Barbie 2023 : un film satirique qui démystifie la célèbre poupée et dénonce le patriarcat

Pour débuter, nous vous promettons que cet article ne contient aucun spoil sur l'intrigue du film. Vous pouvez donc le lire sans compromettre votre expérience au cinéma ! Cependant, il s’agit d’une critique de film, alors nous vous recommandons de le voir au préalable, pour mieux le savourer…
 

Ce film est signé Warner Bros et Mattel – la maison-mère – spécialisée dans les jouets pour enfants. Le pitch ? Barbie, interprétée par la génialissime Margot Robbie s'épanouit dans un monde fantastique. Rose, coloré, c’est le paradis pour les poupées. Ces dernières vivent en parfaite harmonie, dans une société idyllique. Dans ce cadre 100% féminin, les représentants du genre masculin se placent plutôt au second rang. Ken attend désespérément que Barbie le regarde, lui qui clame être fait pour la plage… Avoir l’air beau, être blond. Ryan Gosling interprète brillamment son personnage, jouant à la perfection avec les clichés et stéréotypes qui l’entourent… Finalement, Ken n’existe que dans l'ombre de Barbie ! Mais un jour, la sublime créature fait face à un cataclysme. En effet, une série de phénomènes étranges pourrait bien changer sa vie à tout jamais…
 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, un film mettant en scène l’un des jouets les plus iconiques de l’Histoire – ne se destine pas à un jeune public. Malgré l’absence de scènes choquantes ou explicites, Barbie est une comédie satirique, voire parodique. Dans l’autodérision totale, Mattel expose les vices d’un système dominé par les hommes. Ici, on peut vraiment dire qu'il s'agit d'un film féministe et engagé, et qui le fait bien...

La réalisatrice Greta Gerwig, à qui l’on doit Les Filles du docteur March (2019) ou encore l’improbable White Noise (2022) se démarque considérablement du paysage cinématographique. Avec son humour pinçant et parfois absurde, elle réussit à créer une atmosphère parlante, qui reste dans l'esprit. Visuellement, les plus jeunes seront bien évidemment émerveillés par cette œuvre arc-en-ciel aux costumes impeccables… D’ailleurs, toutes les versions et tenues de Barbie que vous verrez dans ce film existent bien : de quoi ravir le cœur des fans « hardcore » du genre… D'ailleurs, même la WWE et la musique s'invitent au spectacle, avec deux caméos de John Cena et Dua Lippa en sirènes ! 

D'ailleurs, la promo du film avait beaucoup joué dans les pays francophones sur un jeu de mot qui a fait mouche, même à l'étranger. Sur les affiches, on peut lire « elle peut tout faire ! » pour Madame, « Lui c’est juste Ken. » pour Monsieur... À l'oreille, l'on peut entendre «Lui sait juste ken ! » 

Interesting choice of words on the French poster for Barbie. Translated literally it means 'She can do anything' and 'Him, he's just Ken,' buuuuuut 'Lui, c'est juste Ken,' sounds like 'Lui, sais juste ken' which in French slang means 'Him, he only knows how to fuck.' pic.twitter.com/Cc7bTJsFmQ

— Cath Pound (@catherine_pound) June 17, 2023

Et pourtant ! Malgré toutes les mauvaises langues, ce film annoncé comme un blockbuster parmi tant d’autres écrase totalement les préjugés. Drôle, rafraîchissant, juste et jamais ennuyeux, il emporte son spectateur dès les premières secondes et le guide jusqu’à un final satisfaisant. Mention spéciale au grand méchant loup de Mattel, interprété par Will Ferrell, mais aussi à Kate McKinnon, la fameuse « Weird Barbie » gymnaste : punk et anticonformiste…

Enfin, le film Barbie a pensé à tout : inclure des éléments historiques et y insuffler des anecdotes au sujet des origines du jouet, en nommant Ruth Handler et de sa fille Barbara. Pour en savoir plus, foncez donc voir cette pépite dans les salles obscures…
D’ailleurs, Greta Gerwig poursuit son ascension avec la prochaine adaptation de Blanche-Neige en 2024 chez Disney. En effet, l’artiste aux multiples facettes : actrice, scénariste et réalisatrice a écrit le scénario de la version live action de Blanche-Neige. On espère que le résultat sera aussi bon !
 

Blonde, plantureuse et sans cellulite : Barbie possède la plastique parfaite. Le 9 mars 1959, la toute première Barbie est présentée au monde. Une pin-up en robe courte, noire et blanche sculpturale, elle arbore deux boucles d’oreilles et sa chevelure iconique. Pointée du doigt comme source de complexe, avec sa taille irréelle, sa peau sans défaut et ses longues jambes, une grande partie d’entre nous considère que Barbie n’est qu’une « bimbo ».

Une femme sans cervelle : un jouet pour filles qui tombe peu à peu dans la désuétude… Cela s’explique notamment par l’évolution de notre système : de moins en moins binaire, mettant l’accent sur l’acceptation de tous les corps, se battant contre les stéréotypes, en faveur de la lutte féministe. Et pourtant ! L'affiche parle d'elle-même : Barbie peut tout faire. Physicienne, présidente, médecin... Et si c'était nous qui la percevions mal ?