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Move-On Magazine

La CleanTech développe son écosystème


Rencontre avec Cécile Dechand, directrice de la Fondation Université Savoie Mont Blanc.


| Publié le Lundi 24 Juin 2019 |

Cécile Dechand
Cécile Dechand
Ce qui se dégage de cette 2° édition de la CleanTech, c’est peut-être plus que tous les autres aspects, le plaisir des rencontres, des discussions, des liens qui se créent.

On a par moments l’impression de se retrouver dans une ruche qui grouille d’activités, d’échanges. La présence de collégien(ne)s renforce ce sentiment.

L’Université Savoie Mont Blanc assure un rôle essentiel dans notre éco système local et bien au-delà par les formations qu’elle délivre, par les liens qu’elle tisse avec le territoire et son avenir.

D’où notre intérêt pour la Fondation Université Savoie Mont Blanc.

Cécile Dechand, avec sa présence à la CleanTech, l’Université Savoie Mont Blanc se met au vert ?
L’Université Savoie Mont Blanc comporte trois pôles, mécatronique matériaux et IAE sur le campus d’Annecy-le-Vieux, le campus de Chambéry est davantage orienté sciences humaines et fac de droit, au Bourget du Lac on s’intéresse à ce qui est éco technique, environnement, écologie, bâtiment énergie.
 
L’Université Savoie Mont Blanc travaille à l’écologie depuis quarante ans, avec une responsabilité sociétale. Désormais nous sommes au-delà du discours et dans l’acte concret.

Les politiques tiennent des discours, prennent des décisions et vous êtes le relais sur le terrain.
L’un des relais parmi beaucoup d’autres mais nous avons la particularité de travailler avec des scientifiques, avec la recherche. Les scientifiques nous annoncent depuis bien longtemps la nécessité de faire attention. Une prise de conscience collective s’effectue actuellement qui permet aux champs de recherches de trouver leurs applications. On n’est plus sur de l’expérimentation mais sur la diffusion des connaissances et des savoirs auprès du tissu économique, des politiques et des collectivités.

L’un des points importants, c’est qu’une Université forme et concerne des jeunes qui vont accompagner cette prise de conscience.
L’aspect nouveaux métiers est très important. L’Université se doit de former des jeunes qui entrent dans cette dynamique.

Non seulement vous accompagnez le mouvement mais vous en êtes la pointe.
C’est le principe même de la recherche. Je discutais tout à l’heure avec une entreprise qui travaille dans la biodiversité et qui cherche actuellement des gens formés pour occuper les postes qu’elle propose.
A la rentrée 2020, l’Université ouvre une nouvelle filière ingénieurs écologie industrielle et territoires, par exemple.

 
Jusqu'à très récemment, la formation à des métiers était vécue comme une sorte de soumission aux lois du marché. Si l’on forme des étudiants à de réels métiers d’avenir qui vont changer nos modes de vie, c’est vraiment une ouverture, un espoir.

Je suis d’accord, c’est un espoir, une réponse à une prise de conscience, à un besoin, mais ce n’est pas suffisant. Il faut introduire la dimension écologique et environnementale dans toutes les formations, quelles qu’elles soient, même si elles paraissent de prime abord éloignées de ces questions. Tout comme il faut prendre en considération la qualité de vie au travail. Les jeunes en sont demandeurs.
De plus en plus d’entreprises s’affichent sur la responsabilité sociétale, la prise de conscience et le soin de l’écologie parce que c’est attractif, ça donne du sens aux métiers. Pour ceux qui cherchent du travail, c’est un critère décisif.


Je pense que le poste que vous occupez vous-même vous apporte de réelles satisfactions qui correspondent aux points positifs que notre conversation fait ressortir.
Je pense que ceci est davantage de la responsabilité des enseignants chercheurs et de l’Etat qui a son mot à dire pour la création de filières de formation.
Que vous discutiez avec un enseignant chercheur, une personne travaillant dans l’administration d’une Université, vous vous rendrez compte que tous sont guidés par la notion de service public. Nous travaillons pour le citoyen et pour la collectivité, ce qui nous procure une certaine fierté.

Vous participez au changement des mentalités mais aussi de la politique et de l’économie.
Il y faut le discours politique mais il est souhaitable qu’on aille bien au-delà. Plus on est proche du terrain, des collectivités, plus cette notion est importante parce qu’elle est portée par les gens qui habitent le territoire. C’est encore plus vrai qu’ailleurs en Savoie Mont Blanc parce que nous avons le tourisme, le réchauffement climatique, le développement économique autour des stations, des lacs menacés par la pollution-il suffit de se rappeler le niveau du lac d’Annecy à un moment de l’année dernière- pour toutes ces raisons notre prise de conscience est sans doute plus forte ici qu’ailleurs et nous pousse à agir.
Et il est plutôt agréable de se dire qu’on exerce une activité utile ! (rires).
 
 


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