Livre "Le fou du roi" de Mahi Binebine
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Un conteur d’histoires au service de sa Majesté, roi du Maroc. Son fils participe à l’attentat de Skhirat contre le roi. Il est condamné et survit au bagne de Tazmamart dont la découverte a révélé à quelles monstruosités l’Homme peut parvenir.
L’intrigue est d’autant plus prenante qu’elle se joue en lieux clos : palais royal, demeure du conteur…le reste est évoqué, entrevu, imaginé. A sa manière, le monde du roi est aussi une prison.
Le monarque décline, la fin est proche et il sait qu’il ne pourra plus poser le regard sur ce qu’il aime, alors que le fils, enfin libéré, retrouve difficilement la faculté de regarder le monde.
Ces univers clos traduisent mieux que toutes les descriptions, que tous les récapitulatifs le pouvoir absolu du roi, pouvoir qui se concentre en lui.
Omniprésence perceptible pour toute personne ayant vécu au Maroc à cette époque. Que traduit si bien le souvenir de cette visite royale dans une ville de l’intérieur.
On avait repeint les façades qui donnaient sur le parcours royal, restauré, badigeonné, peuplé l’hôpital de bien portants (au cas où…), mis à la tête de la ville l’administration royale depuis plusieurs jours, chassé les mendiants, réquisitionné les berbères des montagnes alentours pour faire la claque. On les avait descendus en bus ou en camions, ils remonteraient à pied. On avait fraîchement goudronné le parcours que suivrait le royal convoi escorté dans le ciel d’hélicoptères version Apocalypse Now, avec interdiction d’ouvrir les volets sur le trajet de Sa Majesté, ainsi que de monter sur les terrasses des maisons….On avait donc fraîchement goudronné mais on avait oublié la place où Sa Majesté recevrait les dignitaires locaux. On réquisitionna les plus beaux tapis de par la ville pour la rendre plus accueillante…et on eut par la suite un mal fou à reprendre les tapis au goudron qui les avait emprisonnés.
Le roi était là avant d’être là et il était encore là après son départ.
Le livre de Mahi Binebine transforme en mots les émotions, les intentions les plus belles et les plus sordides qui agissent les hommes, les dépassent. Il atteint ainsi la sagesse.
L’intrigue est d’autant plus prenante qu’elle se joue en lieux clos : palais royal, demeure du conteur…le reste est évoqué, entrevu, imaginé. A sa manière, le monde du roi est aussi une prison.
Le monarque décline, la fin est proche et il sait qu’il ne pourra plus poser le regard sur ce qu’il aime, alors que le fils, enfin libéré, retrouve difficilement la faculté de regarder le monde.
Ces univers clos traduisent mieux que toutes les descriptions, que tous les récapitulatifs le pouvoir absolu du roi, pouvoir qui se concentre en lui.
Omniprésence perceptible pour toute personne ayant vécu au Maroc à cette époque. Que traduit si bien le souvenir de cette visite royale dans une ville de l’intérieur.
On avait repeint les façades qui donnaient sur le parcours royal, restauré, badigeonné, peuplé l’hôpital de bien portants (au cas où…), mis à la tête de la ville l’administration royale depuis plusieurs jours, chassé les mendiants, réquisitionné les berbères des montagnes alentours pour faire la claque. On les avait descendus en bus ou en camions, ils remonteraient à pied. On avait fraîchement goudronné le parcours que suivrait le royal convoi escorté dans le ciel d’hélicoptères version Apocalypse Now, avec interdiction d’ouvrir les volets sur le trajet de Sa Majesté, ainsi que de monter sur les terrasses des maisons….On avait donc fraîchement goudronné mais on avait oublié la place où Sa Majesté recevrait les dignitaires locaux. On réquisitionna les plus beaux tapis de par la ville pour la rendre plus accueillante…et on eut par la suite un mal fou à reprendre les tapis au goudron qui les avait emprisonnés.
Le roi était là avant d’être là et il était encore là après son départ.
Le livre de Mahi Binebine transforme en mots les émotions, les intentions les plus belles et les plus sordides qui agissent les hommes, les dépassent. Il atteint ainsi la sagesse.