Associé à CITIA, les cinémas Nemours consacrent plusieurs séances à la projection du film réalisé par Jérémy Clapin. Nous étions à celle du dimanche 22 septembre 2019 et avons eu la chance d’assister aussi à la présentation que lui a consacrée Marcel Jean, délégué artistique du Festival du Cinéma d’Animation d’Annecy, qui avait à ses côtés Mickaël Marin, directeur de CITIA
Nouvellement nommé directeur artistique du Festival d’Annecy, j’ai consacré mon premier rendez-vous au producteur Marc Du Pontavice qui m’a parlé, c’était en 2012, de ce projet de film tiré d’un court roman et porté par Jérémy Clapin.
Il a donc fallu sept ans pour que le film voie le jour.
Depuis trois ans le Festival d’Annecy est associé à un événement qui se tient à Los Angeles. Il aura lieu cette année le weekend du 18 octobre. Il s’agit de « Animation is film », qui dure trois jours. « L’animation, c’est du cinéma », c’est un peu le problème ! particulièrement en France où le cinéma d’animation est d’abord considéré comme de l’animation, donc destiné aux enfants.
Souvent les producteurs me parlent de l’un de leurs films en disant « Il est très bon, pourvu que les spectateurs ne se rendent pas compte que c’est de l’animation. » Je caricature à peine.
Ceci montre à quel point il est difficile de se positionner sur les marchés avec de telles œuvres à cause d’idées préconçues dans la presse, dans le secteur de la promotion. L’animation adulte n’a pas encore été pleinement reconnue.
« J’ai perdu mon corps » a remporté le Cristal au dernier festival d’Annecy mais aussi le Grand Prix de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes. Ces deux prix couronnent ses qualités et, à Cannes, il a concouru avec des films qui ne relevaient pas de l’animation, il a donc été primé pour ses qualités intrinsèques.
Ceci rejoint notre discours au Festival d’Annecy : l’animation est autre chose que du divertissement pour les enfants. C’est d’abord et avant tout du cinéma.
Le travail de Jérémy Clapin se distingue par la mise en scène, par la science du découpage, par la création d’un espace, d’une ambiance pour nous impliquer émotionnellement, pour nous faire vivre des événements tragiques, cocasses, surtout d’une grande poésie en animation traditionnelle, en 2D qui traduit une parfaite maîtrise du langage cinématographique. Jérémy Clapin est un grand metteur en scène. Il m’avait dit « Je ne cherche pas des voix d’acteurs célèbres pour mon film, mais les voix des personnages. »
C’est l’une des réussites de ce travail qui fait que les personnages existent avec une densité exceptionnelle. »
Le propos du film ?
C’est une histoire toute simple que j’ai un peu compliquée » dit le personnage principal.
Toute simple mais qui traite du libre arbitre, de dribbler le destin, de tentatives pour recoller sa mémoire, ses souvenirs comme on pourrait recoller un corps, le réparer.
Un film qui pose la grande question : être un outil, qui transforme la matière (qui se transforme lui-même en permanence ?), un accessoire ou un instrument ?
Entre les mains de qui ?
Prendre la main ? Passer la main ? Être soi ?
Le grand intérêt de ce film est qu’il ne ressemble à rien d’autre. Sa totale originalité nous permet, grâce à des images bien concrètes et à un remarquable agencement de musique et de sons, de voyager dans nos émotions, de les faire émerger et de leur donner du sens.
Marcel Jean, délégué artistique du Festival du Cinéma d’Animation d’Annecy
Articles similaires...
-
Ballerina : Ana de Armas danse avec la mort dans le spin-off de John Wick
-
Le Cinéma-Karaoké au Grand Rex de Paris : un concept de folie !
-
Festival de Deauville : Michael Douglas séjourne à l’Hôtel Barrière Le Royal Deauville
-
Insouciant Films : Quand la Jeunesse et l'Innovation Redéfinissent le Cinéma et le Théâtre
-
Le Cinéma en Plein Air à Paris : Un Hommage au Sport