Lucie Cabanes, responsable des collections d’art contemporain, nous présente ce trésor exhumé des collections du Château d’Annecy et présenté dans l’intimité d’un cabinet de curiosités.
Une révélation !
L’intérêt des œuvres exposées dans ce cabinet de curiosités est qu’elles nous changent de celles qu’Olivier Debré va réaliser plus tard, ces réalisations monumentales que sont les rideaux de scène pour la Comédie Française, pour l’Opéra de Hong Kong ou de Shanghaï.
Une révélation !
L’intérêt des œuvres exposées dans ce cabinet de curiosités est qu’elles nous changent de celles qu’Olivier Debré va réaliser plus tard, ces réalisations monumentales que sont les rideaux de scène pour la Comédie Française, pour l’Opéra de Hong Kong ou de Shanghaï.
Olivier Debré, Sans titre, eau-forte sur papier, 24,4 x 31,6 cm, 1948, collection des Musées d'Annecy (c)Adagp, Paris
Il se passionne tellement pour le spectacle vivant qu’il va travailler avec la chorégraphe Carolyn Carlson à la création du spectacle « Signes » pour lequel il réalise l’ensemble des décors. Pour ces réalisations, Olivier Debré peignait à plat, en posant la toile sur le sol, une technique marquante des années cinquante, que Pollock utilise aux USA. C’était un moment iconoclaste parce que jusque-là, la toile était un support noble, sérieux, posé sur un chevalet face à l’artiste. Et voilà qu’on la débarrasse de son châssis, de son squelette et qu’elle devient molle. Des artistes comme Olivier Debré, Geneviève Asse, Pierre Soulages mettent la toile au sol, dansent autour et dessus dans un corps à corps qui balaie toutes les conventions, le haut, le bas, la droite, la gauche…dans une fusion entre l’artiste et sa création.
On peut dire qu’on a en une vingtaine d’ œuvres d’Olivier Debré toute l’histoire de la peinture, de la préhistoire, au cubisme. Et le mot qui semble s’imposer est celui de « révélation ».
Ces œuvres ont été réalisées dans une période charnière. L’artiste sort tout juste des Beaux Arts et il est en train de se constituer son vocabulaire plastique qui va lui permettre de réaliser cette extraordinaire carrière internationale. Il est sur ce fil entre figuration et abstraction. Lui parle de « non figuration ». Il représente la réalité, le paysage, la figure humaine, mais pas de manière littérale.
Vous le voyez, dans les œuvres exposées ici, passer de la figuration à l’abstraction, notamment dans la série des pêcheurs.
On peut dire qu’on a en une vingtaine d’ œuvres d’Olivier Debré toute l’histoire de la peinture, de la préhistoire, au cubisme. Et le mot qui semble s’imposer est celui de « révélation ».
Ces œuvres ont été réalisées dans une période charnière. L’artiste sort tout juste des Beaux Arts et il est en train de se constituer son vocabulaire plastique qui va lui permettre de réaliser cette extraordinaire carrière internationale. Il est sur ce fil entre figuration et abstraction. Lui parle de « non figuration ». Il représente la réalité, le paysage, la figure humaine, mais pas de manière littérale.
Vous le voyez, dans les œuvres exposées ici, passer de la figuration à l’abstraction, notamment dans la série des pêcheurs.
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Il cherche sa réalité et se construit en la créant ?
Pour un artiste, construire la réalité, c’est construire les outils avec lesquels il va travailler. Il va choisir d’être peintre, d’être graveur, de travailler l’estampe et le dessin tout au long de sa vie. D’autres choisissent d’être danseur, musicien ou d’abandonner. De plus, venant d’une famille reconnue, posée, il choisit d’être artiste au sortir d’une guerre.
Dire que ce fonds d’œuvres dormait au château depuis un certain temps ! Je connaissais ses œuvres de très grand format , celles que nous exposons dans ce cabinet de curiosités ont été une vraie découverte.
Ce travail est une interprétation et une reconstruction permanente de la réalité.
Surtout en gravure, qui m’émeut beaucoup parce qu’elle requiert une technicité artisanale, une exigence poussée, un corps à corps avec la matière pour un résultat qui semble assez modeste, assez simple.
Les outils que l’artiste se crée font partie de son contact avec la réalité.
C’est de la matière en mouvement.
[Ce passage du figuratif au non figuratif, de l’ossature interne et architecturale à la représentation, du détail mis au rythme de l’ensemble, cette recherche permanente d’une construction personnelle de la réalité donnent à chaque œuvre la dimension délicate et légère d’une révélation, dans laquelle le spectateur peut trouver sa place. Une forme de délicatesse sans rien de superflu].
Pour un artiste, construire la réalité, c’est construire les outils avec lesquels il va travailler. Il va choisir d’être peintre, d’être graveur, de travailler l’estampe et le dessin tout au long de sa vie. D’autres choisissent d’être danseur, musicien ou d’abandonner. De plus, venant d’une famille reconnue, posée, il choisit d’être artiste au sortir d’une guerre.
Dire que ce fonds d’œuvres dormait au château depuis un certain temps ! Je connaissais ses œuvres de très grand format , celles que nous exposons dans ce cabinet de curiosités ont été une vraie découverte.
Ce travail est une interprétation et une reconstruction permanente de la réalité.
Surtout en gravure, qui m’émeut beaucoup parce qu’elle requiert une technicité artisanale, une exigence poussée, un corps à corps avec la matière pour un résultat qui semble assez modeste, assez simple.
Les outils que l’artiste se crée font partie de son contact avec la réalité.
C’est de la matière en mouvement.
[Ce passage du figuratif au non figuratif, de l’ossature interne et architecturale à la représentation, du détail mis au rythme de l’ensemble, cette recherche permanente d’une construction personnelle de la réalité donnent à chaque œuvre la dimension délicate et légère d’une révélation, dans laquelle le spectateur peut trouver sa place. Une forme de délicatesse sans rien de superflu].