A Bonlieu Scène Nationale Multiverse, Trio Barolo, Richard Bona

Les 9 et 10 octobre Bonlieu programmait Multiverse, spectacle 3D particulièrement utile car il pose, précisément, la question de l’utilité de l’art. Il ne s’agit pas de relancer les grands débats autour du Parnasse comme au 19° siècle, mais de se demander parfois ce que l’on fait là, les fesses posées sur un fauteuil, à voir bouger des formes en 3D, bouger, virevolter sans cesse, multiverser, représentant au choix des planètes lointaines ou les images d’une coloscopie, la tour Eiffel ou les mailles d’un chandail… Beaux effets d’images 3 D qui finissent par faire oublier les danseurs sur scène.

   Et puis à la fin, quoi ? Rien. Le mouvement cesse, les lumières reviennent , on rend les lunettes 3 D. Que reste-t-il du spectacle ? Rien.

   Le 14 octobre Richard Bona  et ses musiciens parvenaient à faire se lever toute la salle . Bonne musique, bien exécutée, de l’humour, de la virtuosité. Une affaire qui tourne.

   Coincé entre les deux spectacles , en première partie de Richard Bona,Trio Barolo (réduit ce soir-là à un duo) est un petit bijou de poésie, de sensualité, de confidence amoureuse. Les battements telluriques de la contrebasse accompagnent  l’alacrité acidulée de l’accordéon pendant que la voix se fait troisième instrument.

   Alors que Multiverse vous submerge d’images dont vous ne savez quoi faire, alors que Richard Bona vous offre son show, avec Trio Barolo,tu fermes les yeux, et les images  c’est toi qui les fabriques sur les vibrations de la voix et des instruments