Rencontre avec Maxime Duveau
On a l’impression que certaines de vos œuvres ressemblent à des plans à peine dépliés et donnent la dimension d’une réalité éclatée, enrichie par la répétition, par le souci du détail…comme si quelque chose explosait.
Je travaille de manière très protocolaire. Je pars de photographies réalisées lors d’un voyage en Californie il y a cinq ans, une sorte de pèlerinage sur les terres du rock des années 60. Cette musique me faisait particulièrement fantasmer, s’y ajoutaient tous les blockbusters que j’ai visionnés. Je repars de ces photos pour réaliser mes dessins. Je les imprime en A4, je fais une mise au carreau, ce qui me permet de les reporter sur mon grand dessin, je scotche, j’utilise des pochoirs…ce qui me prend 90% de mon temps de travail. Je viens remplir au fusain tout les espaces où il n’y a pas de scotch, de manière dynamique, empirique. J’enlève ensuite les scotches et le dessin apparaît. Même si je maîtrise de mieux en mieux cette technique, je me laisse la possibilité d’accidents, de surprises, la possibilité de jeux, de rejouer.
On part de choses réelles, de paysages vus, mais votre travail, l’accumulation donnent une dimension imaginaire qui fait voyager l’esprit.
J’imagine mes pièces et mes expositions comme une suite de mon voyage. Mes premiers dessins étaient des grands formats beaucoup plus figuratifs, des choses assez évidentes. Et puis au fur et à mesure je les ai complexifiés, j’ai brouillé le regard, les pistes. J’ai alors pensé à superposer deux images, comme une double exposition en photographie.
Vous avez l’art de vous répéter sans jamais vous répéter.
Il y a un peu de ça. J’ai souhaité puiser un peu dans les mêmes photos parce que le travail que je réalise intègre la dimension de la mémoire. Je prends d’ailleurs mes anciens dessins en photo…
Vous « rejouez » comme vous le disiez.
Ils deviennent un fond sur lequel je peux retravailler. Ça se joue dans plusieurs gestes, je transforme d’anciens dessins en tampons que j’utilise pour de nouvelles réalisations. L’ancrage, le passage du dessin au tampon…produisent chaque fois des écarts. Cette déclinaison m’intéresse parce que les traces y sont différentes.
On a l’impression que certaines de vos œuvres ressemblent à des plans à peine dépliés et donnent la dimension d’une réalité éclatée, enrichie par la répétition, par le souci du détail…comme si quelque chose explosait.
Je travaille de manière très protocolaire. Je pars de photographies réalisées lors d’un voyage en Californie il y a cinq ans, une sorte de pèlerinage sur les terres du rock des années 60. Cette musique me faisait particulièrement fantasmer, s’y ajoutaient tous les blockbusters que j’ai visionnés. Je repars de ces photos pour réaliser mes dessins. Je les imprime en A4, je fais une mise au carreau, ce qui me permet de les reporter sur mon grand dessin, je scotche, j’utilise des pochoirs…ce qui me prend 90% de mon temps de travail. Je viens remplir au fusain tout les espaces où il n’y a pas de scotch, de manière dynamique, empirique. J’enlève ensuite les scotches et le dessin apparaît. Même si je maîtrise de mieux en mieux cette technique, je me laisse la possibilité d’accidents, de surprises, la possibilité de jeux, de rejouer.
On part de choses réelles, de paysages vus, mais votre travail, l’accumulation donnent une dimension imaginaire qui fait voyager l’esprit.
J’imagine mes pièces et mes expositions comme une suite de mon voyage. Mes premiers dessins étaient des grands formats beaucoup plus figuratifs, des choses assez évidentes. Et puis au fur et à mesure je les ai complexifiés, j’ai brouillé le regard, les pistes. J’ai alors pensé à superposer deux images, comme une double exposition en photographie.
Vous avez l’art de vous répéter sans jamais vous répéter.
Il y a un peu de ça. J’ai souhaité puiser un peu dans les mêmes photos parce que le travail que je réalise intègre la dimension de la mémoire. Je prends d’ailleurs mes anciens dessins en photo…
Vous « rejouez » comme vous le disiez.
Ils deviennent un fond sur lequel je peux retravailler. Ça se joue dans plusieurs gestes, je transforme d’anciens dessins en tampons que j’utilise pour de nouvelles réalisations. L’ancrage, le passage du dessin au tampon…produisent chaque fois des écarts. Cette déclinaison m’intéresse parce que les traces y sont différentes.
Les différences et les répétitions, les nuances produisent cette explosion dans l’espace que nous évoquions, mais aussi une continuation de ce phénomène en profondeur, qui invite à entrer dans l’œuvre. Je crois que ce ne serait pas possible avec des tons unis, un noir partout égal.
C’est le résultat d’un jeu qui part des photos que je dessine à plat et de l’invitation faite au spectateur de se plonger dans les paysages que je dessine.
Il y a une forme de narrativité. La juxtaposition et la répétition font penser à des pages arrachées d’un livre et présentées à la suite les unes des autres. On retrouve d’ailleurs cette narrativité dans le rythme qui anime la frise réalisée dans la grande salle.
Je n’y avais pas pensé en termes de livre, mais il y a quelque chose de l’ordre de la narration puisque je vois mes expositions comme un voyage.
Il y a pratiquement une dimension écologique à réutiliser les mêmes images de départ.
Avec les mêmes images, j’essaye d’amener dans le plus de directions possibles, comme dans la frise exposée ici.
Parce que l’une des définitions possibles de l’œuvre d’art et de la poésie est justement l’ouverture à un très grand nombre de possibilités et d’interprétations à partir d’une économie de moyens [cf « L’œuvre ouverte » de Umberto Eco]. Votre travail relève de la vue aérienne, du plan aussi bien que de l’observation au microscope.
Mon objectif est de toujours maintenir deux niveaux de lecture, d’associer deux images, de garder un va et vient entre deux échelles.
Pour moi, vos paysages relèvent du conditionnel : je ne les verrai jamais tels que vous les représentez, mais j’aimerais. C’est une possibilité.
En tout cas cette exposition part du lieu lui-même avec la volonté de créer quelque chose d’immersif pour donner envie de se plonger dans cet univers fictionnel et de comprendre en même temps comment c’est fait. Certains dessins ont été réalisés directement sur le mur. Vous pouvez remarquer que la photo du même immeuble revient inversée, avec des jeux de symétrie…
Vous présentez la réalité sous tous les angles, comme Picasso. Vous jouez aussi de l’interpénétration de l’architecture et du végétal.
J’aime associer l’architecture et la végétation. Jouer de l’assemblage de deux photos découpées en bandes et tressées ensemble pour donner un seul dessin, ordonné au départ et de plus en plus décalé.
Par ce travail qui nous plonge dans l’univers du rock des années 60, vous nous plongez dans un véritable foisonnement, une exubérance.
Cette époque a certainement été romantisée depuis mais il s’en dégage toujours une énergie incroyable, même s’il se passe plein de choses aujourd’hui. J’écoute d’ailleurs essentiellement des groupes contemporains qui gardent cet esprit.
Je pense réaliser une exposition à partir d’une ou deux images seulement… que je déclinerai.
C’est le résultat d’un jeu qui part des photos que je dessine à plat et de l’invitation faite au spectateur de se plonger dans les paysages que je dessine.
Il y a une forme de narrativité. La juxtaposition et la répétition font penser à des pages arrachées d’un livre et présentées à la suite les unes des autres. On retrouve d’ailleurs cette narrativité dans le rythme qui anime la frise réalisée dans la grande salle.
Je n’y avais pas pensé en termes de livre, mais il y a quelque chose de l’ordre de la narration puisque je vois mes expositions comme un voyage.
Il y a pratiquement une dimension écologique à réutiliser les mêmes images de départ.
Avec les mêmes images, j’essaye d’amener dans le plus de directions possibles, comme dans la frise exposée ici.
Parce que l’une des définitions possibles de l’œuvre d’art et de la poésie est justement l’ouverture à un très grand nombre de possibilités et d’interprétations à partir d’une économie de moyens [cf « L’œuvre ouverte » de Umberto Eco]. Votre travail relève de la vue aérienne, du plan aussi bien que de l’observation au microscope.
Mon objectif est de toujours maintenir deux niveaux de lecture, d’associer deux images, de garder un va et vient entre deux échelles.
Pour moi, vos paysages relèvent du conditionnel : je ne les verrai jamais tels que vous les représentez, mais j’aimerais. C’est une possibilité.
En tout cas cette exposition part du lieu lui-même avec la volonté de créer quelque chose d’immersif pour donner envie de se plonger dans cet univers fictionnel et de comprendre en même temps comment c’est fait. Certains dessins ont été réalisés directement sur le mur. Vous pouvez remarquer que la photo du même immeuble revient inversée, avec des jeux de symétrie…
Vous présentez la réalité sous tous les angles, comme Picasso. Vous jouez aussi de l’interpénétration de l’architecture et du végétal.
J’aime associer l’architecture et la végétation. Jouer de l’assemblage de deux photos découpées en bandes et tressées ensemble pour donner un seul dessin, ordonné au départ et de plus en plus décalé.
Par ce travail qui nous plonge dans l’univers du rock des années 60, vous nous plongez dans un véritable foisonnement, une exubérance.
Cette époque a certainement été romantisée depuis mais il s’en dégage toujours une énergie incroyable, même s’il se passe plein de choses aujourd’hui. J’écoute d’ailleurs essentiellement des groupes contemporains qui gardent cet esprit.
Je pense réaliser une exposition à partir d’une ou deux images seulement… que je déclinerai.
_ Amusez-vous à entrer dans les dessins, dans la technique, à repérer les répétitions, les écarts, les jeux de symétrie, les inversions, retrouvez quelle image est représentée ici en positif, là en négatif…
Une exposition à découvrir à La Fabric
34 avenue de Loverchy
Annecy 04 50 02 87 52
contact@fondation-salomon.com
www.fondation-salomon.com
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contact@fondation-salomon.com
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