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_ Tu vas écrire quelque chose sur Novecento, le texte d’Alessandro Baricco ? Joué et chanté par Dussollier ?
_ Monsieur Dussollier !
_ Monsieur Dussollier, arrête ! il est du coin André. Je l’ai aperçu, tiens ! à la plage de Sevrier, se promenant un début de printemps , il y a …
_ Il a beau être du coin, c’est un immense acteur.
_ Justement ! Et puis après toutes les critiques élogieuses sur Novecento, je ne vois pas ce que tu vas inventer.
_ Là, tu as raison. Même le Canard s’y est mis. Dussollier, tout le monde a l’impression de le connaître. Le charme discret, le sourire mesuré, la présence agréable et naturelle d’une personne de qui on sent immédiatement qu’elle est plus qu’un acteur. Et puis la voix ! Très légèrement nasillarde, mais chaude, chaleureuse et légère à la fois. Bon, Dussollier, c’est Dussollier. Une carrière ! Et Baricco, le type qui a écrit Soie, le mystère, le voyage, la poésie, l’amour, tout y est. Il serait presque possible d’écrire un article sur Novecento avant de voir la pièce. De confiance. Un peu comme les politiques qui commentent les yeux et les oreilles fermés l’intervention d’un confrère. De son bord ou pas, bon ou mauvais, c’est joué d’avance. Quoique…quand on a tellement entendu parler d’un spectacle, d’un acteur…Proust a bien été déçu lorsqu’il a découvert la Berma sur scène !
_ Tu veux dire que l’intérêt d’aller voir Novecento réside dans la possibilité d’être déçu ?
_ Je ne le dirais pas comme ça ; mais l’attente est forte. L’auteur, le texte, l’acteur principal, on ne peut s’attendre qu’à quelque chose de très grand. L’histoire d’un enfant né sur un bateau, qui devient pianiste à bord sans jamais toucher terre.
_ Il plane ?
_ Non, il est naturellement amariné, habitué à la mer, qui avec la musique est son élément. Il est dans l’incapacité de s’habituer à la terre ferme. Comment pourrait-on dire cela ?
_ D’atterrir ?
_ Oui et non ; de se conformer aux contraintes de tous ordres.
_ C’est l’albatros de Baudelaire ?
_ Sais pas. Peut-être. On ira voir. Novecento passe à Bonlieu les 14/15 et 16 janvier.
_ Et t’écriras une critique, après ?
_ Pas la peine. Si je suis déçu – ce que je ne crois pas – je n’aurai pas envie d’écrire. Si c’est un chef-d’œuvre, d’autres l’on déjà écrit. On se contentera de profiter du spectacle ! « Dans les yeux des gens, on voit ce qu’ils verront, pas ce qu’ils ont vu. Il disait ça : ce qu’ils verront. »
Bel espoir, non ?
_ Monsieur Dussollier !
_ Monsieur Dussollier, arrête ! il est du coin André. Je l’ai aperçu, tiens ! à la plage de Sevrier, se promenant un début de printemps , il y a …
_ Il a beau être du coin, c’est un immense acteur.
_ Justement ! Et puis après toutes les critiques élogieuses sur Novecento, je ne vois pas ce que tu vas inventer.
_ Là, tu as raison. Même le Canard s’y est mis. Dussollier, tout le monde a l’impression de le connaître. Le charme discret, le sourire mesuré, la présence agréable et naturelle d’une personne de qui on sent immédiatement qu’elle est plus qu’un acteur. Et puis la voix ! Très légèrement nasillarde, mais chaude, chaleureuse et légère à la fois. Bon, Dussollier, c’est Dussollier. Une carrière ! Et Baricco, le type qui a écrit Soie, le mystère, le voyage, la poésie, l’amour, tout y est. Il serait presque possible d’écrire un article sur Novecento avant de voir la pièce. De confiance. Un peu comme les politiques qui commentent les yeux et les oreilles fermés l’intervention d’un confrère. De son bord ou pas, bon ou mauvais, c’est joué d’avance. Quoique…quand on a tellement entendu parler d’un spectacle, d’un acteur…Proust a bien été déçu lorsqu’il a découvert la Berma sur scène !
_ Tu veux dire que l’intérêt d’aller voir Novecento réside dans la possibilité d’être déçu ?
_ Je ne le dirais pas comme ça ; mais l’attente est forte. L’auteur, le texte, l’acteur principal, on ne peut s’attendre qu’à quelque chose de très grand. L’histoire d’un enfant né sur un bateau, qui devient pianiste à bord sans jamais toucher terre.
_ Il plane ?
_ Non, il est naturellement amariné, habitué à la mer, qui avec la musique est son élément. Il est dans l’incapacité de s’habituer à la terre ferme. Comment pourrait-on dire cela ?
_ D’atterrir ?
_ Oui et non ; de se conformer aux contraintes de tous ordres.
_ C’est l’albatros de Baudelaire ?
_ Sais pas. Peut-être. On ira voir. Novecento passe à Bonlieu les 14/15 et 16 janvier.
_ Et t’écriras une critique, après ?
_ Pas la peine. Si je suis déçu – ce que je ne crois pas – je n’aurai pas envie d’écrire. Si c’est un chef-d’œuvre, d’autres l’on déjà écrit. On se contentera de profiter du spectacle ! « Dans les yeux des gens, on voit ce qu’ils verront, pas ce qu’ils ont vu. Il disait ça : ce qu’ils verront. »
Bel espoir, non ?