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Gaylord, comment est-ce que tu te définirais ?
Je suis quelqu’un qui rêve les yeux ouverts. J’ai la chance de pouvoir rêver et de réaliser mes rêves. Les avoir en tête est déjà intéressant, mais pouvoir les concrétiser, cette deuxième étape, est un bonheur. C’est ce qui fait la force de nos projets au sein de l’agence, pour toute l’équipe.
Dès la première rencontre , on remarque à quel point l’humour te caractérise.
Oui, c’est ce qui ressort de chacun de nos projets. J’aime des films comme" La vie est belle" de Benigni, qui montrent qu’on peut essayer de s’en sortir avec un brin d’humour et de rendre belle une histoire a priori triste ; dans chaque sujet on peut considérer le verre à moitié plein ou à moitié vide. Et si on le voit à moitié vide, on peut se demander comment le remplir. Et puis, on a déjà un verre, c’est une bonne chose ! C’est une forme de philosophie. j'aime faire les choses avec le sourire, plaisanter, ne pas prendre les choses trop au sérieux. Si je prends l’exemple du Big Air, beaucoup de gens nous ont dit « C’est dommage que vous ne puissiez pas l’organiser au Paquier ». En fait, on a déjà quelque chose. Si je prends l’exemple du club de foot "FC Annecy", il remonte par étapes…eh bien nous, nous ne voulons pas aller trop vite ; sur le Paquier, c’était sans doute un peu trop rapide, et le Big Air place des Romains n’est pas un plan B. Tout ce qu’on entreprend, on essaie de le réaliser avec maturité tout en gardant nos yeux d’enfants. La caractéristique d’un enfant, c’est qu’il ne se donne pas de limites et après, il y a les cadres, et on voit ce qui est possible ou non. Faire un jour, un bel événement populaire sur le Paquier reste dans un coin de ma tête.
Tu disais lors d’une rencontre précédente que tu n’as pas été un élève brillantissimme.
Effectivement, mais il y a un tableau noir dans mon bureau (rires…) Et je n’ai pas trouvé mes profs brillantissimmes dans leur manière de voir l’apprentissage. L’éducation nationale ferait mieux de repenser sa copie pour valoriser le savoir, l’apprentissage que valoriser le résultat. Je n'aime pas apprendre bêtement. J’aime comprendre.
Les gens atypiques ont parfois du mal à travailler en équipe. Ce n’est pas ton cas, comme le montre ton expérience du journal du lycée ou bien l’équipe qui t’entoure pendant notre entretien dans vos bureaux. L’originalité n’est pas un handicap.
Ici, il n’y a que des profils différents. Certains sortent des grandes écoles, d’autres pas du tout, ça n’empêche pas de travailler ensemble. C’est le formatage qui n’est pas bon.
Comment se fait le recrutement ?
La démarche est collective. Il faut que tout le monde t’accepte…
Il a donc fallu au départ, quand tu étais seul, que tu t’acceptes toi-même.
Le type qui ne s’accepte pas n’acceptera pas les autres. Au départ j’étais un peu autiste, solitaire…mais aujourd’hui il y a des missions que je ne sais pas bien mener et que Rémi, Hadrien ou Morgane vont faire. Tout se fait par étapes ; j’ai monté l’agence Like That tout seul, ensuite j’ai eu une assistante, et puis plus d’assistante mais des chefs de projets, maintenant j’ai deux associés qui sont Aïssam et Rafael. On conjugue des regards et des compétences différents en regardant dans la même direction. Pour revenir à l’école, je me souviens qu’on disait «Oula ! on ne sait pas ce qu’on va faire de Gaylord » parce que l’école cherche avant tout à formater, or il y a plein de métiers qu’on n’apprenait pas. On parle aujourd’hui d’agences numériques et d’autres choses auxquelles je me suis intéressé très jeune mais dont les profs ne nous parlaient pas. Ils ne pouvaient donc pas nous orienter. C’est un peu comme si tu demandais à quelqu’un « Ça monte là ? » et que le type , qui ne sait pas, te réponde « Non, sans issue ! » au lieu de « Je ne sais pas, va voir. »
Tu as toujours eu une curiosité et une confiance assez naturelles.
En montagne , il y a les pistes et le hors piste. Ça ne veut pas dire qu’il faut tout le temps aller chercher le danger, mais il ne faut pas rester prisonnier du « Là j’ai le droit, là j’ai pas le droit. » Il faut se renseigner.
Like That, le nom de l’agence ,ça peut signifier plusieurs choses.
A la base, ça signifie « C’est comme ça. » et pas autrement. Les gens qui bossent avec nous doivent comprendre notre vision. On ne me fera pas aller là où je n’ai pas envie d’aller. Et puis ça signifie « Aime ça », qui traduit la passion. Il y a plusieurs sens de lecture.
Comme avec l’humour
Oui, la nouvelle agence que l’on a créée avec Aïssam, Raf, on l’appelle BUG, the Bad Ugly and the Good, le bon, la brute et le truand, un clin d’œil au film et tout le monde peut se demander qui est la brute, ou le bon, c’est la personne qui est en face qui va décider si je suis le bon, la brute ou le truand.
Ce n'est pas préétabli.
Non, et ça permet aux gens de choisir avec lequel d’entre nous ils vont décider de parler, en fonction de leurs affinités. Le facteur humain est vraiment important dans les relations.
[ Et Gaylord de se lever pour nous montrer le logo de l’agence en soulignant que le motif graphique fait ressortir l’imbrication des éléments qui le composent, comme l’interaction des équipiers de Like That, ou comme les étapes de son évolution ainsi que de la nouvelle agence.]
Pour certains, l’événementiel est un casse–tête, pour nous , c’est un jeu. C’est le puzzle de la vie.
Comment est-ce que tu vois l’évolution de votre domaine qui se situe à la charnière du sport et de l’événementiel ?
On fait de plus en plus de consulting pour des marques, des entreprises ou des groupes qui souhaitent toucher le marché des jeunes. Parler des jeunes, ça ne doit être ni les stigmatiser, ni mettre une casquette à l’envers. Ce n’est pas caricaturer non plus en montrant une chambre d’ado qui n’est pas rangée. Pour parler des jeunes, il faut être soi-même un peu jeune, ne pas oublier son adolescence. Aujourd’hui on fait beaucoup d’accompagnement, de story telling ; ce sont les nouveautés dans l’agence. L’une des caractéristiques de notre domaine , c’est aussi d’être indépendant de la météo , de certaines conditions. On ne peut pas changer la montagne, c’est à nous de nous adapter. Le High Five en est un exemple. Si on respecte les valeurs de la montagne, plein d’entreprises se sentent concernées et deviennent nos clients, Sosh, Opinel, Coca Cola… Aujourd’hui l’image compte beaucoup et nous, nous avons de quoi montrer, c’est pourquoi nous sommes très confiants dans l’avenir. Et ce qui caractérise notre agence , c’est aussi la souplesse, la capacité d’adaptation, la possibilité de répondre aux attentes venant d’autres pays, comme le Japon, pour lequel nous avons déjà travaillé sur l’événement Kumi Yama.
Malgré cette possibilité d’action à l’international, Like That se sent des racines locales ?
Avant 2010 et la création du High Five à Annecy, on avait fait déjà plein de choses ailleurs, mais on n’existait pas aux yeux des gens. Il fallait « jouer à domicile » et faire travailler avec nous un maximum de marques de la région, de stations locales. Aujourd’hui des municipalités, des lieux nous font des appels du pied, mais je pense que le High Five va rester à Annecy encore longtemps.
Tu as aussi un attachement personnel à Annecy.
Bien sûr. Le lac, les montagnes, l’aéroport international qui n’est pas loin…tout ça forme un terrain de jeu incomparable. Tous les gens repartent d’Annecy en disant « Wouaouh ! »
C’est un bel échange, Annecy vous apporte beaucoup, et vous le lui rendez.
Et puis très vite on nous a aidés pour le festival. Je viens des Hautes Alpes, on ne peut pas dire que les Savoyards ne sont pas accueillants, ils sont exigeants. On ne peut pas faire un truc un an et se barrer aussitôt avec la gloire et les lauriers. Comme je suis né dans la montagne, je comprends ces valeurs, je comprends que la ville , la mairie soient exigeantes et ne veuillent pas brader leur image , leurs repères. Ce que je n’aime pas, en revanche, c’est d’être jugé sur une copie qui n’est pas encore rendue.
On rejoint là ta dégaine un peu décalée. Certains se limitent aux apparences et n’iront pas plus loin, et puis les autres chercheront à comprendre.
Exactement. Quand le doigt montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. Ça veut dire aussi que le temps répond à tout. A moi aussi il m’arrive de me dire laisse-lui plus de temps, donne-lui une deuxième chance, à propos d’un interlocuteur, d’un graphiste…Aujourd’hui on est trop pris par le temps, la jeunesse qui arrive avec d’autres codes, ça vaut le coup de lui laisser un peu de temps pour voir ce qu’elle a dans le ventre ; elle sait aussi bien bosser que les autres. La manière d’accueillir est importante, un sourire n’a pas de couleur, pas de religion… il faut permettre à chacun d’être soi-même, c’est ce que l’école ne m’apprenait pas à être, sinon en faisant du théâtre. Je me souviens des Figures de style de Raymond Queneau, 99 manières de raconter la même histoire. Choisir parmi tout ça la manière de raconter ton histoire.
Pour terminer, Gaylord, ton principal défaut et ta qualité majeure ?
Je réfléchis. Ma qualité, c’est d’être passionné, de toujours aller chercher le positif comme ces derniers temps ou on s’est pris des coups professionnels pas possibles, mais c’est comme en montagne, tu t’arrêtes pas parce que t’es essoufflé
Un entretien long, sincère, chaleureux qui montre que Gaylord a toujours été à l’école, qu’il y est encore, à l’école de la vraie vie et qu’il en joue sérieusement. Dépasser les oppositions apparentes, les paradoxes, sembler surfer à la surface des choses pour les approfondir, ce ne serait pas l’une des définitions possibles de l’intelligence , de la sensibilité et de la sincérité ?
Je suis quelqu’un qui rêve les yeux ouverts. J’ai la chance de pouvoir rêver et de réaliser mes rêves. Les avoir en tête est déjà intéressant, mais pouvoir les concrétiser, cette deuxième étape, est un bonheur. C’est ce qui fait la force de nos projets au sein de l’agence, pour toute l’équipe.
Dès la première rencontre , on remarque à quel point l’humour te caractérise.
Oui, c’est ce qui ressort de chacun de nos projets. J’aime des films comme" La vie est belle" de Benigni, qui montrent qu’on peut essayer de s’en sortir avec un brin d’humour et de rendre belle une histoire a priori triste ; dans chaque sujet on peut considérer le verre à moitié plein ou à moitié vide. Et si on le voit à moitié vide, on peut se demander comment le remplir. Et puis, on a déjà un verre, c’est une bonne chose ! C’est une forme de philosophie. j'aime faire les choses avec le sourire, plaisanter, ne pas prendre les choses trop au sérieux. Si je prends l’exemple du Big Air, beaucoup de gens nous ont dit « C’est dommage que vous ne puissiez pas l’organiser au Paquier ». En fait, on a déjà quelque chose. Si je prends l’exemple du club de foot "FC Annecy", il remonte par étapes…eh bien nous, nous ne voulons pas aller trop vite ; sur le Paquier, c’était sans doute un peu trop rapide, et le Big Air place des Romains n’est pas un plan B. Tout ce qu’on entreprend, on essaie de le réaliser avec maturité tout en gardant nos yeux d’enfants. La caractéristique d’un enfant, c’est qu’il ne se donne pas de limites et après, il y a les cadres, et on voit ce qui est possible ou non. Faire un jour, un bel événement populaire sur le Paquier reste dans un coin de ma tête.
Tu disais lors d’une rencontre précédente que tu n’as pas été un élève brillantissimme.
Effectivement, mais il y a un tableau noir dans mon bureau (rires…) Et je n’ai pas trouvé mes profs brillantissimmes dans leur manière de voir l’apprentissage. L’éducation nationale ferait mieux de repenser sa copie pour valoriser le savoir, l’apprentissage que valoriser le résultat. Je n'aime pas apprendre bêtement. J’aime comprendre.
Est-ce que le fait de ne pas avoir été complètement adapté au système scolaire ne t’a pas permis de garder ton regard d’enfant, un regard personnel, original ?
Oui. Je me souviens qu’on me demandait souvent ce que je voudrais faire plus tard. Tu es bien, tu as cinq ans et on te pose la question ! La plupart de mes copains voulaient faire des métiers qu’ils n’ont pas exercé plus tard. Mes parents m’ont laissé être heureux dans un truc qui n’était pas dans la norme, sans être à contre courant. Ils n’étaient pas anarchistes. La question essentielle , au fond, c’est « Est-ce que tu es heureux ? » Je n’allais pas à l’école à reculons, j’étais plutôt un bon gamin qui ne réussissait pas parce que ça ne m’intéressait pas, je voyais les pistes par la fenêtre, elles m’attiraient davantage que l’école. Par contre, je m’investissais dans le journal du lycée, je faisais plein de trucs à côté.
Oui. Je me souviens qu’on me demandait souvent ce que je voudrais faire plus tard. Tu es bien, tu as cinq ans et on te pose la question ! La plupart de mes copains voulaient faire des métiers qu’ils n’ont pas exercé plus tard. Mes parents m’ont laissé être heureux dans un truc qui n’était pas dans la norme, sans être à contre courant. Ils n’étaient pas anarchistes. La question essentielle , au fond, c’est « Est-ce que tu es heureux ? » Je n’allais pas à l’école à reculons, j’étais plutôt un bon gamin qui ne réussissait pas parce que ça ne m’intéressait pas, je voyais les pistes par la fenêtre, elles m’attiraient davantage que l’école. Par contre, je m’investissais dans le journal du lycée, je faisais plein de trucs à côté.
Les gens atypiques ont parfois du mal à travailler en équipe. Ce n’est pas ton cas, comme le montre ton expérience du journal du lycée ou bien l’équipe qui t’entoure pendant notre entretien dans vos bureaux. L’originalité n’est pas un handicap.
Ici, il n’y a que des profils différents. Certains sortent des grandes écoles, d’autres pas du tout, ça n’empêche pas de travailler ensemble. C’est le formatage qui n’est pas bon.
Comment se fait le recrutement ?
La démarche est collective. Il faut que tout le monde t’accepte…
Il a donc fallu au départ, quand tu étais seul, que tu t’acceptes toi-même.
Le type qui ne s’accepte pas n’acceptera pas les autres. Au départ j’étais un peu autiste, solitaire…mais aujourd’hui il y a des missions que je ne sais pas bien mener et que Rémi, Hadrien ou Morgane vont faire. Tout se fait par étapes ; j’ai monté l’agence Like That tout seul, ensuite j’ai eu une assistante, et puis plus d’assistante mais des chefs de projets, maintenant j’ai deux associés qui sont Aïssam et Rafael. On conjugue des regards et des compétences différents en regardant dans la même direction. Pour revenir à l’école, je me souviens qu’on disait «Oula ! on ne sait pas ce qu’on va faire de Gaylord » parce que l’école cherche avant tout à formater, or il y a plein de métiers qu’on n’apprenait pas. On parle aujourd’hui d’agences numériques et d’autres choses auxquelles je me suis intéressé très jeune mais dont les profs ne nous parlaient pas. Ils ne pouvaient donc pas nous orienter. C’est un peu comme si tu demandais à quelqu’un « Ça monte là ? » et que le type , qui ne sait pas, te réponde « Non, sans issue ! » au lieu de « Je ne sais pas, va voir. »
Tu as toujours eu une curiosité et une confiance assez naturelles.
En montagne , il y a les pistes et le hors piste. Ça ne veut pas dire qu’il faut tout le temps aller chercher le danger, mais il ne faut pas rester prisonnier du « Là j’ai le droit, là j’ai pas le droit. » Il faut se renseigner.
Like That, le nom de l’agence ,ça peut signifier plusieurs choses.
A la base, ça signifie « C’est comme ça. » et pas autrement. Les gens qui bossent avec nous doivent comprendre notre vision. On ne me fera pas aller là où je n’ai pas envie d’aller. Et puis ça signifie « Aime ça », qui traduit la passion. Il y a plusieurs sens de lecture.
Comme avec l’humour
Oui, la nouvelle agence que l’on a créée avec Aïssam, Raf, on l’appelle BUG, the Bad Ugly and the Good, le bon, la brute et le truand, un clin d’œil au film et tout le monde peut se demander qui est la brute, ou le bon, c’est la personne qui est en face qui va décider si je suis le bon, la brute ou le truand.
Ce n'est pas préétabli.
Non, et ça permet aux gens de choisir avec lequel d’entre nous ils vont décider de parler, en fonction de leurs affinités. Le facteur humain est vraiment important dans les relations.
[ Et Gaylord de se lever pour nous montrer le logo de l’agence en soulignant que le motif graphique fait ressortir l’imbrication des éléments qui le composent, comme l’interaction des équipiers de Like That, ou comme les étapes de son évolution ainsi que de la nouvelle agence.]
Pour certains, l’événementiel est un casse–tête, pour nous , c’est un jeu. C’est le puzzle de la vie.
Comment est-ce que tu vois l’évolution de votre domaine qui se situe à la charnière du sport et de l’événementiel ?
On fait de plus en plus de consulting pour des marques, des entreprises ou des groupes qui souhaitent toucher le marché des jeunes. Parler des jeunes, ça ne doit être ni les stigmatiser, ni mettre une casquette à l’envers. Ce n’est pas caricaturer non plus en montrant une chambre d’ado qui n’est pas rangée. Pour parler des jeunes, il faut être soi-même un peu jeune, ne pas oublier son adolescence. Aujourd’hui on fait beaucoup d’accompagnement, de story telling ; ce sont les nouveautés dans l’agence. L’une des caractéristiques de notre domaine , c’est aussi d’être indépendant de la météo , de certaines conditions. On ne peut pas changer la montagne, c’est à nous de nous adapter. Le High Five en est un exemple. Si on respecte les valeurs de la montagne, plein d’entreprises se sentent concernées et deviennent nos clients, Sosh, Opinel, Coca Cola… Aujourd’hui l’image compte beaucoup et nous, nous avons de quoi montrer, c’est pourquoi nous sommes très confiants dans l’avenir. Et ce qui caractérise notre agence , c’est aussi la souplesse, la capacité d’adaptation, la possibilité de répondre aux attentes venant d’autres pays, comme le Japon, pour lequel nous avons déjà travaillé sur l’événement Kumi Yama.
Malgré cette possibilité d’action à l’international, Like That se sent des racines locales ?
Avant 2010 et la création du High Five à Annecy, on avait fait déjà plein de choses ailleurs, mais on n’existait pas aux yeux des gens. Il fallait « jouer à domicile » et faire travailler avec nous un maximum de marques de la région, de stations locales. Aujourd’hui des municipalités, des lieux nous font des appels du pied, mais je pense que le High Five va rester à Annecy encore longtemps.
Tu as aussi un attachement personnel à Annecy.
Bien sûr. Le lac, les montagnes, l’aéroport international qui n’est pas loin…tout ça forme un terrain de jeu incomparable. Tous les gens repartent d’Annecy en disant « Wouaouh ! »
C’est un bel échange, Annecy vous apporte beaucoup, et vous le lui rendez.
Et puis très vite on nous a aidés pour le festival. Je viens des Hautes Alpes, on ne peut pas dire que les Savoyards ne sont pas accueillants, ils sont exigeants. On ne peut pas faire un truc un an et se barrer aussitôt avec la gloire et les lauriers. Comme je suis né dans la montagne, je comprends ces valeurs, je comprends que la ville , la mairie soient exigeantes et ne veuillent pas brader leur image , leurs repères. Ce que je n’aime pas, en revanche, c’est d’être jugé sur une copie qui n’est pas encore rendue.
On rejoint là ta dégaine un peu décalée. Certains se limitent aux apparences et n’iront pas plus loin, et puis les autres chercheront à comprendre.
Exactement. Quand le doigt montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. Ça veut dire aussi que le temps répond à tout. A moi aussi il m’arrive de me dire laisse-lui plus de temps, donne-lui une deuxième chance, à propos d’un interlocuteur, d’un graphiste…Aujourd’hui on est trop pris par le temps, la jeunesse qui arrive avec d’autres codes, ça vaut le coup de lui laisser un peu de temps pour voir ce qu’elle a dans le ventre ; elle sait aussi bien bosser que les autres. La manière d’accueillir est importante, un sourire n’a pas de couleur, pas de religion… il faut permettre à chacun d’être soi-même, c’est ce que l’école ne m’apprenait pas à être, sinon en faisant du théâtre. Je me souviens des Figures de style de Raymond Queneau, 99 manières de raconter la même histoire. Choisir parmi tout ça la manière de raconter ton histoire.
Pour terminer, Gaylord, ton principal défaut et ta qualité majeure ?
Je réfléchis. Ma qualité, c’est d’être passionné, de toujours aller chercher le positif comme ces derniers temps ou on s’est pris des coups professionnels pas possibles, mais c’est comme en montagne, tu t’arrêtes pas parce que t’es essoufflé
Pour le défaut…je cherche un vrai défaut, je pourrais dire « Prendre les choses à cœur » mais ce ne serait pas une véritable réponse. Vouloir toujours être dans ma bulle, plutôt. Parfois je ne réponds pas au téléphone parce que j’ai besoin d’une coupure. Et aussi abuser du quart d’heure savoyard ;)
Un entretien long, sincère, chaleureux qui montre que Gaylord a toujours été à l’école, qu’il y est encore, à l’école de la vraie vie et qu’il en joue sérieusement. Dépasser les oppositions apparentes, les paradoxes, sembler surfer à la surface des choses pour les approfondir, ce ne serait pas l’une des définitions possibles de l’intelligence , de la sensibilité et de la sincérité ?