D’où vient le titre de votre spectacle, Magic Delirium ?
Ça fait allusion bien sûr au delirium tremens et à la magie. L’idée de ce spectacle, c’était de construire quelque chose de fou, fou dans l’écriture, ce qui est ma quête depuis toujours mais fou aussi en termes de production, produire des effets de magie jamais vus jusqu’à maintenant, complètement barrés. Il y a par exemple un effet auquel je rêve depuis des années qui est inspiré des machines de Goldberg, un dessinateur américain qui inventait des objets provocant des réactions en chaîne. J’ai eu envie de créer un objet de magie sur ce modèle. L’idée de faire une tournée des grandes salles, d’où l’Arena, me permet d’engager 25 techniciens, de construire des choses un peu bizarres et d’amener ça sur scène. Donc le délire c’était déjà cette idée de mégalo et en même temps, dans la grande illusion qui se prend au sérieux, de garder cette magie et de la faire partir en vrille, d’avoir les moyens de grands effets de magie et en même temps l’écriture, le décalage de l’humoriste. D’où le titre.
Il y a donc un côté complètement inédit ?
Comme dans mon précédent spectacle, il y a des tours complètement créés pour la circonstance. Par exemple, je commence nu dans ma baignoire et j’en sors sec et habillé…je crois que je suis la version humaine d’Obélix. J’ai dû tomber dans une barrique et depuis je suis ivre, même sans alcool.
Comment une personne aussi atypique que vous a vécu l’école ?
L’école prend tout et tire tout vers le centre. Un enfant qui n’est pas dans la norme a beaucoup de mal à s’intégrer. J’ai eu des moments fantastiques, de très belles rencontres avec des professeurs qui ont été des jalons, mais comme le système prend tout par le milieu, on est malheureux à l’école si on n’est pas dans cette norme.
Ça fragilise ou ça renforce ?
Ça fragilise au début parce qu’on n’a pas l’intelligence et la distance pour comprendre, quand on est gamin, que si on est malheureux à l’école ce n’est pas parce qu’on est nul, pas intéressant. On pense qu’on n’est pas fait pour cette société, qu’on va souffrir et puis finalement, une fois adulte on se rend compte que cette différence est fantastique. C’est elle qui fait ce qu’on est aujourd’hui. Je suis heureux professionnellement, marié , on a deux enfants, je me sens très chanceux de mon statut actuel après une vie d’enfant et d’adolescent…
La magie a donc quelque chose de vraiment magique.
Oui ,en tout cas en ce qui me concerne, oui.
Sur scène est-ce que la magie vous donne l’impression d’avoir un pouvoir sur le public ?... Une connivence ?...
C’est un mélange de choses en fait. Quand tu débutes la magie, tu fais un tour, tu as la notion de pouvoir parce que tu impressionnes. Les gens font « Wouaouh ! Mais comment il a fait ? » C’est une émotion un peu courte. Une fois que tu as fait ça et que tu as impressionné, et alors ? Ce qui est fort, c’est quand il y a une émotion, un propos, une histoire, c’est quand tu fais rire, tu fais réfléchir, quand il y a l’artistique. Alors là il se passe quelque chose.
Moi j’oppose toujours le pouvoir et la puissance. La puissance, c’est avoir le pouvoir mais être capable de ne pas s’en servir. Le pouvoir, c’est vraiment l’outil des impuissants
J’ai le pouvoir, mais je désamorce, je joue sans arrêt comme ça…
Exactement ! Attendez, je vous prépare un truc fabuleux et puis je me plante comme une buse, donc les gens se disent « Mais qu’il est grave ! », et puis après « Ah, mais il peut quand même faire ça ! ».
J’aime bien cette notion de spectacle, parce que si on vient me voir, c’est quand même pour s’en prendre plein les yeux, pour ressortir avec du rêve et se dire « Mais c’était fou, c’était dingue ce que j’ai vu, ce que j’ai vécu ». Mais je n’ai pas envie que cette émotion du spectaculaire soit plus forte que l’émotion du partage, du propos, du rire.
Ça fait allusion bien sûr au delirium tremens et à la magie. L’idée de ce spectacle, c’était de construire quelque chose de fou, fou dans l’écriture, ce qui est ma quête depuis toujours mais fou aussi en termes de production, produire des effets de magie jamais vus jusqu’à maintenant, complètement barrés. Il y a par exemple un effet auquel je rêve depuis des années qui est inspiré des machines de Goldberg, un dessinateur américain qui inventait des objets provocant des réactions en chaîne. J’ai eu envie de créer un objet de magie sur ce modèle. L’idée de faire une tournée des grandes salles, d’où l’Arena, me permet d’engager 25 techniciens, de construire des choses un peu bizarres et d’amener ça sur scène. Donc le délire c’était déjà cette idée de mégalo et en même temps, dans la grande illusion qui se prend au sérieux, de garder cette magie et de la faire partir en vrille, d’avoir les moyens de grands effets de magie et en même temps l’écriture, le décalage de l’humoriste. D’où le titre.
Il y a donc un côté complètement inédit ?
Comme dans mon précédent spectacle, il y a des tours complètement créés pour la circonstance. Par exemple, je commence nu dans ma baignoire et j’en sors sec et habillé…je crois que je suis la version humaine d’Obélix. J’ai dû tomber dans une barrique et depuis je suis ivre, même sans alcool.
Comment une personne aussi atypique que vous a vécu l’école ?
L’école prend tout et tire tout vers le centre. Un enfant qui n’est pas dans la norme a beaucoup de mal à s’intégrer. J’ai eu des moments fantastiques, de très belles rencontres avec des professeurs qui ont été des jalons, mais comme le système prend tout par le milieu, on est malheureux à l’école si on n’est pas dans cette norme.
Ça fragilise ou ça renforce ?
Ça fragilise au début parce qu’on n’a pas l’intelligence et la distance pour comprendre, quand on est gamin, que si on est malheureux à l’école ce n’est pas parce qu’on est nul, pas intéressant. On pense qu’on n’est pas fait pour cette société, qu’on va souffrir et puis finalement, une fois adulte on se rend compte que cette différence est fantastique. C’est elle qui fait ce qu’on est aujourd’hui. Je suis heureux professionnellement, marié , on a deux enfants, je me sens très chanceux de mon statut actuel après une vie d’enfant et d’adolescent…
La magie a donc quelque chose de vraiment magique.
Oui ,en tout cas en ce qui me concerne, oui.
Sur scène est-ce que la magie vous donne l’impression d’avoir un pouvoir sur le public ?... Une connivence ?...
C’est un mélange de choses en fait. Quand tu débutes la magie, tu fais un tour, tu as la notion de pouvoir parce que tu impressionnes. Les gens font « Wouaouh ! Mais comment il a fait ? » C’est une émotion un peu courte. Une fois que tu as fait ça et que tu as impressionné, et alors ? Ce qui est fort, c’est quand il y a une émotion, un propos, une histoire, c’est quand tu fais rire, tu fais réfléchir, quand il y a l’artistique. Alors là il se passe quelque chose.
Moi j’oppose toujours le pouvoir et la puissance. La puissance, c’est avoir le pouvoir mais être capable de ne pas s’en servir. Le pouvoir, c’est vraiment l’outil des impuissants
J’ai le pouvoir, mais je désamorce, je joue sans arrêt comme ça…
Exactement ! Attendez, je vous prépare un truc fabuleux et puis je me plante comme une buse, donc les gens se disent « Mais qu’il est grave ! », et puis après « Ah, mais il peut quand même faire ça ! ».
J’aime bien cette notion de spectacle, parce que si on vient me voir, c’est quand même pour s’en prendre plein les yeux, pour ressortir avec du rêve et se dire « Mais c’était fou, c’était dingue ce que j’ai vu, ce que j’ai vécu ». Mais je n’ai pas envie que cette émotion du spectaculaire soit plus forte que l’émotion du partage, du propos, du rire.
Avec l’énergie que vous dégagez sur scène, on peut se demander s’il n’y a jamais eu de crise cardiaque parmi les spectateurs .
J’ai eu un malaise vagal, il y a quelques années, mais la personne s’est bien remise.
Un spectacle comme Magic Delirium se prépare pendant combien de temps ?
Un an et demi à peu près depuis les premières idées. Le thème du spectacle est la croyance. Pas uniquement la croyance religieuse, mais pourquoi les enfants croient en leurs parents, pourquoi on croit en nous , pourquoi est-ce qu’on croit aux théories du complot, aux extra terrestres…C’est le fil rouge du spectacle. Chacun des numéros a pour sujet une croyance. Les premières idées sont venues il y a deux ans, j’ai commencé l’écriture il y a un an et demi et j’ai rencontré mon co-auteur il y a un an.
Comment on sait ce qui va marcher, ce qu’il faut retravailler ?
Toute la difficulté de ce spectacle, c’est que comme il est très lourd et qu’il demande une très grosse équipe technique à chaque fois, on n’a pas pu répéter en public avant la toute fin. Il y avait un risque énorme. On a vu naître le spectacle sur scène, après une dizaine de pré shows seulement. Heureusement j’arrive à Genève pour la 55° représentation. Maintenant je suis prêt (rires). Vous avez de la chance, maintenant je suis bon ! En tout cas , le spectacle se rapproche de ce que j’avais rêvé.
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Si vous n’étiez pas Eric Antoine , vous aimeriez être qui ? Vous prendre pour qui ?
(Longue réflexion). Aujourd’hui ? Parce que ça change. D’un jour à l’autre ça change.
Oui, aujourd’hui, maintenant.
J’aurais bien aimé être Freddie Mercury. Pour écrire Bohemian Rhapsody. C’est un bijou total. Bon, la vie de Freddie Mercury…mais il y a une puissance dans sa musique !Une énergie qui t’explose.
Cette explosion correspond à l’idée qu’on se fait de vous.
Je suis une manipulation génétique, en fait. Une manipulation entre Michael Jordan, Albert Einstein et Groucho Marx.
(Longue réflexion). Aujourd’hui ? Parce que ça change. D’un jour à l’autre ça change.
Oui, aujourd’hui, maintenant.
J’aurais bien aimé être Freddie Mercury. Pour écrire Bohemian Rhapsody. C’est un bijou total. Bon, la vie de Freddie Mercury…mais il y a une puissance dans sa musique !Une énergie qui t’explose.
Cette explosion correspond à l’idée qu’on se fait de vous.
Je suis une manipulation génétique, en fait. Une manipulation entre Michael Jordan, Albert Einstein et Groucho Marx.