Henri de TOULOUSE-LAUTREC Moulin Rouge – La Goulue, 1891
Daniel Marchesseau, pourriez-vous nous dire pourquoi Toulouse-Lautrec nous semble si proche, si familier ?
Dans la mémoire collective, l’œuvre de Toulouse-Lautrec s’identifie à des images que nous avons tous vues lorsque nous étions adolescents, elle participe aussi à la mémoire de films dans lesquels on imaginait ce peintre, ce garçon contrefait, très spirituel et vivant, « coquin », paillard ; un personnage duquel on a tiré quelques caricatures et qui a lui-même caricaturé son époque de la fin du XIX° siècle dont on a le sentiment qu’elle a été un peu compassée, bourgeoise alors que les images qu’en donne Toulouse-Lautrec sont très libres, très amusantes. Elles ne sont pas dénuées de mélancolie mais présentent beaucoup d’attrait et de séduction. Il s’agit bien de la séduction dans l’art de l’affiche et de l’estampe.
C’est l’art de la société de son époque à travers lequel Toulouse-Lautrec se peint lui-même, pourrait-on dire.
Effectivement, il y a pratiquement une notion d’autoportrait. Il livre les images qu’il a sous les yeux tous les jours dans ce Montmartre très agité des années 1890/1900. Il y a naturellement des cafés concerts, des bastringues, des danseuses, du french cancan, les maisons closes. Celles de Toulouse-Lautrec sont beaucoup plus joyeuses que celles d’Emile Zola ou de Flaubert.
À l’image assez conventionnelle que peut donner la peinture académique où les nus pullulent, les nus laiteux, un peu scandaleux, très évocateurs, de Delacroix à la langueur de Renoir, Toulouse-Lautrec oppose une image caricaturale et presque photographique. Aussi bien les mères maquerelles - les marchandes d’amour - que les jeunes filles de joie aux noms très évocateurs et parfois poétiques nous mènent dans le vif du sujet de manière naturaliste, sans pudibonderie excessive. Les images de Toulouse-Lautrec sont évocatrices mais jamais vulgaires, ni licencieuses, jamais érotiques en tant que telles. On n’est pas dans la peinture de Félicien Rops, par exemple, beaucoup plus dans un univers baudelairien dans lequel la poésie du pinceau remplace la poésie du mot. Les sujets sont à la fois dits et effleurés, montrés sans aucun rideau mais avec beaucoup de respect.
Dans la mémoire collective, l’œuvre de Toulouse-Lautrec s’identifie à des images que nous avons tous vues lorsque nous étions adolescents, elle participe aussi à la mémoire de films dans lesquels on imaginait ce peintre, ce garçon contrefait, très spirituel et vivant, « coquin », paillard ; un personnage duquel on a tiré quelques caricatures et qui a lui-même caricaturé son époque de la fin du XIX° siècle dont on a le sentiment qu’elle a été un peu compassée, bourgeoise alors que les images qu’en donne Toulouse-Lautrec sont très libres, très amusantes. Elles ne sont pas dénuées de mélancolie mais présentent beaucoup d’attrait et de séduction. Il s’agit bien de la séduction dans l’art de l’affiche et de l’estampe.
C’est l’art de la société de son époque à travers lequel Toulouse-Lautrec se peint lui-même, pourrait-on dire.
Effectivement, il y a pratiquement une notion d’autoportrait. Il livre les images qu’il a sous les yeux tous les jours dans ce Montmartre très agité des années 1890/1900. Il y a naturellement des cafés concerts, des bastringues, des danseuses, du french cancan, les maisons closes. Celles de Toulouse-Lautrec sont beaucoup plus joyeuses que celles d’Emile Zola ou de Flaubert.
À l’image assez conventionnelle que peut donner la peinture académique où les nus pullulent, les nus laiteux, un peu scandaleux, très évocateurs, de Delacroix à la langueur de Renoir, Toulouse-Lautrec oppose une image caricaturale et presque photographique. Aussi bien les mères maquerelles - les marchandes d’amour - que les jeunes filles de joie aux noms très évocateurs et parfois poétiques nous mènent dans le vif du sujet de manière naturaliste, sans pudibonderie excessive. Les images de Toulouse-Lautrec sont évocatrices mais jamais vulgaires, ni licencieuses, jamais érotiques en tant que telles. On n’est pas dans la peinture de Félicien Rops, par exemple, beaucoup plus dans un univers baudelairien dans lequel la poésie du pinceau remplace la poésie du mot. Les sujets sont à la fois dits et effleurés, montrés sans aucun rideau mais avec beaucoup de respect.
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Vous évoquiez la photographie. On peut penser à des instantanés. Les personnages semblent pris dans l’instantané d’un mouvement, ce qui donne une impression de vérité.
Tout à fait. C’est la raison pour laquelle un ensemble de photographies accompagne les œuvres de Toulouse-Lautrec que nous exposons. Des photos de belles de nuit prises par Nadar.
Une dernière question. La Fondation Gianadda propose des expositions très diverses. Qu’est-ce qui les caractérise ?
Deux politiques ont été-même irrégulièrement-suivies à la Fondation. Montrer les grands noms, notamment de l’Impressionnisme, en sept ou huit expositions dont la dernière était consacrée à Cézanne. Le cycle reprendre dans deux ans avec Caillebotte ; Toulouse-Lautrec n’est pas un Impressionniste mais un contemporain. Une autre direction a consisté à demander des chefs-d’œuvre aux plus grands musées du monde, aussi bien le musée Pouchkine que le Metropolitan Museum de New-York, la Pillips Collection, le Musée de l’Hermitage… pour constituer des ensembles d’œuvres prestigieuses, pas toujours très connues mais hautement remarquables. Je peux aussi citer une exposition avec le British Museum, avec le Centre Pompidou elles ont été assez nombreuses.
Je voudrais signaler justement l’exposition Soulages qui ouvrira au mois de juin prochain en collaboration avec le Centre Pompidou et qui répond à une politique suivie avec attention par Léonard Gianadda.
Exposition Toulouse-Lautrec
Fondation Pierre Gianadda
Martigny. Suisse
Du vendredi 1e décembre au dimanche 10 juin 2018
Tous les jours de 10h à 18h
+ d'informations : www.gianadda.ch
Tout à fait. C’est la raison pour laquelle un ensemble de photographies accompagne les œuvres de Toulouse-Lautrec que nous exposons. Des photos de belles de nuit prises par Nadar.
Une dernière question. La Fondation Gianadda propose des expositions très diverses. Qu’est-ce qui les caractérise ?
Deux politiques ont été-même irrégulièrement-suivies à la Fondation. Montrer les grands noms, notamment de l’Impressionnisme, en sept ou huit expositions dont la dernière était consacrée à Cézanne. Le cycle reprendre dans deux ans avec Caillebotte ; Toulouse-Lautrec n’est pas un Impressionniste mais un contemporain. Une autre direction a consisté à demander des chefs-d’œuvre aux plus grands musées du monde, aussi bien le musée Pouchkine que le Metropolitan Museum de New-York, la Pillips Collection, le Musée de l’Hermitage… pour constituer des ensembles d’œuvres prestigieuses, pas toujours très connues mais hautement remarquables. Je peux aussi citer une exposition avec le British Museum, avec le Centre Pompidou elles ont été assez nombreuses.
Je voudrais signaler justement l’exposition Soulages qui ouvrira au mois de juin prochain en collaboration avec le Centre Pompidou et qui répond à une politique suivie avec attention par Léonard Gianadda.
Exposition Toulouse-Lautrec
Fondation Pierre Gianadda
Martigny. Suisse
Du vendredi 1e décembre au dimanche 10 juin 2018
Tous les jours de 10h à 18h
+ d'informations : www.gianadda.ch