ROUX : exposition au musée Jean-Jacques Henner jusqu’au 20 mai 2019

Evoquant aussi bien une recette de cuisine que les sorcières, le roux fait voyager, de la concupiscence chez les Egyptiens à l’Enfer en passant par Judas.
   Cette couleur de feu a longtemps désigné des êtres considérés comme différents.
 
Le Musée national Jean-Jacques Henner (43 avenue de Villiers. Paris 17°) met la rousseur à l’honneur, de Poil de carotte à Spirou, de Baudelaire, Renoir, Degas, Munch..Toulouse-Lautrec à Sonia Rykiel.

 J’ai toujours été particulière – le fait
d’être rousse. À chaque fois, les gens
se retournaient sur mon passage en
disant : « Qu’est-ce qu’elle a, celle-là ? »
J’en ai profité.
Rousse : accepter le deal.
Rykiel

 

« Blanche fille aux cheveux roux,
Dont la robe par ses trous,
Laisse voir la pauvreté,
Et la beauté,
Pour moi, poète chétif,
Ton jeune corps maladif,
Plein de taches de rousseur,
A sa douceur. »
Charles Baudelaire, « À une mendiante rousse »

« Nana était toute velue, un duvet
de rousse faisait de son corps un
velours ; tandis que, dans sa croupe
et ses cuisses de cavale, dans
les renflements charnus creusés
de plis profonds, qui donnaient
au sexe le voile troublant de
leur ombre, il y avait de la bête.
C’était la bête d’or. »
Émile Zola, Nana

 

« J’étais rousse.
Rousse comme il n’est pas permis
de l’être. Rousse sang.
Pas d’une couleur orangée
très vive mais d’un rouge
flamboyant, un rouge rubis,
un rouge hurlant. [...]
Très vite, j’ai affirmé
mes positions. J’ai joué
l’avantage de cette
différence, j’en ai fait
un pôle plus, une évidence,
un pouvoir. »
Sonia Rykiel, Et je la voudrais nue, 1979