« Laissez-vous surprendre », tel était le mot d'ordre des Thésamicimes

Mathilde Juin, chargée de l’innovation à Thésame, nous présente cet événement.
 

J’organise cette journée dont le thème est « Surprendre ».
Nous voulions une journée surprenante, utile et conviviale.

Des chefs d’entreprise, on se fait en général une image sérieuse, posée. D’où ce côté convivial même si la rencontre doit être utile.

Trois interventions rythment la journée. La première est celle de Laure Manaudou et de Christelle Gauzet, qui animent désormais Défi d'Elles dans le domaine des événements sportifs, parce que leur parcours est, à l’image de celui que peuvent vivre des entreprises, en forme de montagnes russes avec des succès et des échecs.

Les parallèles entre les mondes du sport et des entreprises est très pertinent. Le parcours de Laure et de Christelle est à la fois remarquable et inspirant pour les entreprises.

Le thème de la journée tourne autour de l’échec et de la réussite.
Les échecs d’aujourd‘hui ouvrent sur les succès de demain, ce qui est inhérent à l’innovation pour laquelle le risque zéro n’existe pas.
L’échec fait pleinement partie de la démarche d’innovation.

Les mentalités changent petit à petit et la notion d’échec devient une composante de la stratégie d’un projet d’innovation, de vie, de carrière… C’est l’échec pour mieux réussir, car il constitue une validation : si ça ne marche pas comme ça, ça doit marcher autrement.

Nous insistons beaucoup sur la notion d’itération qui permet d’arriver au meilleur résultat et à la meilleure adéquation avec le marché en ce qui concerne un produit innovant.
 
Pour aller dans le même sens et compléter l’intervention de Laure Manaudou et de Christelle Gauzet deux autres conférences lui succèdent : celle de Marion Poitevin, marraine de l’événement et guide de haute montagne et celle de Samuel Marot, directeur d’Evian, Danone Waters.

 

Nous nous tournons alors vers Laure Manaudou.

Laure, votre intervention à cette journée organisée par Thésame portait sur l’échec et la réussite. Vous n’avez pas été surprise quand on vous a proposé ce thème à développer devant des entrepreneurs ?
Non, parce que ma vie a été faite de réussites et d’échecs. Le plus important est de souligner comment on peut sortir positivement de l’échec.

C’est quelque chose de très personnel cette dimension. Vous pensez qu’elle peut se transmettre ?
C’est personnel, bien sûr, mais il est possible de montrer aux gens comment engager une dynamique dans laquelle l’échec permet d’avancer grâce à une remise en question. Personnellement je tire plus de leçons de mes échecs que de mes réussites.

En faisant un peu de science fiction on peut se demander si ce que vous avez réfléchi et appris depuis la fin de votre carrière sportive aurait pu vous aider dans la compétition.
Je ne pense pas. J’étais jeune quand j’ai réussi, je ne me posais pas de questions. C’est plus compliqué pour réussir quand on commence à s’en poser en avançant en âge. Se poser des questions augmente la pression.

Ne pas se poser de questions ne signifie pas être inconscient.
C’est être sûr de soi, de son objectif. J’ai réussi aussi parce que mon entourage renforçait cette confiance en moi ; et puis la personnalité entre en compte : chacun gère différemment échec et réussite.

Est-ce qu’être sportive de haut niveau consiste à être auto entrepreneur entouré d’une équipe ?
Ça dépend des sports. Le mien était individuel , il peut être difficile de trouver des liens entre le sport et le fonctionnement d’entreprises de grande taille.

Il y a les liens humains ?
Oui, maintenant j’organise et je participe à des raids féminins qui nous associent par binômes. Nous partageons la douleur, l’entraide. Il s’agit de se « servir » des gens au bon sens du terme quel que soit le statut de chacun, femme de ménage ou directeur général.

L’un des participants à cette journée vous a remercié pour les émotions que vous avez fait passer. En plus des compétences, du savoir, il faut aussi de l’émotion.
Je viens de repasser une vidéo de l’un de mes records du monde qui remonte à treize ans et que je n’avais pas revue depuis dix ans. Je suis désormais dans ma vie de tous les jours et j’ai tendance à oublier ce que j’ai réalisé ; mais si ça peut aider les autres à réaliser leurs rêves, quel que soit le domaine, à oser entreprendre, c’est sympa.

Si vous n’êtes pas directement rattachée à votre parcours sportif, c’est qu’il est en vous mais que vous avez progressé, que vous n’avez plus besoin de vous y référer.
J’ai changé et je me dis que ce qui m’est arrivé est normal.

Les artistes aussi ont souvent tendance à croire que ce qu’ils font est normal.
Parce que c’est notre vie. Le fait de prendre un peu de recul me permet de partager cette expérience.