L’œil égaré ©Jean-Louis Fernandez
Fuir le plat, les platitudes pour naviguer des hauteurs aux abîmes, pour habiter le monde dans notre plénitude. Vivre au superlatif de la magnificence à la difformité, de l’harmonie au chaos. Vivre au bord, en déséquilibre permanent, au bord même de l’escarpement du monde.
Tu dois dessiner le ciel étoilé, y tracer ton itinéraire
Je veux
Ô vivant
Seigneur…
Apostrophe, invective parfois, éjaculation oratoire et poétique, philosophique, animiste, panthéiste, cet assemblage de fragments de textes balaie l’univers, dans le même souffle, de la moindre particule aux voûtes les plus lointaines.
On y retrouve ce Hugo qui transcende les oppositions limitant nos vies et notre mort même. La force et le jaillissement d’une libido qui atteint au syncrétisme créateur, loin des clichés comédiemusicalesques ou bien de la récupération notredamedeparisienne à la suite d’un très fâcheux incendie.
Ce texte et ce spectacle sont un éloge de l’indivisible, de l’individu, si nécessaires à notre époque qui coupe, sépare, étiquette, cloisonne, mondialise petitement et package le monde.
Le souffle hugolien balaie ces petitesses à la lumière de la poésie,
Cet éloge de l’indivisible est aussi une écologie de l’existence.
Le texte ne raconte rien, il dit. Il est le Verbe porté par Sébastien Depommier de qui la voix clame, poursuit, habite, interroge, se reprend et se pose aussi fluide que le corps toujours en recherche, tour à tour poisson ou oiseau.
On se surprend à se demander si les yeux de Sébastien, lorsqu’il ne fixe pas le public, ne voient pas exactement les images qu’il profère :
Au couteau. Rien qui ne fasse sens et qui ne mette le texte à nu dans toute sa force et dans le déséquilibre créateurs.
L’immensité du Verbe, quelques poignées de terre, d’humus, d’homme.
Tu dois dessiner le ciel étoilé, y tracer ton itinéraire
Je veux
Ô vivant
Seigneur…
Apostrophe, invective parfois, éjaculation oratoire et poétique, philosophique, animiste, panthéiste, cet assemblage de fragments de textes balaie l’univers, dans le même souffle, de la moindre particule aux voûtes les plus lointaines.
On y retrouve ce Hugo qui transcende les oppositions limitant nos vies et notre mort même. La force et le jaillissement d’une libido qui atteint au syncrétisme créateur, loin des clichés comédiemusicalesques ou bien de la récupération notredamedeparisienne à la suite d’un très fâcheux incendie.
Ce texte et ce spectacle sont un éloge de l’indivisible, de l’individu, si nécessaires à notre époque qui coupe, sépare, étiquette, cloisonne, mondialise petitement et package le monde.
Le souffle hugolien balaie ces petitesses à la lumière de la poésie,
« Toute lumière a une bouche et parle et ce qu’elle dit, je le vois. »A l’heure où politiques et gestionnaires ânonnent qui nous faut voir la réalité en face, ce spectacle salutaire questionne, prend à parti, prend à témoin, est profondément déraisonnable et respire !
« Toujours la lumière, jamais la certitude. »Fusion des opposés, soupe poétique originelle. Recherche de l’infini alors que nos religions mêmes « finissent » Dieu. Finir, finitude, tuer, achever…
« La racine enfante dans l’ombre une rose pour le soleil. »
Cet éloge de l’indivisible est aussi une écologie de l’existence.
Le texte ne raconte rien, il dit. Il est le Verbe porté par Sébastien Depommier de qui la voix clame, poursuit, habite, interroge, se reprend et se pose aussi fluide que le corps toujours en recherche, tour à tour poisson ou oiseau.
On se surprend à se demander si les yeux de Sébastien, lorsqu’il ne fixe pas le public, ne voient pas exactement les images qu’il profère :
« Toute lumière a une bouche et parle et ce qu’elle dit, je le vois. »Jeu d’acteur ? Mise en scène ?
Au couteau. Rien qui ne fasse sens et qui ne mette le texte à nu dans toute sa force et dans le déséquilibre créateurs.
L’immensité du Verbe, quelques poignées de terre, d’humus, d’homme.
Création de la compagnie Choses Dites
Conception Sébastien Depommier et Muriel Vernet
Texte Fragments poétiques de Victor Hugo
d'Après l'adaptation réalisée par Madeleine Marion et Redjep Mitrovitsa et du recueil d'André du Bouchet
Interprétation Sébastien Depommier
Collaboration artistique, mise en regard Muriel Vernet
Régie générale, création lumière Julien Cialdella
Créateur son Lucas Lelièvre
Conception Sébastien Depommier et Muriel Vernet
Texte Fragments poétiques de Victor Hugo
d'Après l'adaptation réalisée par Madeleine Marion et Redjep Mitrovitsa et du recueil d'André du Bouchet
Interprétation Sébastien Depommier
Collaboration artistique, mise en regard Muriel Vernet
Régie générale, création lumière Julien Cialdella
Créateur son Lucas Lelièvre
Remarques inspirées par le spectacle.
Articles similaires...
-
Anne de Bretagne : Une Fresque Théâtrale entre Histoire et Tragédie
-
We are Wolves, une pièce de théâtre féministe
-
Pierre Richard sur scène à Thônes, un spectacle qui revisite son image
-
NEOLITHICA (LE GRAND SECRET) : Un Spectacle Itinérant qui Révèle les Origines du Pouvoir
-
Joseph Paleni continue de cultiver son jardin
A propos de l’appétit de Hugo, Sainte-Beuve écrivait « Il mangeait les oranges sans les peler, introduisait un morceau de sucre dans une mandarine et avalait le tout en broyant la peau et les pépins ; c’est ce qu’il appelait un "grog Victor Hugo". Il traitait les crustacés comme les oranges, avalant la carapace et la chair ».
D’après Théophile Gautier, il faisait « un fabuleux mélange de côtelettes, de haricots à l’huile, de bœuf à la sauce tomate, d’omelette, de jambon, de café au lait, relevé d’un filet de vinaigre, d’un peu de moutarde et de fromage de Brie, qu’il avale indistinctement et très vite ».
L’écriture de Victor Hugo a l’ampleur de son appétit et il n’est pas indifférent que notre pays ait inventé la guillotine pour séparer le corps et l'esprit et « finir » des vies dans un esprit très cartésien.
D’après Théophile Gautier, il faisait « un fabuleux mélange de côtelettes, de haricots à l’huile, de bœuf à la sauce tomate, d’omelette, de jambon, de café au lait, relevé d’un filet de vinaigre, d’un peu de moutarde et de fromage de Brie, qu’il avale indistinctement et très vite ».
L’écriture de Victor Hugo a l’ampleur de son appétit et il n’est pas indifférent que notre pays ait inventé la guillotine pour séparer le corps et l'esprit et « finir » des vies dans un esprit très cartésien.