Qui est Antenn.e ? Quel est votre état d’esprit aujourd’hui ?
Dans notre musique, nous parlons beaucoup de marginalité de manière générale, de se sentir exclu quelque part de la société et nous en parlons souvent à travers des personnages que nous inventons et imaginons de A à Z. Ainsi, nous retranscrivons souvent nos émotions, non pas en parlant de nous, mais à travers des personnages que nous créons et dans lesquels nous nous mettons à la place.
Vous aimez rester dans ces thèmes et évoquer aussi l'actualité ?
Oui, on essaie d'explorer aussi l'âme humaine, mais ce n'est pas non plus une musique sociale, j'ai envie de dire que c'est juste qu'on s'exprime à travers des personnages. On parle du monde, c'est une de nos perspectives, et il y a de la politique dans ce qu'on dit, mais on ne l'exprime pas explicitement ou directement.
Est-ce que c'est pour cela que vous faites votre musique ? Est-ce qu'il y a des thèmes en particulier que vous aimez aborder ?
Nous aimons également nous exprimer à titre personnel. En fait, la musique, en termes d'instruments, que ce soit la voix, la batterie, la guitare ou la basse, est quelque chose qui va dégager des émotions et c'est une façon de s'exprimer à travers un instrument. En fonction de notre humeur, nous savons que notre style de jeu va totalement changer. Nous pensons que c'est aussi la première raison.
Quel est alors votre processus ? Est-ce d'abord la musique, puis les paroles, ou l'inverse ?
D'abord la musique, on trouve notre rythme, mais l'écriture des paroles vient en même temps. La mélodie des voix est créée en même temps que la musique. Nous écrivons les paroles à trois, nous nous réunissons et travaillons très peu chacun de notre côté. "Dans la musique", nous faisons tout à trois.
Nous avons appris du groupe Wheobe, que nous avons également interviewé, que vous étiez assez proches. Qu'est-ce qui vous rapproche et vous différencie ?
Ce n'est pas la même atmosphère. On pense avoir certaines références en commun. Nous avons un esprit qui peut se rejoindre, mais c'est quand même très différent musicalement, même si nous avons des références en commun. Le plus approprié est ce qui nous réunit surtout, avec Wheobe, c'est le côté émergent lyonnais où nous nous soutenons. De manière générale, à Lyon, il y a vraiment une grosse mouvance lyonnaise, underground, émergente, et nous nous soutenons entre nous, ce qui est super. Ce n'est pas toujours le cas, il y en a qui font l'inverse pour se faire connaître, mais pour nous, il y a une bonne ambiance.
Y a-t-il des événements importants à venir pour vous que vous attendez avec impatience ?
On a deux dates intéressantes qui arrivent, une au Jardin de Chartreux le 22 juillet pour l'été en pentes douces, qui va être vraiment super parce que c'est aussi en entrée libre. Tout le monde peut venir, c'est un public qui risque d'être chaud ! On a également une première partie en septembre de It It Anita au festival Ninkasi, ça sera chouette. Sinon, on prépare plein de choses pour la rentrée et on a hâte de tout cela. Nous préparons plein de sorties et plein de choses.
Donc vous préparez un album ? …
En avril, nous avons sorti un EP, mais nous préférons ne pas en dire plus sur ce que nous allons sortir. Nous annoncerons les choses en temps voulu. En tout cas, nous travaillons énormément dessus depuis plusieurs mois et ce n'est pas fini. Dans les dates qui nous excitent beaucoup en juillet, nous faisons également partie d'un autre projet ensemble qui s'appelle “100 Guitares sur un bateau ivre ”. Cette année, nous serons 40 guitaristes sur un bateau ivre, dont 20 guitaristes de la psychédélique, quelques guitaristes berlinois et 20 guitaristes lyonnais. Nous jouerons le 11 juillet devant la mairie de Villeurbanne. C'est gratuit et c'est un projet magnifique. Nous sommes impatients, ce sont des moments musicaux rares. Cette formation musicale est très rare et unique, ça vaut vraiment le coup d'œil. On fait partie des interprètes, comme beaucoup de musiciens lyonnais et lyonnaises. Le compositeur est Gilles Laval, qui a composé cela à partir du poème d'Arthur Rimbaud "Le bateau ivre".
Dans notre musique, nous parlons beaucoup de marginalité de manière générale, de se sentir exclu quelque part de la société et nous en parlons souvent à travers des personnages que nous inventons et imaginons de A à Z. Ainsi, nous retranscrivons souvent nos émotions, non pas en parlant de nous, mais à travers des personnages que nous créons et dans lesquels nous nous mettons à la place.
Vous aimez rester dans ces thèmes et évoquer aussi l'actualité ?
Oui, on essaie d'explorer aussi l'âme humaine, mais ce n'est pas non plus une musique sociale, j'ai envie de dire que c'est juste qu'on s'exprime à travers des personnages. On parle du monde, c'est une de nos perspectives, et il y a de la politique dans ce qu'on dit, mais on ne l'exprime pas explicitement ou directement.
Est-ce que c'est pour cela que vous faites votre musique ? Est-ce qu'il y a des thèmes en particulier que vous aimez aborder ?
Nous aimons également nous exprimer à titre personnel. En fait, la musique, en termes d'instruments, que ce soit la voix, la batterie, la guitare ou la basse, est quelque chose qui va dégager des émotions et c'est une façon de s'exprimer à travers un instrument. En fonction de notre humeur, nous savons que notre style de jeu va totalement changer. Nous pensons que c'est aussi la première raison.
Quel est alors votre processus ? Est-ce d'abord la musique, puis les paroles, ou l'inverse ?
D'abord la musique, on trouve notre rythme, mais l'écriture des paroles vient en même temps. La mélodie des voix est créée en même temps que la musique. Nous écrivons les paroles à trois, nous nous réunissons et travaillons très peu chacun de notre côté. "Dans la musique", nous faisons tout à trois.
Nous avons appris du groupe Wheobe, que nous avons également interviewé, que vous étiez assez proches. Qu'est-ce qui vous rapproche et vous différencie ?
Ce n'est pas la même atmosphère. On pense avoir certaines références en commun. Nous avons un esprit qui peut se rejoindre, mais c'est quand même très différent musicalement, même si nous avons des références en commun. Le plus approprié est ce qui nous réunit surtout, avec Wheobe, c'est le côté émergent lyonnais où nous nous soutenons. De manière générale, à Lyon, il y a vraiment une grosse mouvance lyonnaise, underground, émergente, et nous nous soutenons entre nous, ce qui est super. Ce n'est pas toujours le cas, il y en a qui font l'inverse pour se faire connaître, mais pour nous, il y a une bonne ambiance.
Y a-t-il des événements importants à venir pour vous que vous attendez avec impatience ?
On a deux dates intéressantes qui arrivent, une au Jardin de Chartreux le 22 juillet pour l'été en pentes douces, qui va être vraiment super parce que c'est aussi en entrée libre. Tout le monde peut venir, c'est un public qui risque d'être chaud ! On a également une première partie en septembre de It It Anita au festival Ninkasi, ça sera chouette. Sinon, on prépare plein de choses pour la rentrée et on a hâte de tout cela. Nous préparons plein de sorties et plein de choses.
Donc vous préparez un album ? …
En avril, nous avons sorti un EP, mais nous préférons ne pas en dire plus sur ce que nous allons sortir. Nous annoncerons les choses en temps voulu. En tout cas, nous travaillons énormément dessus depuis plusieurs mois et ce n'est pas fini. Dans les dates qui nous excitent beaucoup en juillet, nous faisons également partie d'un autre projet ensemble qui s'appelle “100 Guitares sur un bateau ivre ”. Cette année, nous serons 40 guitaristes sur un bateau ivre, dont 20 guitaristes de la psychédélique, quelques guitaristes berlinois et 20 guitaristes lyonnais. Nous jouerons le 11 juillet devant la mairie de Villeurbanne. C'est gratuit et c'est un projet magnifique. Nous sommes impatients, ce sont des moments musicaux rares. Cette formation musicale est très rare et unique, ça vaut vraiment le coup d'œil. On fait partie des interprètes, comme beaucoup de musiciens lyonnais et lyonnaises. Le compositeur est Gilles Laval, qui a composé cela à partir du poème d'Arthur Rimbaud "Le bateau ivre".
Est-ce qu'il y a une question ou deux où vous dites, tiens, on ne me pose jamais cette question ? Et pourtant on en parle.
Oui, pour nous qui faisons encore partie de l'émergence, la question la plus intéressante est peut-être celle-ci : "Comment se sent-on et comment trouve-t-on sa place lorsque l'on se situe à la limite entre la professionnalisation et l'émergence ?". Cela prend une place importante et soulève de nombreuses interrogations. C'est peut-être la question qui nous intéresserait le plus.
Alors, pouvez-vous le faire concrètement ?
(Mathis) Sachant que c'est également une question personnelle, je n'ai pas de réponse définitive, mais il n'est pas toujours facile de se détacher. En effet, dans le monde professionnel de la musique, on peut être confronté à des choix difficiles, à des concessions à faire et à des comportements à éviter. Dans ce contexte, il est important de conserver notre style unique et underground, tout en cherchant à vivre de notre musique et en restant fidèles à nous-mêmes.
Du coup, comment amener l'underground à la professionnalisation sans faire trop de sacrifices ? Comment rester soi-même tout en étant pro ?
Par exemple, c'est peut-être la question qui se pose aujourd'hui à Musilac. On se retrouve quand même sur un gros festival où l'on côtoie des artistes, parfois internationaux, et où il y a des grosses têtes d'affiche. Mine de rien, il y a des normes et des codes scéniques à respecter. En fait, je pense que nous sommes assez contents, car nous avons réussi à rester nous-mêmes, à ne pas nous laisser porter par la scène qui peut être impressionnante. Nous sommes restés fidèles à nous-mêmes, et c'est le plus important. En gros, il s'agit d'être soi-même, de se fier à ce que l'on est et à ce que l'on souhaite montrer sur scène, peu importe les scènes et l'univers dans lequel on se trouve. Il est important de donner du vrai, c'est essentiel. Je pense que c'est cela qui nous motive. À un moment donné, le naturel revient toujours au galop, comme on dit. On peut partir, mais on finit toujours par revenir.
Oui, pour nous qui faisons encore partie de l'émergence, la question la plus intéressante est peut-être celle-ci : "Comment se sent-on et comment trouve-t-on sa place lorsque l'on se situe à la limite entre la professionnalisation et l'émergence ?". Cela prend une place importante et soulève de nombreuses interrogations. C'est peut-être la question qui nous intéresserait le plus.
Alors, pouvez-vous le faire concrètement ?
(Mathis) Sachant que c'est également une question personnelle, je n'ai pas de réponse définitive, mais il n'est pas toujours facile de se détacher. En effet, dans le monde professionnel de la musique, on peut être confronté à des choix difficiles, à des concessions à faire et à des comportements à éviter. Dans ce contexte, il est important de conserver notre style unique et underground, tout en cherchant à vivre de notre musique et en restant fidèles à nous-mêmes.
Du coup, comment amener l'underground à la professionnalisation sans faire trop de sacrifices ? Comment rester soi-même tout en étant pro ?
Par exemple, c'est peut-être la question qui se pose aujourd'hui à Musilac. On se retrouve quand même sur un gros festival où l'on côtoie des artistes, parfois internationaux, et où il y a des grosses têtes d'affiche. Mine de rien, il y a des normes et des codes scéniques à respecter. En fait, je pense que nous sommes assez contents, car nous avons réussi à rester nous-mêmes, à ne pas nous laisser porter par la scène qui peut être impressionnante. Nous sommes restés fidèles à nous-mêmes, et c'est le plus important. En gros, il s'agit d'être soi-même, de se fier à ce que l'on est et à ce que l'on souhaite montrer sur scène, peu importe les scènes et l'univers dans lequel on se trouve. Il est important de donner du vrai, c'est essentiel. Je pense que c'est cela qui nous motive. À un moment donné, le naturel revient toujours au galop, comme on dit. On peut partir, mais on finit toujours par revenir.
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Notre question "tu te prends pour qui ?" Si, le temps d'un moment ou d'une journée, vous pouviez être quelqu'un ou quelque chose, ce serait qui ou quoi, à part vous-même?
(Reine) Moi, ce serait un animal...
(Mathis) ...ce serait Reine ou Lino. Pour voir ce qu'ils ressentent en concert, le temps d'un concert. Parce que l'autre côté, on ne le voit jamais, au final. C'est intéressant de voir comment les gens peuvent vivre son projet. En soi, on est tellement tout le temps ensemble et tout le temps liés.
(Reine) Tu n'as pas envie d'être en public ?
(Mathis) Ouais...
(Lino) En tout cas, moi, ce ne serait pas Mathis...
Alors, quel animal Reine?
(Reine) Soit j'aimerais être un poisson, soit j'aimerais être un oiseau. Tu sais, un poisson qui est un peu dans les lagons avec les belles eaux, là. Franchement, tout bénef. Et un oiseau qui vole vite et haut...
(Lino) Non, les poissons qui volent en dehors de l'eau.
(Reine) Ouais, mais ça, tu voles... Tu t'éloignes d'un mètre. C'est comme nous, quand on fait du trampoline. Tu vois, mais un oiseau faible... ou un petit gros aigle, un faucon, comme dans la région...
(Lino) ...un pigeon ?
(Mathis) Moi, je reviens sur le sujet un peu moins drôle, comme les deux l'ont fait, et un peu plus triste. Mais je pense qu'en journée, elle semble avoir une deuxième vie à part, en tant que... Je ne sais pas, par exemple, un ébéniste qui travaille le bois à la campagne, seul, avec mes chèvres et mes chiens. C'est un peu ça, quand on se retrouve face à l'intermittence du spectacle, qui a un statut superbe, que nous avons la chance d'avoir en France, mais pour l'acquérir, nous nous retrouvons dans des situations très précaires. Et donc, nous sommes tout le temps en train de courir pour avoir des cachets, pour avoir de l'argent, tout ça, tout en faisant quelque chose que nous aimons. Donc, pendant l'instant, j'aimerais bien me retrouver seul dans la montagne à travailler le bois, en tant qu'artisan.
(Reine) Ça va, c'est réalisable. Toi, Lino, c'est impossible. Non, mais c'est possible.
(Lino) Les progrès de la science, ne t'inquiète pas.
(Reine) Elon Musk, tu m'entends ?
Un dernier mot pour la fin ?
(Mathis) Je dirais que l'enfant-pneu est un collectif lyonnais qui regroupe de nombreux artistes émergents, que ce soit dans la photographie, les arts plastiques ou encore la musique. Il y a une grande variété de styles musicaux et d'œuvres artistiques différentes. C'est un projet que nous avons monté entre amis pour nous soutenir mutuellement, nous encourager et organiser des concerts. Il vaut vraiment la peine d'y jeter un coup d'œil. C'est l'avenir de l'Underground.
Retrouvez Antenn.e sur Instagram : instagram.com/antenn.e
(Reine) Moi, ce serait un animal...
(Mathis) ...ce serait Reine ou Lino. Pour voir ce qu'ils ressentent en concert, le temps d'un concert. Parce que l'autre côté, on ne le voit jamais, au final. C'est intéressant de voir comment les gens peuvent vivre son projet. En soi, on est tellement tout le temps ensemble et tout le temps liés.
(Reine) Tu n'as pas envie d'être en public ?
(Mathis) Ouais...
(Lino) En tout cas, moi, ce ne serait pas Mathis...
Alors, quel animal Reine?
(Reine) Soit j'aimerais être un poisson, soit j'aimerais être un oiseau. Tu sais, un poisson qui est un peu dans les lagons avec les belles eaux, là. Franchement, tout bénef. Et un oiseau qui vole vite et haut...
(Lino) Non, les poissons qui volent en dehors de l'eau.
(Reine) Ouais, mais ça, tu voles... Tu t'éloignes d'un mètre. C'est comme nous, quand on fait du trampoline. Tu vois, mais un oiseau faible... ou un petit gros aigle, un faucon, comme dans la région...
(Lino) ...un pigeon ?
(Mathis) Moi, je reviens sur le sujet un peu moins drôle, comme les deux l'ont fait, et un peu plus triste. Mais je pense qu'en journée, elle semble avoir une deuxième vie à part, en tant que... Je ne sais pas, par exemple, un ébéniste qui travaille le bois à la campagne, seul, avec mes chèvres et mes chiens. C'est un peu ça, quand on se retrouve face à l'intermittence du spectacle, qui a un statut superbe, que nous avons la chance d'avoir en France, mais pour l'acquérir, nous nous retrouvons dans des situations très précaires. Et donc, nous sommes tout le temps en train de courir pour avoir des cachets, pour avoir de l'argent, tout ça, tout en faisant quelque chose que nous aimons. Donc, pendant l'instant, j'aimerais bien me retrouver seul dans la montagne à travailler le bois, en tant qu'artisan.
(Reine) Ça va, c'est réalisable. Toi, Lino, c'est impossible. Non, mais c'est possible.
(Lino) Les progrès de la science, ne t'inquiète pas.
(Reine) Elon Musk, tu m'entends ?
Un dernier mot pour la fin ?
(Mathis) Je dirais que l'enfant-pneu est un collectif lyonnais qui regroupe de nombreux artistes émergents, que ce soit dans la photographie, les arts plastiques ou encore la musique. Il y a une grande variété de styles musicaux et d'œuvres artistiques différentes. C'est un projet que nous avons monté entre amis pour nous soutenir mutuellement, nous encourager et organiser des concerts. Il vaut vraiment la peine d'y jeter un coup d'œil. C'est l'avenir de l'Underground.
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