Projection réalisée à l’initiative de l’association ARIA
Le film retrace le périple hivernal d’un colporteur qui passe les Alpes et traverse tout le territoire de Savoie. Lorsqu’il revient chez lui, la frontière vient d’être installée et on lui demande de régler une taxe sur l’accordéon qu’il rapporte de son voyage. Nous sommes en 1860.
Conversation à bâtons rompus avec Bernard Favre lors de l’un de ses passages à Annecy. Move On en donne ici quelques passages qui se rapportent à « La Trace » ; l’ensemble de l’échange informel nous a permis de parler de politique, de sociologie, du Sénégal, de divers pays…à travers le regard toujours curieux et pertinent du documentariste.
Pour évoquer l’identité du territoire de Savoie est-ce que la notion de mouvement te convient ?
Il y avait la nécessité de bouger pour des raisons diverses, surtout pour gagner de l’argent, mais il y avait autre chose, les gens étaient des semi-nomades. Il fallait partir, il fallait aller autre part, il fallait respirer. On soupçonnait d’ailleurs ces gens de multiples choses, de relations avec des femmes, ce qui était parfois vrai.
C’est ce qu’on voit dans le film.
On était fixé en été et nomade en hiver. Avec les dangers que ça représentait. Les routes n’étaient pas sûres. J’ai retrouvé des témoignages d’agressions qui étaient monnaie courante. Il ne fallait pas trop dormir non plus dans les auberges, les endroits les plus dangereux. Il valait mieux se faire héberger contre un service, scier du bois par exemple.
Pour quelle raison privilégies-tu ta fibre de documentariste ?
Quelque chose me manque dans la fiction, même si je l’adore, c’est le rapport à la réalité. Quand je fais un documentaire, je baigne toute la journée avec de vraies gens, de vraies histoires.
Sans acteurs comme intermédiaires.
Même si je les adore. Le documentaire porte aussi une mission d’information que n’a pas la fiction.
« La trace » est un simili documentaire.
Le film retrace le périple hivernal d’un colporteur qui passe les Alpes et traverse tout le territoire de Savoie. Lorsqu’il revient chez lui, la frontière vient d’être installée et on lui demande de régler une taxe sur l’accordéon qu’il rapporte de son voyage. Nous sommes en 1860.
Conversation à bâtons rompus avec Bernard Favre lors de l’un de ses passages à Annecy. Move On en donne ici quelques passages qui se rapportent à « La Trace » ; l’ensemble de l’échange informel nous a permis de parler de politique, de sociologie, du Sénégal, de divers pays…à travers le regard toujours curieux et pertinent du documentariste.
Pour évoquer l’identité du territoire de Savoie est-ce que la notion de mouvement te convient ?
Il y avait la nécessité de bouger pour des raisons diverses, surtout pour gagner de l’argent, mais il y avait autre chose, les gens étaient des semi-nomades. Il fallait partir, il fallait aller autre part, il fallait respirer. On soupçonnait d’ailleurs ces gens de multiples choses, de relations avec des femmes, ce qui était parfois vrai.
C’est ce qu’on voit dans le film.
On était fixé en été et nomade en hiver. Avec les dangers que ça représentait. Les routes n’étaient pas sûres. J’ai retrouvé des témoignages d’agressions qui étaient monnaie courante. Il ne fallait pas trop dormir non plus dans les auberges, les endroits les plus dangereux. Il valait mieux se faire héberger contre un service, scier du bois par exemple.
Pour quelle raison privilégies-tu ta fibre de documentariste ?
Quelque chose me manque dans la fiction, même si je l’adore, c’est le rapport à la réalité. Quand je fais un documentaire, je baigne toute la journée avec de vraies gens, de vraies histoires.
Sans acteurs comme intermédiaires.
Même si je les adore. Le documentaire porte aussi une mission d’information que n’a pas la fiction.
« La trace » est un simili documentaire.
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Sous le prétexte d’une narration.
Je n’invente rien, c’est ce que fait Olmi. La plupart de ses films sont des documentaires ; il en en a d’ailleurs fait réellement.
Est-ce que le cinéma américain, le rythme, les effets spéciaux ne provoquent pas une séparation plus marquée aujourd’hui ?
Oui et non, parce que la fiction française reste tout de même branchée sur une réalité quotidienne, sociologique.
C’est ce que certains lui reprochent.
Tout dépend de la façon dont c’est fait. « Histoire d’Adrien » de Jean-Pierre Denis montre un jeune homme du Limousin qui partait faire la guerre de 14.On apprend plein de choses sur la guerre, les gens qui y avaient participé, ce qu’ils ressentaient..
« La Trace » est sorti en 83. Quel regard portes-tu sur lui avec le recul du temps ?
J’analyse peu ce que j’ai produit mais je sais que le film a été très bien accueilli en Savoie et Haute-Savoie, pas uniquement pour des raisons cinématographiques. C’était d’ailleurs un peu le but. Il ne s’agissait pas de faire un film sur des gens dans la montagne mais de montrer aussi que ces gens-là avaient une histoire. Le public s’est reconnu dans cette dimension, indépendamment des qualités du film.
Ton film vieillit bien parce que les frontières sont toujours une question d’actualité, bien au-delà du territoire de Savoie.
Aujourd’hui on a l’impression que tout le monde est d’accord pour lutter contre les frontières excluantes, ce n’étaient pas le cas à l’époque.
Tout le monde, tu crois ?
Il y a un écart entre les positions prises dans des conversations et la réalité. On est en général pour l’ouverture des frontières qui nous permette d’aller là où on veut, mais pas les autres. « La Trace » montre bien mon penchant pour le documentaire politique. Le premier titre du film, provisoire, a été « Entendez-vous dans nos campagnes ? » Je pense que ça aurait été un très beau titre.
Mais « La Trace », c’est la trace dans la neige, la trace de l’Histoire…
Ce qui reste de quelque chose qu’on ne connaît plus très bien, celui qui dans la neige passe devant et ouvre la route.
Je n’invente rien, c’est ce que fait Olmi. La plupart de ses films sont des documentaires ; il en en a d’ailleurs fait réellement.
Est-ce que le cinéma américain, le rythme, les effets spéciaux ne provoquent pas une séparation plus marquée aujourd’hui ?
Oui et non, parce que la fiction française reste tout de même branchée sur une réalité quotidienne, sociologique.
C’est ce que certains lui reprochent.
Tout dépend de la façon dont c’est fait. « Histoire d’Adrien » de Jean-Pierre Denis montre un jeune homme du Limousin qui partait faire la guerre de 14.On apprend plein de choses sur la guerre, les gens qui y avaient participé, ce qu’ils ressentaient..
« La Trace » est sorti en 83. Quel regard portes-tu sur lui avec le recul du temps ?
J’analyse peu ce que j’ai produit mais je sais que le film a été très bien accueilli en Savoie et Haute-Savoie, pas uniquement pour des raisons cinématographiques. C’était d’ailleurs un peu le but. Il ne s’agissait pas de faire un film sur des gens dans la montagne mais de montrer aussi que ces gens-là avaient une histoire. Le public s’est reconnu dans cette dimension, indépendamment des qualités du film.
Ton film vieillit bien parce que les frontières sont toujours une question d’actualité, bien au-delà du territoire de Savoie.
Aujourd’hui on a l’impression que tout le monde est d’accord pour lutter contre les frontières excluantes, ce n’étaient pas le cas à l’époque.
Tout le monde, tu crois ?
Il y a un écart entre les positions prises dans des conversations et la réalité. On est en général pour l’ouverture des frontières qui nous permette d’aller là où on veut, mais pas les autres. « La Trace » montre bien mon penchant pour le documentaire politique. Le premier titre du film, provisoire, a été « Entendez-vous dans nos campagnes ? » Je pense que ça aurait été un très beau titre.
Mais « La Trace », c’est la trace dans la neige, la trace de l’Histoire…
Ce qui reste de quelque chose qu’on ne connaît plus très bien, celui qui dans la neige passe devant et ouvre la route.