Nous avions rencontré René Frégni cet été dans le Mâconnais où il participait, à l’initiative d’Histoire d’en Parler et d’ Alain Carré, à « Pinard et Polar ».
Nous le retrouvons à travers la lecture de son dernier livre.
« C’est tellement insensé…Je me demande presque si tu ne l’as pas inventé, ça ressemble à un roman. C’est plus surprenant que beaucoup de romans qui ne racontent pas grand-chose. »
Un immigré, par exemple, qui raconte sa vie toute simple et plus riche que la plupart des fictions.
Il est évident que pour René Frégni « La vie est un roman » et que toute vie est une enquête permanente sur les mots, la nature naturelle et humaine, les relations sociales et que tout conteur est d’abord un observateur de soi, des autres, de ces vides – silence, solitude – qui donnent sens au tissu de nos vies.
Et quand un cadavre veut bien s’offrir puis disparaître, les homards du perché ne sont en comparaison que vulgaires conserves. Cadavre dont le narrateur a déterré un membre qui lui fait dire « Il faut que je sorte cette jambe de ma tête. » Toute écriture est-elle psychanalytique et humoristique ?
René Frégni se plaît à écrire des déclaratives que ne ponctue aucun point d’exclamation. Pas la peine : la vie est en soi une exclamation, l’écriture en est la mise en exergue qui en extrait ainsi que la cuisine, la quintessence puissante comme l’huile tirée des olives dans ce pressoir où « On faisait partie de l’olive, on la comprenait. »
Le narrateur se fait alors personnage de Giono comme Antonio dans « Le chant du monde » se fait fleuve « …il touchait avec le sensible de ses cuisses les longs muscles du fleuve.. »
« Dernier arrêt avant l’automne » est un chant à l’évidence et au mystère de la vie. « Ecrire n’est pas vraiment un métier » ; vivre non plus, et pourtant. Le prétexte d’une enquête permet de passer de l’univocité du langage scolaire, administratif et policier à la richesse polysémique de l’humour et de la poésie, de la vie. Du squelette à la chair vivante d’émotions.
Résultat de ce roman en forme d’enquête ?
Il paraît que l’écriture a été inventée pour tenir des comptes, des registres, gérer des stocks.
Faux.
Elle amplifie et perpétue l’amour, relit et relie en une seule lecture vivante l’amour qui nous fait humains. Elle tresse le temps et noue des images qui dépassent les contingences du réel pour exploser ainsi « Le froid était magnifique. »
L’écriture pour se fondre dans la vie comme Antonio dans le fleuve de Giono, avec quelques écueils dont il faut savoir jouer.
Nous le retrouvons à travers la lecture de son dernier livre.
« C’est tellement insensé…Je me demande presque si tu ne l’as pas inventé, ça ressemble à un roman. C’est plus surprenant que beaucoup de romans qui ne racontent pas grand-chose. »
Un immigré, par exemple, qui raconte sa vie toute simple et plus riche que la plupart des fictions.
Il est évident que pour René Frégni « La vie est un roman » et que toute vie est une enquête permanente sur les mots, la nature naturelle et humaine, les relations sociales et que tout conteur est d’abord un observateur de soi, des autres, de ces vides – silence, solitude – qui donnent sens au tissu de nos vies.
Et quand un cadavre veut bien s’offrir puis disparaître, les homards du perché ne sont en comparaison que vulgaires conserves. Cadavre dont le narrateur a déterré un membre qui lui fait dire « Il faut que je sorte cette jambe de ma tête. » Toute écriture est-elle psychanalytique et humoristique ?
René Frégni se plaît à écrire des déclaratives que ne ponctue aucun point d’exclamation. Pas la peine : la vie est en soi une exclamation, l’écriture en est la mise en exergue qui en extrait ainsi que la cuisine, la quintessence puissante comme l’huile tirée des olives dans ce pressoir où « On faisait partie de l’olive, on la comprenait. »
Le narrateur se fait alors personnage de Giono comme Antonio dans « Le chant du monde » se fait fleuve « …il touchait avec le sensible de ses cuisses les longs muscles du fleuve.. »
« Dernier arrêt avant l’automne » est un chant à l’évidence et au mystère de la vie. « Ecrire n’est pas vraiment un métier » ; vivre non plus, et pourtant. Le prétexte d’une enquête permet de passer de l’univocité du langage scolaire, administratif et policier à la richesse polysémique de l’humour et de la poésie, de la vie. Du squelette à la chair vivante d’émotions.
Résultat de ce roman en forme d’enquête ?
Il paraît que l’écriture a été inventée pour tenir des comptes, des registres, gérer des stocks.
Faux.
Elle amplifie et perpétue l’amour, relit et relie en une seule lecture vivante l’amour qui nous fait humains. Elle tresse le temps et noue des images qui dépassent les contingences du réel pour exploser ainsi « Le froid était magnifique. »
L’écriture pour se fondre dans la vie comme Antonio dans le fleuve de Giono, avec quelques écueils dont il faut savoir jouer.
« Dernier arrêt avant l’automne » de René Frégni chez Gallimard
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