MARIE-CLAUDE PIETRAGALLA

Le spectacle voyage dans l’œuvre d’Eugène Ionesco. Pourquoi ce dramaturge ?
      Ionesco est une figure du théâtre de l’absurde, avec un univers fantastique, surdimensionné. Ses didascalies indiquent des murs qui tombent, des pièces qui explosent... Avec Julien Derouault nous souhaitions revisiter l’espace scénique, avec un univers en 3 dimensions, interactif et qui gomme les frontières. Nous avons donc créé Mr et Mme rêve, des personnages concrets évoluant dans un univers qui l’est moins, inspiré de l’œuvre de Ionesco, et travaillé avec Dassault System, le leader de la technologie 3D. 

Ionesco exprime une critique de la société, une angoisse de la condition humaine. Comment avez-vous exploité ça ?    
      Ionesco s’interrogeait beaucoup sur ce qui est utile ou inutile. Il questionne, par l’absurdité du temps qui passe, des mots qui sont dénués de sens, l’automatisme du quotidien la fonction, la place de l’homme sur terre. Cela passe aussi par le rapport au corps, à l’autre. 

Dans le spectacle on perçoit la métaphore de l’enfant intér ieur...
      Il y a 10 ans, le 1er spectacle de notre compagnie a été Souviens-toi, qui parle des souvenirs d’enfance, de comment un adulte se construit à partir de cet héritage. Chez Ionesco, l’enfance est déterminante puisque sa fascination pour le théâtre vient du théâtre de guignols. Nous avons donc exploré le couple, abordé par Ionesco dans sa solitude, ses désirs, en faisant du corps l’expression de l’inconscient et de notre en- fant intérieur. 

C’est la 2e fois que vous travaillez avec Laurent Garnier. Comment ça s’est passé ?
      C’est facile de travailler de lui ! Ill a son univers, il apporte une modernité qui a son style. Il rebondit beaucoup sur ce qu’on lui propose, c’est très créatif. 

Etes-vous tentée par le métier de comédienne ?
      Je vous jouer ! Je serai au théâtre de la Rive Gauche à partir du 14 janvier avec Eric- Emmanuel Schmitt, dans l’adaptation du roman Elixir d’Amour. 

Dans la peau de quel(le) artiste aime- riez-vous passer une journée, et pourquoi ?
      Barbarah, que j’ai rencontrée et qui reste l’artiste et la femme absolue : un rapport avec le public presque cosmique...