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Dans « Esquisses » Jean-François Billeter écrit « …un homme est d’autant plus libre qu’il a conquis plus de pouvoir d’agir et qu’il est par conséquent capable d’agir de façon nécessaire dans un plus grand nombre de circonstances. »
Car chacun doit répondre à une nécessité intérieure. De cette adéquation entre l’action et la nécessité naît la liberté et, pourrait-on dire, une forme d’esthétique. On a alors en tête les paroles d’une chanson d’Hervé Christiani « Il est libre Max, il est libre Max ! Y’en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler. » Un homme est libre parce qu’il réalise ses rêves et escalade à mains nues, sans cordes, des tours, des hôtels, une pyramide, une abbaye, un pont, un opéra, une banque, un obélisque…un peu partout dans le monde et qu’en affrontant ces édifices ce sont ses propres limites qu’il repousse.
Voici ce qui pourrait tenter de définir Alain Robert, qui a bien voulu s’entretenir avec nous.
Alain Robert, comment pourrait-on appeler les escalades que vous réalisez : des défis, des exploits, des performances ?
Ce n’est pas très facile à expliquer, sinon que je suis un grimpeur. J’ai commencé à grimper à l’âge de onze ans, majoritairement sans corde. Au lieu de continuer sur des rochers, en montagne, à partir de 1994, je me suis mis à grimper sur des buildings.
Est-ce que vos activités consistent aussi à braver l’interdit, à provoquer ?
Ce serait le petit plus pas déplaisant, surtout dans notre société de plus en plus protégée, hyper sécuritaire. Oui, c’est un peu un pied de nez à la société actuelle, mais ce n’est pas parti de cette intention.
J’ai reçu une demande commerciale pour grimper des gratte-ciel à l’époque où je réalisais des choses très dures, au plus haut niveau mondial, sur des falaises, sans corde. Une boîte m’a contacté pour me demander s’il ne serait pas possible de réaliser la même chose sur des gratte- ciel. J’avoue que je ne m’attendais pas à ce type de proposition, mais on me payait un voyage aux USA. Je me suis dit « Pourquoi pas ? » Nous sommes allés à New York, Dallas, Chicago et Houston. J’ai repéré un certain nombre de buildings grimpables et tout a commencé comme ça. Sector, la boîte qui m’avait contacté, avait des liens avec un team de gens de l’extrême dans plusieurs disciplines. Avec moi, on comptait réaliser un documentaire qui apporterait une nouvelle dimension, d’où les gratte-ciel.
Au départ c’était une commande et c’est devenu une façon de vivre ?
Eux voulaient le faire légalement. Ils se sont chargés des autorisations, de payer des gens du cinéma mais ils ne sont arrivés à rien. Fiasco total alors qu’ils avaient investi sur moi pour des repérages, des tournages sur rochers. Ils ont calculé le risque juridique qu’il y aurait à pratiquer sans autorisation et les choses ont démarré comme ça.
Et ce petit côté « braver l’interdit » se retrouve dans d’autres aspects de votre vie, au quotidien, ou bien s’exprime-t-il dans vos exploits ?
Je ne suis pas tellement un mec qui brave l’interdit. D’ailleurs qu’est-ce que ça veut dire ?
Car chacun doit répondre à une nécessité intérieure. De cette adéquation entre l’action et la nécessité naît la liberté et, pourrait-on dire, une forme d’esthétique. On a alors en tête les paroles d’une chanson d’Hervé Christiani « Il est libre Max, il est libre Max ! Y’en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler. » Un homme est libre parce qu’il réalise ses rêves et escalade à mains nues, sans cordes, des tours, des hôtels, une pyramide, une abbaye, un pont, un opéra, une banque, un obélisque…un peu partout dans le monde et qu’en affrontant ces édifices ce sont ses propres limites qu’il repousse.
Voici ce qui pourrait tenter de définir Alain Robert, qui a bien voulu s’entretenir avec nous.
Alain Robert, comment pourrait-on appeler les escalades que vous réalisez : des défis, des exploits, des performances ?
Ce n’est pas très facile à expliquer, sinon que je suis un grimpeur. J’ai commencé à grimper à l’âge de onze ans, majoritairement sans corde. Au lieu de continuer sur des rochers, en montagne, à partir de 1994, je me suis mis à grimper sur des buildings.
Est-ce que vos activités consistent aussi à braver l’interdit, à provoquer ?
Ce serait le petit plus pas déplaisant, surtout dans notre société de plus en plus protégée, hyper sécuritaire. Oui, c’est un peu un pied de nez à la société actuelle, mais ce n’est pas parti de cette intention.
J’ai reçu une demande commerciale pour grimper des gratte-ciel à l’époque où je réalisais des choses très dures, au plus haut niveau mondial, sur des falaises, sans corde. Une boîte m’a contacté pour me demander s’il ne serait pas possible de réaliser la même chose sur des gratte- ciel. J’avoue que je ne m’attendais pas à ce type de proposition, mais on me payait un voyage aux USA. Je me suis dit « Pourquoi pas ? » Nous sommes allés à New York, Dallas, Chicago et Houston. J’ai repéré un certain nombre de buildings grimpables et tout a commencé comme ça. Sector, la boîte qui m’avait contacté, avait des liens avec un team de gens de l’extrême dans plusieurs disciplines. Avec moi, on comptait réaliser un documentaire qui apporterait une nouvelle dimension, d’où les gratte-ciel.
Au départ c’était une commande et c’est devenu une façon de vivre ?
Eux voulaient le faire légalement. Ils se sont chargés des autorisations, de payer des gens du cinéma mais ils ne sont arrivés à rien. Fiasco total alors qu’ils avaient investi sur moi pour des repérages, des tournages sur rochers. Ils ont calculé le risque juridique qu’il y aurait à pratiquer sans autorisation et les choses ont démarré comme ça.
Et ce petit côté « braver l’interdit » se retrouve dans d’autres aspects de votre vie, au quotidien, ou bien s’exprime-t-il dans vos exploits ?
Je ne suis pas tellement un mec qui brave l’interdit. D’ailleurs qu’est-ce que ça veut dire ?
Alors peut-être ne pas être comme tout le monde ?
Ça, ce n’est pas déplaisant, par exemple dans la façon dont je m’habille...grimper des gratte-ciels à mains nues aux quatre coins du monde reste une manière soft de braver l’interdit. Ce que je fais n’est pas considéré comme très grave dans la plupart des pays.
Quand vous êtes parvenu tout en haut, c’est le devoir accompli, vous admirez le paysage…qu’est-ce qui se passe ?
C’est d’autant plus sympa d’arriver en haut que j’ai rencontré des difficultés à réaliser mon escalade ; si je suis passé tout près de la chute, par exemple. Le plaisir est amplifié par le fait qu’on est passé près de la mort. Tout le monde a un peu le même type de fonctionnement quand c’est sur un projet réfléchi. Je ne parle pas d’une embardée en voiture. Moi, je me mets dans des situations très délicates, sans matériel, et le fait d’arriver en haut constitue une libération, une performance sur moi-même, sur la vie.
Est-ce que la motivation demeure intacte avec l’âge ?
Elle demeure la même. Bien sûr, il y a un peu moins de quantitatif aujourd’hui, mais c’est aussi pour des raisons qui ne dépendent pas de moi. J’ai déjà été arrêté plusieurs fois dans certains pays, ce qui complique les choses : retour dans ces pays pour les procès, temps perdu, recours à des avocats, budgets à trouver…
Vous effectuez des repérages avant vos escalades. Vous devez être discret ?
Il faut y aller la nuit, s’il n’y a pas trop de sécurité à l’extérieur. En général, les bâtiments ne sont pas hyper gardés. Sauf à New York. Je devais grimper les Tween Towers en 2001. Elles se sont écroulées une semaine avant mon arrivée à New York. Comme tout était déjà organisé, payé, j’en ai profité pour faire des repérages parce que l’humeur n’était pas vraiment à l’escalade à ce moment-là ! Bon, j’ai grimpé une dizaine de mètres sur la Trump Tower. Il est toujours possible d’effectuer des repérages, même aujourd’hui.
Il y avait un truc prémonitoire, qui annonçait l’élection de Trump ? (rires)
Non, même si la tour n’est pas déplaisante.
On comprend bien qu’il y a des questions de confidentialité à respecter mais est-il possible d’évoquer votre prochaine escalade ?
Je vais faire des « trucs » en Europe et en Asie. C’est large… Je ne peux pas m’étendre davantage.
Vous avez des racines françaises mais vous vous sentez peut-être davantage citoyen du monde ?
Oui. Je me retrouve un peu chez tout le monde, je rencontre partout dans le monde des gens intéressants. Même si j’apprécie de nombreux côtés de la France, son patrimoine, son système social, j’aime voyager, voir ce qui se passe. La vie est à la fois suffisamment courte et longue pour essayer d’en parcourir le plus possible. Je me suis déjà rendu dans 70/80 pays, dans certains de nombreuses fois.
Au fond la vie est à la fois suffisamment courte et longue pour y mettre le plus d’intensité possible ?
Il faut vivre ses rêves au lieu de rêver sa vie.
Quand vous êtes tout en haut, vous vous trouvez en équilibre entre rêve et réalité ?
L’intention de départ relève du rêve, mais c’est un rêve que je dois rendre possible, que je dois réaliser.
Ça, ce n’est pas déplaisant, par exemple dans la façon dont je m’habille...grimper des gratte-ciels à mains nues aux quatre coins du monde reste une manière soft de braver l’interdit. Ce que je fais n’est pas considéré comme très grave dans la plupart des pays.
Quand vous êtes parvenu tout en haut, c’est le devoir accompli, vous admirez le paysage…qu’est-ce qui se passe ?
C’est d’autant plus sympa d’arriver en haut que j’ai rencontré des difficultés à réaliser mon escalade ; si je suis passé tout près de la chute, par exemple. Le plaisir est amplifié par le fait qu’on est passé près de la mort. Tout le monde a un peu le même type de fonctionnement quand c’est sur un projet réfléchi. Je ne parle pas d’une embardée en voiture. Moi, je me mets dans des situations très délicates, sans matériel, et le fait d’arriver en haut constitue une libération, une performance sur moi-même, sur la vie.
Est-ce que la motivation demeure intacte avec l’âge ?
Elle demeure la même. Bien sûr, il y a un peu moins de quantitatif aujourd’hui, mais c’est aussi pour des raisons qui ne dépendent pas de moi. J’ai déjà été arrêté plusieurs fois dans certains pays, ce qui complique les choses : retour dans ces pays pour les procès, temps perdu, recours à des avocats, budgets à trouver…
Vous effectuez des repérages avant vos escalades. Vous devez être discret ?
Il faut y aller la nuit, s’il n’y a pas trop de sécurité à l’extérieur. En général, les bâtiments ne sont pas hyper gardés. Sauf à New York. Je devais grimper les Tween Towers en 2001. Elles se sont écroulées une semaine avant mon arrivée à New York. Comme tout était déjà organisé, payé, j’en ai profité pour faire des repérages parce que l’humeur n’était pas vraiment à l’escalade à ce moment-là ! Bon, j’ai grimpé une dizaine de mètres sur la Trump Tower. Il est toujours possible d’effectuer des repérages, même aujourd’hui.
Il y avait un truc prémonitoire, qui annonçait l’élection de Trump ? (rires)
Non, même si la tour n’est pas déplaisante.
On comprend bien qu’il y a des questions de confidentialité à respecter mais est-il possible d’évoquer votre prochaine escalade ?
Je vais faire des « trucs » en Europe et en Asie. C’est large… Je ne peux pas m’étendre davantage.
Vous avez des racines françaises mais vous vous sentez peut-être davantage citoyen du monde ?
Oui. Je me retrouve un peu chez tout le monde, je rencontre partout dans le monde des gens intéressants. Même si j’apprécie de nombreux côtés de la France, son patrimoine, son système social, j’aime voyager, voir ce qui se passe. La vie est à la fois suffisamment courte et longue pour essayer d’en parcourir le plus possible. Je me suis déjà rendu dans 70/80 pays, dans certains de nombreuses fois.
Au fond la vie est à la fois suffisamment courte et longue pour y mettre le plus d’intensité possible ?
Il faut vivre ses rêves au lieu de rêver sa vie.
Quand vous êtes tout en haut, vous vous trouvez en équilibre entre rêve et réalité ?
L’intention de départ relève du rêve, mais c’est un rêve que je dois rendre possible, que je dois réaliser.