Variations Classiques, ouverture ce mercredi 29 août 2018

Avant le spectacle, une connaissance très à gauche déclare « Je ne savais pas que le Gaspard Proust, il est de droite. C’est un provocateur de droite, très à droite… »
   Y a-t-il une provocation de droite, une de gauche, voire une autre du centre ? Il semblerait plutôt que la provocation soit d’abord de la provocation et qu’elle ait à voir étymologiquement avec les vibrations, avec la voix. Elle constitue un appel, ce qui convenait parfaitement au spectacle musical d’hier soir à Bonlieu.

Quelques gentilles citations ?

« Annecy, ville de sport et de culture, le lac, les montagnes et les bouchons… »
« Ma playliste, volupté, raffinement et tartiflette. »
«  Cette partie du programme est placée sous le signe de l’austérité, comme celui de Fillon mais avec des notes. »
Il est aussi question de lapidation à la fraise tagada. De Cioran «  Si quelqu’un doit tout à Bach, c’est bien Dieu. »

Avec Gaspard, on rejoint Marcel, Proust, qui aurait écrit pour réentendre la voix de sa mère et l’on sait avec Raymonde Viret, célèbre professeur qui permet à de nombreux artistes de travailler leur voix, que celle-ci « vient de l’anus. », ce qui , dans un débat sur la provocation, nous replace au centre.
Gaspard Proust est un excellent professeur de lâcher prise qui considère que la chute vient de ce qu’on considère comme stable, et qu’on s’y accroche, une situation précaire. Pendant qu’il donnait cette leçon de philosophie, une voisine regardait ses messages sur son téléphone, sans doute afin de se raccrocher à quelque chose en cette terre de Résistance qu’est la Haute-Savoie.
 

Gaspard Proust est un excellent professeur de lâcher prise qui considère que la chute vient de ce qu’on considère comme stable, et qu’on s’y accroche, une situation précaire. Pendant qu’il donnait cette leçon de philosophie, une voisine regardait ses messages sur son téléphone, sans doute afin de se raccrocher à quelque chose en cette terre de Résistance qu’est la Haute-Savoie.
Gaspard Proust nous fait voyager de Ravel à Wagner, de Chostakovitch à Schubert en passant par La Clusaz. Avec Gaspard, on passe des bons mots aux bonnes notes qui sont, au fond, toutes les mêmes pour tous les compositeurs, ceux-ci les ordonnant à leur goût pour en tirer des accords et des vibrations particuliers. Car tout est vibration ; nous aussi, et c’est ce qui transparaît derrière la provocation proustienne, cette sensibilité qui fait que « du cœur cela doit aller au cœur. »
 
Les sept musiciens qui interprètent les morceaux (nobles) choisis par Gaspard, dont une jeune femme enceinte qui donne du volume à la musique, jouent avec cœur en sextet, trio, quintet, solo…et parviennent à donner une interprétation étonnante de la 5° de Beethoven.

   L’humour de Gaspard Proust est tel qu’on en arrive s’émerveiller devant les progrès  de la chimie capillaire et de l’éventail toujours plus large des teintures proposées aux dames âgées ou non. A se demander à quoi correspond cette tendance. On sait que la fourrure des animaux sauvages adapte ses tons à l’environnement. Le loup et l’ours blancs du grand nord, par exemple. C’est à croire que chaque femme crée son environnement personnel auquel elle adapte la couleur de ses cheveux. D’où l’échec de l’écologie en France. Trop de variété…Pas assez de classique !

Une soirée enlevée et pétillante.