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« Pervers », premier roman d’un auteur biographe et éditeur, pose cette question : la narration qui repose sur l’étude d’un personnage pervers exige-t-elle que son auteur soit plus pervers que son personnage ?
Ce mot, pervers, est d’autant plus pervers lui-même qu’il est double, duplice, signifiant « retourné » et lui-même sujet de retournement puisqu’à la fois substantif et adjectif et engendrant à la fois perversion et perversité, action de corrompre, résultat de cette action, qui est le détournement de la normalité, tout autant que disposition à ce retournement.
Jean-Luc Barré nous interroge : l’activité de romancier modifie-t-elle, directement, cyniquement, ou même indirectement le comportement de son entourage ? Il questionne la relation fiction/réalité aussi bien que réalité/fiction, souligne qu’une enquête révèle autant l’enquêteur qu’elle ne démasque l’accusé… surtout lorsque c’est celui-ci qui tire les ficelles.
« Pervers » ressemble à une partie de Go : qui entoure qui ? Qui manipule qui ? Partie dont l’oxymore « …une causticité bienveillante » résume assez bien l’esprit.
« Tout ça pour écrire un roman » qui se lit en nous donnant l’impression de dévoiler en nous un penchant pour une sorte de voyeurisme. L’écriture de Jean-Luc Barré enveloppe plutôt qu’elle ne dit, menant la danse jusqu’au final dans un tempo parfaitement maîtrisé.
Ce mot, pervers, est d’autant plus pervers lui-même qu’il est double, duplice, signifiant « retourné » et lui-même sujet de retournement puisqu’à la fois substantif et adjectif et engendrant à la fois perversion et perversité, action de corrompre, résultat de cette action, qui est le détournement de la normalité, tout autant que disposition à ce retournement.
Jean-Luc Barré nous interroge : l’activité de romancier modifie-t-elle, directement, cyniquement, ou même indirectement le comportement de son entourage ? Il questionne la relation fiction/réalité aussi bien que réalité/fiction, souligne qu’une enquête révèle autant l’enquêteur qu’elle ne démasque l’accusé… surtout lorsque c’est celui-ci qui tire les ficelles.
« Pervers » ressemble à une partie de Go : qui entoure qui ? Qui manipule qui ? Partie dont l’oxymore « …une causticité bienveillante » résume assez bien l’esprit.
« Tout ça pour écrire un roman » qui se lit en nous donnant l’impression de dévoiler en nous un penchant pour une sorte de voyeurisme. L’écriture de Jean-Luc Barré enveloppe plutôt qu’elle ne dit, menant la danse jusqu’au final dans un tempo parfaitement maîtrisé.