L. Kirchner Erna avec parapluie japonais. 1913. © Jörg Müller
Otto Letze, commissaire scientifique de l’exposition nous présente celle-ci.
On parle beaucoup de l’Impressionnisme, on lui consacre beaucoup de grandes expositions ; l’Expressionnisme est peut-être moins connu du grand public, comment le définiriez-vous ?
Il faut situer l’Expressionnisme vers 1905, c’est-à-dire dans un changement de siècle. Vous avez en France le Fauvisme dont la rébellion contre l’Impressionnisme est à peu près comparable à l’Expressionnisme allemand qui se rebelle contre la peinture traditionnelle enseignée dans les grandes écoles.
En 1905, vous avez côté français le Salon d’Automne et à Dresde la fondation du groupe Die Brücke (Le Pont) au mois de juin. Der blaue Reiter (Le Cavalier bleu) naît à Munich fin 1905, début 1906. Derain a pu dire à propos des Fauves « Les couleurs deviennent des cartouches de dynamite », ce qui est tout a fait valable aussi pour les Expressionnistes allemands.
Couleurs, approches techniques de la peinture… est-il possible de dire en plus que tout ceci correspond à des mouvements de la société et au pressentiment de ce qui se produira quelques années plus tard avec la Grande Guerre ? Des bouleversements de l’Histoire, philosophiques, sociaux, psychologiques.
Oui, de rudes mouvements ont accompagné le changement de siècle. La société avait subi l’industrialisation, la vie dans les grandes villes était devenue très dure, avec un taux de chômage relativement élevé. Les deux groupes d’Expressionnistes allemands étaient à la recherche d’une vie plus simple, plus naturelle, plus proche de la nature pour faire contrepoids aux dégâts de l’industrialisation, à travers une expérience collective.
Si l’on revient au mot « Expressionnisme », on peut le rapprocher du verbe exprimer qui traduit l’idée de faire jaillir de soi, l’idée de force.
Bien sûr, dans la mesure où le mouvement s’opposait aux grandes écoles d’art dont la manière d’enseigner donnait l’impression aux artistes qu’on limitait artistiquement leurs possibilités de s’exprimer.
Le Palais Lumière d’Evian offre au public, à travers l’exposition à laquelle vous avez contribué, ce qui est le propre d’une exposition, c’est-à-dire quelque chose qu’il ne pourrait pas voir en temps normal, ici la réunion de deux grandes collections.
La collection de l’Aarganer Kunsthaus et celle du Osthaus Museum Hagen, représentées à Evian par 140 oeuvres qui couvrent la période de 1905 à 1937. Habituellement les grandes collections ne présentent en Allemagne de façon majeure qu’un seul mouvement, soit Die Brucke avec Kirchner, Nolde… ou bien Der blaue Reiter avec Kandinsky, Franz Marc, August Macke. Oui, l’idée principale était bien de réunir les deux collections, l’une allemande et l’autre suisse.
Outre le nombre d’œuvres, l’exposition montre 19 artistes, c’est assez rare, ainsi que de petits films sur les conditions de vie de ces artistes ou bien des films expressionnistes comme Metropolis de Fritz Lang qui traduit la vie des années 20, avant le nazisme.
On parle beaucoup de l’Impressionnisme, on lui consacre beaucoup de grandes expositions ; l’Expressionnisme est peut-être moins connu du grand public, comment le définiriez-vous ?
Il faut situer l’Expressionnisme vers 1905, c’est-à-dire dans un changement de siècle. Vous avez en France le Fauvisme dont la rébellion contre l’Impressionnisme est à peu près comparable à l’Expressionnisme allemand qui se rebelle contre la peinture traditionnelle enseignée dans les grandes écoles.
En 1905, vous avez côté français le Salon d’Automne et à Dresde la fondation du groupe Die Brücke (Le Pont) au mois de juin. Der blaue Reiter (Le Cavalier bleu) naît à Munich fin 1905, début 1906. Derain a pu dire à propos des Fauves « Les couleurs deviennent des cartouches de dynamite », ce qui est tout a fait valable aussi pour les Expressionnistes allemands.
Couleurs, approches techniques de la peinture… est-il possible de dire en plus que tout ceci correspond à des mouvements de la société et au pressentiment de ce qui se produira quelques années plus tard avec la Grande Guerre ? Des bouleversements de l’Histoire, philosophiques, sociaux, psychologiques.
Oui, de rudes mouvements ont accompagné le changement de siècle. La société avait subi l’industrialisation, la vie dans les grandes villes était devenue très dure, avec un taux de chômage relativement élevé. Les deux groupes d’Expressionnistes allemands étaient à la recherche d’une vie plus simple, plus naturelle, plus proche de la nature pour faire contrepoids aux dégâts de l’industrialisation, à travers une expérience collective.
Si l’on revient au mot « Expressionnisme », on peut le rapprocher du verbe exprimer qui traduit l’idée de faire jaillir de soi, l’idée de force.
Bien sûr, dans la mesure où le mouvement s’opposait aux grandes écoles d’art dont la manière d’enseigner donnait l’impression aux artistes qu’on limitait artistiquement leurs possibilités de s’exprimer.
Le Palais Lumière d’Evian offre au public, à travers l’exposition à laquelle vous avez contribué, ce qui est le propre d’une exposition, c’est-à-dire quelque chose qu’il ne pourrait pas voir en temps normal, ici la réunion de deux grandes collections.
La collection de l’Aarganer Kunsthaus et celle du Osthaus Museum Hagen, représentées à Evian par 140 oeuvres qui couvrent la période de 1905 à 1937. Habituellement les grandes collections ne présentent en Allemagne de façon majeure qu’un seul mouvement, soit Die Brucke avec Kirchner, Nolde… ou bien Der blaue Reiter avec Kandinsky, Franz Marc, August Macke. Oui, l’idée principale était bien de réunir les deux collections, l’une allemande et l’autre suisse.
Outre le nombre d’œuvres, l’exposition montre 19 artistes, c’est assez rare, ainsi que de petits films sur les conditions de vie de ces artistes ou bien des films expressionnistes comme Metropolis de Fritz Lang qui traduit la vie des années 20, avant le nazisme.
F. Marc. Petite composition III 1913/14©Achim Kukulies
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