LATIN LOVER Cristina Comencini 2015
Articles similaires...
-
Ballerina : Ana de Armas danse avec la mort dans le spin-off de John Wick
-
Le Cinéma-Karaoké au Grand Rex de Paris : un concept de folie !
-
Festival de Deauville : Michael Douglas séjourne à l’Hôtel Barrière Le Royal Deauville
-
Insouciant Films : Quand la Jeunesse et l'Innovation Redéfinissent le Cinéma et le Théâtre
-
Le Cinéma en Plein Air à Paris : Un Hommage au Sport
Les cinémas français et italien entretiennent depuis longtemps des liens de vraie fraternité. On connaît, entre autres, la filmographie française d’un Mastroianni qu’on imagine encore très volontiers dans des rôles actuels, et il est judicieux de rendre hommage au cinéma italien de Philippe Noiret.
Ne retenons que deux films de sa carrière, Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore (1988) et Le Facteur (Il Postino) de Michael Radford (1994).
On y retrouve tout ce qui faisait un grand acteur à l’époque où la présence, le regard et la voix, tenaient lieu d’effets spéciaux capables de transporter un spectateur. Le Noiret, parfois pataud et bougon dans certains films, explose de générosité dans ces deux-là.
Dans Cinéma Paradiso, il est Alfredo, le projectionniste qui transmet sa passion pour le cinéma au jeune Salvatore joué par Jacques Perrin. Dans Le Facteur, il est Pablo Neruda, prix Nobel de littérature, qui transmet la passion de la poésie au facteur quasi illettré que campe un Massimo Troisi malade, à bout de forces, et qui mourra quelques jours après la fin du tournage.
Une bobine de baisers censurés impensables dans un cinéma paroissial et un magnétophone sur une île dont les habitants ne pensent qu’à survivre assurent la transmission matérielle dans ces deux films ; mais ils ne représentent que l’outil susceptible de concrétiser la véritable transmission, l’amour du cinéma, des sentiments et des passions qui forment la vie pour Cinéma Paradiso et l’amour de la poésie, elle-même faite de sentiments et d’émotions, pour Le Facteur.
Deux films qui nous font voyager par delà les frontières et bien au-delà des apparences.
Alors que nous parlons de plus en plus une langue qui ne nous permet pas d’exister car faite de fausses précisions et d’analyses plaquées par les exigences d’une communication envahissante, il est rafraîchissant de remettre à l’honneur un acteur comme Philippe Noiret et les films qu’il a servis pour incarner la véritable communication, celle du partage et de la transmission autour de valeurs humanistes. Au fond, le patrimoine immatériel de l’Humanité ne serait-il pas constitué de sentiments, d’émotions ?
Dans Le Facteur, le personnage incarné par Massimo Troisi reçoit la démarche poétique de Néruda au point d’aller enregistrer les bruits de son île - vagues petites et grandes, vent dans les rochers et les buissons, cloches « avec prêtre », « filets tristes » et même « ciel constellé d’étoiles » - sur laquelle les autres ne vivent que dans l’immédiateté matérielle. Il rejoint le monde poétique des plus grands où tout est métaphore et synesthésie, comme chez Baudelaire
Ne retenons que deux films de sa carrière, Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore (1988) et Le Facteur (Il Postino) de Michael Radford (1994).
On y retrouve tout ce qui faisait un grand acteur à l’époque où la présence, le regard et la voix, tenaient lieu d’effets spéciaux capables de transporter un spectateur. Le Noiret, parfois pataud et bougon dans certains films, explose de générosité dans ces deux-là.
Dans Cinéma Paradiso, il est Alfredo, le projectionniste qui transmet sa passion pour le cinéma au jeune Salvatore joué par Jacques Perrin. Dans Le Facteur, il est Pablo Neruda, prix Nobel de littérature, qui transmet la passion de la poésie au facteur quasi illettré que campe un Massimo Troisi malade, à bout de forces, et qui mourra quelques jours après la fin du tournage.
Une bobine de baisers censurés impensables dans un cinéma paroissial et un magnétophone sur une île dont les habitants ne pensent qu’à survivre assurent la transmission matérielle dans ces deux films ; mais ils ne représentent que l’outil susceptible de concrétiser la véritable transmission, l’amour du cinéma, des sentiments et des passions qui forment la vie pour Cinéma Paradiso et l’amour de la poésie, elle-même faite de sentiments et d’émotions, pour Le Facteur.
Deux films qui nous font voyager par delà les frontières et bien au-delà des apparences.
Alors que nous parlons de plus en plus une langue qui ne nous permet pas d’exister car faite de fausses précisions et d’analyses plaquées par les exigences d’une communication envahissante, il est rafraîchissant de remettre à l’honneur un acteur comme Philippe Noiret et les films qu’il a servis pour incarner la véritable communication, celle du partage et de la transmission autour de valeurs humanistes. Au fond, le patrimoine immatériel de l’Humanité ne serait-il pas constitué de sentiments, d’émotions ?
Dans Le Facteur, le personnage incarné par Massimo Troisi reçoit la démarche poétique de Néruda au point d’aller enregistrer les bruits de son île - vagues petites et grandes, vent dans les rochers et les buissons, cloches « avec prêtre », « filets tristes » et même « ciel constellé d’étoiles » - sur laquelle les autres ne vivent que dans l’immédiateté matérielle. Il rejoint le monde poétique des plus grands où tout est métaphore et synesthésie, comme chez Baudelaire
« Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies »
Ou chez Prévert
« peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été »
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies »
Ou chez Prévert
« peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été »
Avec cette 33°édition du Festival du cinéma italien
Le bonheur est au ciné
Cours- y vite, cours-y vite…
Toutes les infos sur : www.annecycinemaitalien.com