La pièce de Tracy Letts ? Prenez une cocotte minute, ici la maison des Weston. Faites-y cuire à l’étouffée la mère, sa sœur, les trois filles, leurs maris ou amants et leurs enfants. Ajoutez une domestique indienne, pour le retour gastronomique aux racines, tout ce beau monde réuni par la disparition et le suicide du père de famille. La cuisson à l’étouffée fait ressortir d’étranges saveurs : sexe, adultère, inceste, drague de mineure ; drogues, alcool, égoïsme, aveuglement, mensonges, égocentrisme, violences. Touillez un peu, la cocotte explose en mêlée incontrôlée, cacophonie et dispersion finale. C’est que la recette a disparu et que le mélange de ces ingrédients disparates ne débouche plus sur aucune harmonie.
Cette famille représente les USA. Les vraies valeurs ont été piétinées, rien ne peut recoller les morceaux. La violence s’installe, on lutte pour un pouvoir stérile et destructeur. On s’est trop longtemps menti et parler , désormais, ne fait que renvoyer chacun à son « non sens ».Toute forme de respect a disparu, au point que les filles appellent une chatte une chatte, même et surtout s’il s’agit de celle de leur mère. Celle-ci, atteinte – belle métaphore – d’un cancer de la bouche, ayant dit leurs quatre vérités à tous, se retrouve seule dans la maison qui ressemble à un ring dévasté en compagnie d’une domestique indienne occupant désormais le centre de la maison et représentant les racines, la morale, les vraies valeurs alors que tout explose autour.
Cette famille représente les USA. Les vraies valeurs ont été piétinées, rien ne peut recoller les morceaux. La violence s’installe, on lutte pour un pouvoir stérile et destructeur. On s’est trop longtemps menti et parler , désormais, ne fait que renvoyer chacun à son « non sens ».Toute forme de respect a disparu, au point que les filles appellent une chatte une chatte, même et surtout s’il s’agit de celle de leur mère. Celle-ci, atteinte – belle métaphore – d’un cancer de la bouche, ayant dit leurs quatre vérités à tous, se retrouve seule dans la maison qui ressemble à un ring dévasté en compagnie d’une domestique indienne occupant désormais le centre de la maison et représentant les racines, la morale, les vraies valeurs alors que tout explose autour.
« Il perd, celui qui sait ce qu’il va faire s’il gagne. Il gagne, celui qui sait ce qu’il va faire s’il perd. » (Machiavel). Or dans « Un été à Osage County » tout le monde est perdant.
La mise en scène de Dominique Pitoiset met judicieusement en relief les tensions et les affrontements. Elle est admirablement servie par un décor qui habite toute la largeur de la nouvelle scène de Bonlieu et par des lumières judicieusement dosées qui donnent l’impression d’observer un aquarium. L’ensemble traduit vraiment la solitude de ces personnages pourtant rassemblés sous le même toit et fait penser aux tableaux d’Edward Hopper dans lesquels la lumière réunit et isole à la fois.
Chaque acteur est vraiment dans son rôle. Une mention spéciale cependant pour Annie Mercier dont la voix et la présence en scène donnent toute sa force à la mère déchaînée, incapable de transmettre autre chose que les violences qu’elle a subies.
La mise en scène de Dominique Pitoiset met judicieusement en relief les tensions et les affrontements. Elle est admirablement servie par un décor qui habite toute la largeur de la nouvelle scène de Bonlieu et par des lumières judicieusement dosées qui donnent l’impression d’observer un aquarium. L’ensemble traduit vraiment la solitude de ces personnages pourtant rassemblés sous le même toit et fait penser aux tableaux d’Edward Hopper dans lesquels la lumière réunit et isole à la fois.
Chaque acteur est vraiment dans son rôle. Une mention spéciale cependant pour Annie Mercier dont la voix et la présence en scène donnent toute sa force à la mère déchaînée, incapable de transmettre autre chose que les violences qu’elle a subies.
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