâce à la voix de Tricia Evy avant que Don Menza et sa formation ne fassent exploser la musique de Stan Getz.
Sur scène, pour confirmer les dires de Pascal Derathé, Raphaël Lemonnier rappelait qu’il a joué en 2008 à Clermont avec China Moses ; Tricia Evy a toutes les qualités pour devenir une très grande voix du jazz. A suivre !
On se dit que la campagne française habitée par l’Histoire permet de voyager, grâce au jazz, dans le monde entier.