Franz Schimpl se laisse toute latitude (et longitude) de liberté.
Nous avions vu exposées à La Fabric de la Fondation Salomon deux séries d’œuvres de Franz, SDF et Addictions. Elles sont reprises ici et augmentées de quelques productions des mêmes séries.
S’y ajoute un ensemble de dessins, en majorité noir et blanc dont les légendes consistent en l’indication d’une latitude et d’une longitude.
Nous avions vu exposées à La Fabric de la Fondation Salomon deux séries d’œuvres de Franz, SDF et Addictions. Elles sont reprises ici et augmentées de quelques productions des mêmes séries.
S’y ajoute un ensemble de dessins, en majorité noir et blanc dont les légendes consistent en l’indication d’une latitude et d’une longitude.
- Où est le sens de la vie ?
- Là !... nous disent ces dessins. Là. Ici et maintenant. En permanence. Pleinement.
Discussion avec Franz Schimpl.
Franz : Cette liberté de choix, d’être là ou pas est déjà inscrite dans SDF et Addictions. Il faut arrêter de penser qu’on subit des pressions. On est en liberté sur cette planète.
Un peu comme des planètes sur la Planète. Le titre de ton exposition est « Ici & Ailleurs ».
Parce qu’on peut être à la fois ici et un peu ailleurs. Quand je suis assis là, je peux aussi me balader très loin. Une sorte de vagabondage dans lequel on met beaucoup de réalité.
SDF. On peut y voir l’idée d’accepter le saut dans le vide, dans l’inconnu.
C’est aussi une réflexion sur le passé d’avant notre sédentarisation, l’époque des chasseurs cueilleurs. C’est revenir à nos origines lointaines, au mouvement permanent. Aujourd’hui, on a peur même d’aller se balader dans les bois. On peut se demander ce qu’on a perdu avec cette civilisation.
Tu revendiques la dimension anarchiste.
Parce que c’est accepter de pouvoir être seul , pleinement responsable de soi et conscient des autres. Des animaux aussi.
Ce qui implique d’être pleinement là.
Oui. Mon prochain travail s’interroge sur notre relation au règne animal, dont nous faisons partie.
Tu exposes ici, à Bonlieu, une série de dessins sans titres.
Pas de titre, non. Ce n’est même pas « Ailleurs ». Le titre de chaque dessin est son repère géographique. Latitude, longitude. Ce pourrait être « GPS » (avec « Tournez à droite à la 2° et faites demi-tour…) (rires).
Dans les lieux que tu dessines, la présence humaine est presque exclusivement signifiée par des traces de son passage.
Nous sommes de passage. D’où l’importance de la liberté. L’agressivité actuelle vient peut-être de cette difficulté à lâcher prise.
Être anarchiste consiste à examiner d’un œil neuf ce qui semble évident.
J’ai toujours défendu les utopies.
Dans la série « GPS », il y a des lieux qui évoquent Edgar Poe, Kafka, Kerouac, les lieux dans lesquels ils baignent maintenant pour l’éternité.
Le fantastique, l’absurde et l’aventure.
La route. Ce sont de vraies rencontres de lecture, des repères, des déclencheurs quand j’avais 15 ans.
Tous ces points GPS forment ton itinéraire.
Un peu comme dans ce jeu où l’on obtient une image en reliant des chiffres.
Plus tôt, nous parlions de vide. C’est lui qui, entre les points, permet d’exister, de respirer.
Les gens en ont horreur parce que, pour eux, c’est une masse de solitude. Le vide nous relie au statut de SDF qui consiste à tâter les limites, à voir jusqu’où on peut avancer en se mettant en risque. Chacun dans sa vie essaye d’atteindre un idéal.
Parce que c’est accepter de pouvoir être seul , pleinement responsable de soi et conscient des autres. Des animaux aussi.
Ce qui implique d’être pleinement là.
Oui. Mon prochain travail s’interroge sur notre relation au règne animal, dont nous faisons partie.
Tu exposes ici, à Bonlieu, une série de dessins sans titres.
Pas de titre, non. Ce n’est même pas « Ailleurs ». Le titre de chaque dessin est son repère géographique. Latitude, longitude. Ce pourrait être « GPS » (avec « Tournez à droite à la 2° et faites demi-tour…) (rires).
Dans les lieux que tu dessines, la présence humaine est presque exclusivement signifiée par des traces de son passage.
Nous sommes de passage. D’où l’importance de la liberté. L’agressivité actuelle vient peut-être de cette difficulté à lâcher prise.
Être anarchiste consiste à examiner d’un œil neuf ce qui semble évident.
J’ai toujours défendu les utopies.
Dans la série « GPS », il y a des lieux qui évoquent Edgar Poe, Kafka, Kerouac, les lieux dans lesquels ils baignent maintenant pour l’éternité.
Le fantastique, l’absurde et l’aventure.
La route. Ce sont de vraies rencontres de lecture, des repères, des déclencheurs quand j’avais 15 ans.
Tous ces points GPS forment ton itinéraire.
Un peu comme dans ce jeu où l’on obtient une image en reliant des chiffres.
Plus tôt, nous parlions de vide. C’est lui qui, entre les points, permet d’exister, de respirer.
Les gens en ont horreur parce que, pour eux, c’est une masse de solitude. Le vide nous relie au statut de SDF qui consiste à tâter les limites, à voir jusqu’où on peut avancer en se mettant en risque. Chacun dans sa vie essaye d’atteindre un idéal.
Et l’art, là-dedans ?
C’est simplement un regard personnel que j’offre aux autres. Sans texte, sans direction indiquée. Il peut être intéressant de voir une image qui n’est pas une photo. Simplement un dessin.
Un regard, un support qui ouvre la pensée du spectateur.
Une forme de rêverie. Le dessin du corbeau suspendu à son fil électrique me rappelle un dessin de « La Gueule ouverte » avec un type accroché à une ligne haute tension.
Ce sont les liens de la mémoire.
Tes œuvres sont empreintes de tristesse mais elles sont toujours ambivalentes.
La satire est triste.
Tes dessins exposés ici sont ouverts/fermés ; ils montrent la présence et l’absence. Comme celui du blockhaus.
C’est un passé noir qui s’efface plus lentement que la mémoire. J’aime le dessiner parce qu’il ne restera que ça.
Ton travail est une interrogation sur l’existence.
Tu te balades, tu découvre des lieux qui ont fait l’Histoire. Au même titre que tu vois un bel arbre. Ça fait partie du paysage.
[Comme nous !]
C’est simplement un regard personnel que j’offre aux autres. Sans texte, sans direction indiquée. Il peut être intéressant de voir une image qui n’est pas une photo. Simplement un dessin.
Un regard, un support qui ouvre la pensée du spectateur.
Une forme de rêverie. Le dessin du corbeau suspendu à son fil électrique me rappelle un dessin de « La Gueule ouverte » avec un type accroché à une ligne haute tension.
Ce sont les liens de la mémoire.
Tes œuvres sont empreintes de tristesse mais elles sont toujours ambivalentes.
La satire est triste.
Tes dessins exposés ici sont ouverts/fermés ; ils montrent la présence et l’absence. Comme celui du blockhaus.
C’est un passé noir qui s’efface plus lentement que la mémoire. J’aime le dessiner parce qu’il ne restera que ça.
Ton travail est une interrogation sur l’existence.
Tu te balades, tu découvre des lieux qui ont fait l’Histoire. Au même titre que tu vois un bel arbre. Ça fait partie du paysage.
[Comme nous !]
Ici & Ailleurs. Exposition de Franz Schimpl
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Plutôt que de tristesse, il faut se demander si l’on ne devrait pas parler de mélancolie, cette distance à soi et au monde, ce petit jeu, cet espace qui permet la création.
Ce que confirmerait le titre de l’exposition « Ici & Ailleurs ». Le caractère & étant une esperluette, mot charmant peut-être d’origine enfantine et qui, d’une certaine manière, évoque l’espoir.
Ce que confirmerait le titre de l’exposition « Ici & Ailleurs ». Le caractère & étant une esperluette, mot charmant peut-être d’origine enfantine et qui, d’une certaine manière, évoque l’espoir.