« L’invasion des imbéciles » de Tiphaine Rivière aux éditions du Seuil
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On connaissait « La conjuration des imbéciles » de John Kennedy Toole. Tiphaine Rivière ouvre grand les vannes avec cette « Invasion » tourbillonnante.
Elle crée un univers dont le graphisme associe Jérôme Bosch et les Shadoks qui ne cessaient de pomper à leur perte comme nous ne cessons d’enfoncer des portes ouvertes afin d’éprouver le plaisir rassurant de marcher sur des sentiers bien balisés tout comme les fourmis suivent ceux qui sont saturés de phéromones. Ce qui mène, via les évidences, les truismes et les tautologies que Barthes considérait comme l’humus de la bêtise, à un conservatisme pépère (voire mémère).
Ajoutez à Bosch et aux Shadoks un chouia de Boris Vian et de dérision du progrès technologique, un vague air de Nouveau Roman caractérisé par ce luxe de détails, ce truc à produire du texte sans sens, une louche d’infos déversée sans hiérarchisation, le dénigrement des intellos qui risqueraient de « nous imposer des réalités que personne n’a envie de connaître », quelques tonnes de divertissement pascalien, la faculté de noyer l’essentiel dans les détails, simplement pour le plaisir de parler, la réduction de la culture à ce qu’elle peut apporter d’utile en termes de carrière, la capacité à enfiler des perles en toute logique, ce qui pour Deleuze relevait de la bêtise.
Vous n’avez cependant pas encore la définition de celle-ci mais une évidence se fait jour : on la ressent parce qu’elle nous irrite. La bêtise, c’est l’autre. Et comme nous sommes forcément l’autre de quelqu’un… ça donne le vertige… qui à travers ce graphisme dynamique et énergique anime toute… cette BD ? Ce livre ? Qui vit aussi par ses jeux de langage et cette pointe de nostalgie incarnée par l’image de cette vieille Dauphine des années 60 .
Ainsi glisse la bêtise avec le plus grand plaisir dans les neurones épanouis du lecteur qui s’entraperçoit dans cette construction en abyme puisque le phénomène, parti du péché originel, contamine tout le monde par l'intermédiaire d'agents contaminateurs tels que la religion.
Un régal ! une incursion pétillante et rafraîchissante dans le monde d’une vraie réflexion servie par une mise en images tout à la fois complexe et simple. Évidente, quoi !
Impossible de résister à cette petite annonce de Pierre Dac :
" Pour apprendre l'anglais en 3 minutes, rien de plus facile: utilisez un sablier", citation qui répond si bien à la méthode "Comment se cultiver en trois semaines" moquée par Tiphaine Rivière.
A suivre...
Elle crée un univers dont le graphisme associe Jérôme Bosch et les Shadoks qui ne cessaient de pomper à leur perte comme nous ne cessons d’enfoncer des portes ouvertes afin d’éprouver le plaisir rassurant de marcher sur des sentiers bien balisés tout comme les fourmis suivent ceux qui sont saturés de phéromones. Ce qui mène, via les évidences, les truismes et les tautologies que Barthes considérait comme l’humus de la bêtise, à un conservatisme pépère (voire mémère).
Ajoutez à Bosch et aux Shadoks un chouia de Boris Vian et de dérision du progrès technologique, un vague air de Nouveau Roman caractérisé par ce luxe de détails, ce truc à produire du texte sans sens, une louche d’infos déversée sans hiérarchisation, le dénigrement des intellos qui risqueraient de « nous imposer des réalités que personne n’a envie de connaître », quelques tonnes de divertissement pascalien, la faculté de noyer l’essentiel dans les détails, simplement pour le plaisir de parler, la réduction de la culture à ce qu’elle peut apporter d’utile en termes de carrière, la capacité à enfiler des perles en toute logique, ce qui pour Deleuze relevait de la bêtise.
Vous n’avez cependant pas encore la définition de celle-ci mais une évidence se fait jour : on la ressent parce qu’elle nous irrite. La bêtise, c’est l’autre. Et comme nous sommes forcément l’autre de quelqu’un… ça donne le vertige… qui à travers ce graphisme dynamique et énergique anime toute… cette BD ? Ce livre ? Qui vit aussi par ses jeux de langage et cette pointe de nostalgie incarnée par l’image de cette vieille Dauphine des années 60 .
Ainsi glisse la bêtise avec le plus grand plaisir dans les neurones épanouis du lecteur qui s’entraperçoit dans cette construction en abyme puisque le phénomène, parti du péché originel, contamine tout le monde par l'intermédiaire d'agents contaminateurs tels que la religion.
Un régal ! une incursion pétillante et rafraîchissante dans le monde d’une vraie réflexion servie par une mise en images tout à la fois complexe et simple. Évidente, quoi !
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