Ce vendredi 22 juin 2018 les élus locaux se pressaient pour être sur la photo avec Madame Brune Poirson, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Transition Ecologique et solidaire. Se tenait ensuite une table ronde autour de l’économie solidaire. Y participait Simon Bernard, qui présente de manière pétillante le projet Plastic Odyssey.
Voici une transcription de sa présentation.
Simon Bernard remercie tout d’abord Denis Horeau et toute l’équipe de la CleanTechWeek.
_ Vous avez vu ce petit bateau qui avançait sur le lac et qui est encore amarré au ponton tout proche. Il avance grâce à des déchets plastiques. J’ai été un peu inspiré par « Retour vers le futur ». Quel est l’intérêt d’un bateau qui avance grâce au plastique ? Ce n’est pas de récupérer le plastique en mer parce que nous voulons que notre action soit sur le long terme.
Si l’on veut stopper cette pollution plastique, sa fuite vers les océans, il faut agir en amont. Je salue à ce propos le travail effectué par la Fondation Ellen Mac Arthur ; on se rend compte que le problème est complexe, mais qu’il y a des solutions qui consistent à travailler sur les plastiques à usage unique. Dans ce domaine beaucoup d’objets, comme les cotons-tiges sont appelés à disparaître, mais quand on parle de plastique on se rend compte que toute l’économie a été basée dessus. La coque des bateaux est en plastique, matériau qu’on retrouve dans le domaine médical. Il est donc impossible d’abandonner l’utilisation du plastique du jour au lendemain. Il est cependant possible de le faire entrer dans une boucle, ce qui est le principe de l’économie circulaire, de garder de récupérer et de recycler tout ce qui a été conçu en plastique, alors on a gagné.
Le problème actuel est qu’on a produit cinq milliards de tonnes de plastique qui sont dans la nature. Que faire avec tous ces déchets ? On les a longtemps envoyés dans d’autres pays, en Chine mais seulement 10% du plastique produit a été retraité. Le bord de mer du Liban est jonché de montagnes de déchets plastiques qui se déversent dans la mer à chaque tempête. Comme officier de marine marchande, j’ai navigué un peu partout et c’est ce qui m’a frappé. J’ai pu remarquer la même chose à Dakar et dans le même temps que beaucoup de gens cherchent des petits boulots. L’idée m’est venue de permettre à ces gens d’utiliser cette ressource que représente le plastique pour créer une économie locale de recyclage .Puisqu’on sait aujourd’hui trier le plastique, le recycler et même en faire du carburant au lieu de le brûler il est possible de le transformer en énergie.
Le principe de notre projet est de rendre accessible ce système lowtech, simple à construire, à réparer et fiable et de travailler en open source. Nous faisons travailler des industriels comme Veolia avec des écoles d’ingénieurs, des passionnés pour trouver des solutions qui puissent être appliquées partout dans le monde, pour créer des petites économies du recyclage sur les côtes et éviter que le plastique ne se retrouve pas dans les océans.
L’idée du bateau est la même que celle de Bertrand Piccard avec Solar Impulse, il s’agit de fédérer les ingénieurs, les passionnés pour créer une communauté embarquée dans le même projet. C’est là que le bateau prend tout son sens pour sensibiliser et fédérer. C’est ce qui se produit quand on navigue. Les gens regardent, essaient de comprendre comment ça marche, les enfants nous apportent des bouteilles plastiques, des déchets.
Après notre prototype actuel, le prochain bateau fera 25 mètres et partira sur les trois continents les plus pollués, l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie pour rencontrer les acteurs locaux, tester les systèmes embarqués et les adapter aux situations locales, faire boule de neige pour créer des réseaux et révolutionner la manière de recycler.
Voici une transcription de sa présentation.
Simon Bernard remercie tout d’abord Denis Horeau et toute l’équipe de la CleanTechWeek.
_ Vous avez vu ce petit bateau qui avançait sur le lac et qui est encore amarré au ponton tout proche. Il avance grâce à des déchets plastiques. J’ai été un peu inspiré par « Retour vers le futur ». Quel est l’intérêt d’un bateau qui avance grâce au plastique ? Ce n’est pas de récupérer le plastique en mer parce que nous voulons que notre action soit sur le long terme.
Si l’on veut stopper cette pollution plastique, sa fuite vers les océans, il faut agir en amont. Je salue à ce propos le travail effectué par la Fondation Ellen Mac Arthur ; on se rend compte que le problème est complexe, mais qu’il y a des solutions qui consistent à travailler sur les plastiques à usage unique. Dans ce domaine beaucoup d’objets, comme les cotons-tiges sont appelés à disparaître, mais quand on parle de plastique on se rend compte que toute l’économie a été basée dessus. La coque des bateaux est en plastique, matériau qu’on retrouve dans le domaine médical. Il est donc impossible d’abandonner l’utilisation du plastique du jour au lendemain. Il est cependant possible de le faire entrer dans une boucle, ce qui est le principe de l’économie circulaire, de garder de récupérer et de recycler tout ce qui a été conçu en plastique, alors on a gagné.
Le problème actuel est qu’on a produit cinq milliards de tonnes de plastique qui sont dans la nature. Que faire avec tous ces déchets ? On les a longtemps envoyés dans d’autres pays, en Chine mais seulement 10% du plastique produit a été retraité. Le bord de mer du Liban est jonché de montagnes de déchets plastiques qui se déversent dans la mer à chaque tempête. Comme officier de marine marchande, j’ai navigué un peu partout et c’est ce qui m’a frappé. J’ai pu remarquer la même chose à Dakar et dans le même temps que beaucoup de gens cherchent des petits boulots. L’idée m’est venue de permettre à ces gens d’utiliser cette ressource que représente le plastique pour créer une économie locale de recyclage .Puisqu’on sait aujourd’hui trier le plastique, le recycler et même en faire du carburant au lieu de le brûler il est possible de le transformer en énergie.
Le principe de notre projet est de rendre accessible ce système lowtech, simple à construire, à réparer et fiable et de travailler en open source. Nous faisons travailler des industriels comme Veolia avec des écoles d’ingénieurs, des passionnés pour trouver des solutions qui puissent être appliquées partout dans le monde, pour créer des petites économies du recyclage sur les côtes et éviter que le plastique ne se retrouve pas dans les océans.
L’idée du bateau est la même que celle de Bertrand Piccard avec Solar Impulse, il s’agit de fédérer les ingénieurs, les passionnés pour créer une communauté embarquée dans le même projet. C’est là que le bateau prend tout son sens pour sensibiliser et fédérer. C’est ce qui se produit quand on navigue. Les gens regardent, essaient de comprendre comment ça marche, les enfants nous apportent des bouteilles plastiques, des déchets.
Après notre prototype actuel, le prochain bateau fera 25 mètres et partira sur les trois continents les plus pollués, l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie pour rencontrer les acteurs locaux, tester les systèmes embarqués et les adapter aux situations locales, faire boule de neige pour créer des réseaux et révolutionner la manière de recycler.
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Simon Bernard a bien voulu répondre « à chaud » à quelques questions de Move-On.
Nous vous avons entendu exposer le projet Plastic Odyssey. Quelle est votre motivation profonde ?
Changer le monde. Montrer les solutions plutôt que les problèmes.
On parle beaucoup d’économie circulaire et je pense qu’on peut faire le parallèle avec l’intelligence linéaire opposée à l’intelligence en arborescence, celle qui crée des liens. L’enseignement français est très linéaire, on part d’un point a vers un point b. Ce sont des connaissances jetables. Peut-être faudrait-il agir sur la manière d’enseigner et d’apprendre pour créer de nouveaux comportements durables, pour la pensée et pour l’économie. Je ne sais pas comment vous avez vécu vos études…
Très mal. J’étais un bon élève mais j’ai toujours eu l’impression de perdre mon temps à l’école. Notre système est peut-être adapté à 5% des étudiants. C’est quelque chose qu’il faut absolument changer. Quand on travaille sur des projets comme Plastic Odyssey, on se retrouve entre passionnés, on apprend en faisant, par la collaboration, par l’échange. Dans le système éducatif actuel la collaboration s’appelle de la triche (rires partagés). On voit que certaines choses évoluent, heureusement. On peut faire tellement de choses formidables.
On cite souvent des mesures d’incitation, de punition, pourquoi ne pas partir d’une approche globale qui consisterait à changer la manière d’enseigner et d’apprendre ?
Notre équipe croit en ça, c’est notre manière d’innover et de transmettre. On ne va pas faire les choses de manière classique, linéaire, on va essayer de créer des clusters, de réunir les gens, de connecter les gens et les cerveaux. C’est une démarche puissante, depuis la sensibilisation, jusqu’à l’innovation. C’est un modèle qui peut se répliquer et s’adapter à plein de choses. Même s’il y a un peu de compétition, la nature est faite essentiellement de collaboration, une espèce va servir une autre, et c’est ça qui marche.
Vous avez accès à la secrétaire d’Etat, qui a accès au ministre de l’Education…si vous pouviez faire avancer l’enseignement dans le sens que nous indiquons…
Ce serait bien, oui !
Nous vous avons entendu exposer le projet Plastic Odyssey. Quelle est votre motivation profonde ?
Changer le monde. Montrer les solutions plutôt que les problèmes.
On parle beaucoup d’économie circulaire et je pense qu’on peut faire le parallèle avec l’intelligence linéaire opposée à l’intelligence en arborescence, celle qui crée des liens. L’enseignement français est très linéaire, on part d’un point a vers un point b. Ce sont des connaissances jetables. Peut-être faudrait-il agir sur la manière d’enseigner et d’apprendre pour créer de nouveaux comportements durables, pour la pensée et pour l’économie. Je ne sais pas comment vous avez vécu vos études…
Très mal. J’étais un bon élève mais j’ai toujours eu l’impression de perdre mon temps à l’école. Notre système est peut-être adapté à 5% des étudiants. C’est quelque chose qu’il faut absolument changer. Quand on travaille sur des projets comme Plastic Odyssey, on se retrouve entre passionnés, on apprend en faisant, par la collaboration, par l’échange. Dans le système éducatif actuel la collaboration s’appelle de la triche (rires partagés). On voit que certaines choses évoluent, heureusement. On peut faire tellement de choses formidables.
On cite souvent des mesures d’incitation, de punition, pourquoi ne pas partir d’une approche globale qui consisterait à changer la manière d’enseigner et d’apprendre ?
Notre équipe croit en ça, c’est notre manière d’innover et de transmettre. On ne va pas faire les choses de manière classique, linéaire, on va essayer de créer des clusters, de réunir les gens, de connecter les gens et les cerveaux. C’est une démarche puissante, depuis la sensibilisation, jusqu’à l’innovation. C’est un modèle qui peut se répliquer et s’adapter à plein de choses. Même s’il y a un peu de compétition, la nature est faite essentiellement de collaboration, une espèce va servir une autre, et c’est ça qui marche.
Vous avez accès à la secrétaire d’Etat, qui a accès au ministre de l’Education…si vous pouviez faire avancer l’enseignement dans le sens que nous indiquons…
Ce serait bien, oui !