Vu à Bonlieu Scène Nationale le 9/12/2016
La traduction de Michel Vinaver est brillante, incisive. Dès l’entame les allitérations et les assonances émaillent le texte dont les sonorités soutiennent et font vibrer le vide existentiel du propos « embigoudisé ». L’amassement de remarques au ras du quotidien laisse largement place à l’irruption d’un réel incontrôlable venu du dehors qui vient rapidement saturer la vacuité des personnages et le vide de l’espace scénique.
On recherche une Marie Steuber, personnage « joker que chacun peut utiliser à sa guise . » Les relations, le discours se nouent au hasard des rencontres et remettent en question le tissu et la continuité du réel.
Qu’est-ce que le réel ? Le raisonnable ? « Nous ne voulons rien. Nous n’avons rien prévu. Nous sommes deux sceptiques…Au fond nous ne voulons rien, c’est une position qui va loin. » « Portes qui battent, ouvertes, fermées. Clac-clac. La vie. » « Attention, il suffit de dire et ça arrive. » « Nous nous creusons la tête pour trouver une cohérence à cette histoire. Probabilité nulle. N’empêche, ça arrive. »
La traduction de Michel Vinaver est brillante, incisive. Dès l’entame les allitérations et les assonances émaillent le texte dont les sonorités soutiennent et font vibrer le vide existentiel du propos « embigoudisé ». L’amassement de remarques au ras du quotidien laisse largement place à l’irruption d’un réel incontrôlable venu du dehors qui vient rapidement saturer la vacuité des personnages et le vide de l’espace scénique.
On recherche une Marie Steuber, personnage « joker que chacun peut utiliser à sa guise . » Les relations, le discours se nouent au hasard des rencontres et remettent en question le tissu et la continuité du réel.
Qu’est-ce que le réel ? Le raisonnable ? « Nous ne voulons rien. Nous n’avons rien prévu. Nous sommes deux sceptiques…Au fond nous ne voulons rien, c’est une position qui va loin. » « Portes qui battent, ouvertes, fermées. Clac-clac. La vie. » « Attention, il suffit de dire et ça arrive. » « Nous nous creusons la tête pour trouver une cohérence à cette histoire. Probabilité nulle. N’empêche, ça arrive. »
La mémoire . Le sens de la vie. Le réel. Le rêve. L’imaginaire. L’absurde. La tragédie. La relation du quotidien au mythe. L’amour. Le langage. Le hasard. Le temps. La recherche de soi. L’action. Le renoncement. L’ordre mystérieux du domestique… sont autant de thèmes qu’aborde Le temps et la chambre, thèmes que l’on peut envisager séparément mais aussi dans leurs relations les uns aux autres, ce qui crée une infinité de possibilités dont la cohérence nous échappe si nous coupons la relation du temps et de l’espace « expulsée du cœur des choses. »
Reste l’absurde. « C’est absurde, mais ça divertit es gens. »
Belle définition de plus en plus pertinente de notre monde
On aurait presque envie de dire que chaque acteur est parfaitement à sa place dans ce texte et dans cette mise en scène simple, efficace, au service du texte. Mais quelle place ? Les places, les rôles, les personnages changent d’emploi à l’envi. Même les deux fauteuils qui constituent l’assise du décor changent de place sans cesse.
Reste l’absurde. « C’est absurde, mais ça divertit es gens. »
Belle définition de plus en plus pertinente de notre monde
On aurait presque envie de dire que chaque acteur est parfaitement à sa place dans ce texte et dans cette mise en scène simple, efficace, au service du texte. Mais quelle place ? Les places, les rôles, les personnages changent d’emploi à l’envi. Même les deux fauteuils qui constituent l’assise du décor changent de place sans cesse.
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Une pièce brillamment absurde qui renvoie à Swift, à Borgès qui évoque dans Les ruines circulaires la possibilité de créer un être par la pensée, à La bibliothèque de Babel, à La loterie de Babylone (...J'appartiens à un pays vertigineux où la loterie est une part essentielle du réel...Babylone n'est autre chose qu'un infini jeu de hasards"),à L’invention de Morel de Adolfo Bioy Casares… et à bien d’autres références aussi bien littéraires que scientifiques. Une invitation à la réflexion et à l’introspection.
On notera au passage la pertinence du titre en français « Le temps et la chambre. »
On n’est pas très sûr de savoir ce qu’est le temps. Il paraîtrait qu’il n’existe pas au niveau d’un individu. A discuter.
Quant à la chambre !
D’après le TLF (dictionnaire du CNRS en ligne) elle est un espace clos, une pièce instrumentale, une pièce destinée au sommeil, la pièce d’une arme à feu, de combustion, forte, froide, de sûreté…salle où ont lieu les délibérations…Quant à son étymologie latine camera, elle nous renvoie à la photo, à l’enregistrement.
Très bel éventail de possibilités que couvre le texte de Botho Strauss.
Un voyage qui fait appel à la quatrième dimension, comme nous le confiait Jaques Weber
On notera au passage la pertinence du titre en français « Le temps et la chambre. »
On n’est pas très sûr de savoir ce qu’est le temps. Il paraîtrait qu’il n’existe pas au niveau d’un individu. A discuter.
Quant à la chambre !
D’après le TLF (dictionnaire du CNRS en ligne) elle est un espace clos, une pièce instrumentale, une pièce destinée au sommeil, la pièce d’une arme à feu, de combustion, forte, froide, de sûreté…salle où ont lieu les délibérations…Quant à son étymologie latine camera, elle nous renvoie à la photo, à l’enregistrement.
Très bel éventail de possibilités que couvre le texte de Botho Strauss.
Un voyage qui fait appel à la quatrième dimension, comme nous le confiait Jaques Weber