Omar et Stracho jouaient (à tous les sens du terme) à l’Auditorium de Seynod le 9 janvier. Grâce à Catherine Gorée, ils ont accepté de discuter un long moment de musique, de leur manière d’être, des liens entre eux, de leur philosophie de la vie…
Un moment de décontraction, de conversation véritable en cohérence avec ce qu’ils créent et partagent sur scène.
Stracho parle couramment français et tient lieu d’interprète mais le langage le plus évident est la passion qui anime les deux complices.
Vous jouez plus tard à Portland, Boston, Los Angeles…Annecy passe avant toutes ces grandes villes ?
Omar sera avec quelqu’un d’autre sur cette tournée à venir. Chacun de nous deux a ses projets mais nous sommes en synergie sur celui-là actuellement.
Comment s’établissent ces synergies ? Elles répondent à une nécessité musicale, mais aussi à des affinités humaines ?
C’est simple, la base de ceci est la liberté, et aussi la paix autour de la musique. Nous sommes issus de traditions différentes et nous puisons dans nos origines pour arriver à une forme de simplicité naturelle. Tout ça se fait simplement.
Tous les grands artistes, les grands scientifiques arrivent à transmettre la complexité de leur univers avec simplicité.
C’est censé être le but de l’humanité ! Prenons l’exemple de musiques indiennes qui sont faites avec des mesures composées très complexes, ou la musique balkane, elles sont très populaires. Il ne s’agit pas d’être élitiste mais de rendre accessible sans compromis ce qu’on aime. Pour ça, on recherche le mouvement. Hier soir, pendant le repas, dans la voiture, on était déjà en train de faire de la musique. Il n’y a pas de réelle différence entre ce que nous sommes et ce que nous faisons. C’est la clé.
La liberté et la simplicité viennent d’une nécessité intérieure. On ne peut être que d’accord mais il ne faut pas se contenter de belles paroles, il faut passer à l’action, dans le concret dans la transparence : tu n’as pas le choix de faire ça parce que c’est ce que tu es. Pour vivre de cette manière, tu dois maîtriser ton ego. Il est là, bien sûr, sinon nous ne monterions pas sur scène, mais la réceptivité et le lâcher prise doivent prendre le pas. Il faut prendre le temps d’entendre ce que la vie nous dit, ce que l’autre nous dit, de le digérer.
Un moment de décontraction, de conversation véritable en cohérence avec ce qu’ils créent et partagent sur scène.
Stracho parle couramment français et tient lieu d’interprète mais le langage le plus évident est la passion qui anime les deux complices.
Vous jouez plus tard à Portland, Boston, Los Angeles…Annecy passe avant toutes ces grandes villes ?
Omar sera avec quelqu’un d’autre sur cette tournée à venir. Chacun de nous deux a ses projets mais nous sommes en synergie sur celui-là actuellement.
Comment s’établissent ces synergies ? Elles répondent à une nécessité musicale, mais aussi à des affinités humaines ?
C’est simple, la base de ceci est la liberté, et aussi la paix autour de la musique. Nous sommes issus de traditions différentes et nous puisons dans nos origines pour arriver à une forme de simplicité naturelle. Tout ça se fait simplement.
Tous les grands artistes, les grands scientifiques arrivent à transmettre la complexité de leur univers avec simplicité.
C’est censé être le but de l’humanité ! Prenons l’exemple de musiques indiennes qui sont faites avec des mesures composées très complexes, ou la musique balkane, elles sont très populaires. Il ne s’agit pas d’être élitiste mais de rendre accessible sans compromis ce qu’on aime. Pour ça, on recherche le mouvement. Hier soir, pendant le repas, dans la voiture, on était déjà en train de faire de la musique. Il n’y a pas de réelle différence entre ce que nous sommes et ce que nous faisons. C’est la clé.
La liberté et la simplicité viennent d’une nécessité intérieure. On ne peut être que d’accord mais il ne faut pas se contenter de belles paroles, il faut passer à l’action, dans le concret dans la transparence : tu n’as pas le choix de faire ça parce que c’est ce que tu es. Pour vivre de cette manière, tu dois maîtriser ton ego. Il est là, bien sûr, sinon nous ne monterions pas sur scène, mais la réceptivité et le lâcher prise doivent prendre le pas. Il faut prendre le temps d’entendre ce que la vie nous dit, ce que l’autre nous dit, de le digérer.
Votre discours et votre action pour la paix, à tous les deux, c’est votre musique.
Oui, c’est notre démarche naturelle dans notre rencontre mais aussi en général, sans prosélytisme, mais c’est une démarche intérieure, une connexion avec la vie. Nous partageons cette même vibration.
Une façon d’être que vous exprimez par la musique, comme d’autres par la peinture, ou la danse…Quand vous faites les balances, comme cet après-midi à l’Auditorium, ce ne sont pas que des réglages techniques, il y a aussi une adaptation à l’espace, une dimension humaine.
Nous sommes des animaux, nous avons besoin de sentir. Chaque jour est une première et une dernière, l’instant à vivre. On essaye d’être toujours dans une énergie et une intention positives pour jouer et même avant ; ça fait du bien à l’âme, mais on ne sait pas ce qu’on va devoir affronter, un pépin physique ou technique, qui nécessite une approche collective.
Comme l’effet babouche, d’après ce que j’ai vu pendant les balances ?
On rigolait avec cette babouche parce qu’on voulait faire une symétrie sur le dernier morceau. On est des animaux, on a un plaisir incroyable à jouer l’un à côté de l’autre, qui se sent dans la mise en place. Omar a proposé de placer une batterie de chaque côté du plateau, pour créer une symétrie, et Marco, le technicien a fait remarquer que ça formait comme deux yeux et que ça donnait l’impression qu’on regardait le public. On a décidé de mettre une babouche sur la scène pour casser l’équilibre (l’anecdote n’est peut-être pas évidente à visualiser, mais les rires qui l’ont accompagnée traduisent une vraie complicité, ces vibrations évoquées par tous les deux).
Alors que je crains d’abuser de leur temps-il y a quand même un concert tout à l’heure... Omar Sosa continue.
Oui, c’est notre démarche naturelle dans notre rencontre mais aussi en général, sans prosélytisme, mais c’est une démarche intérieure, une connexion avec la vie. Nous partageons cette même vibration.
Une façon d’être que vous exprimez par la musique, comme d’autres par la peinture, ou la danse…Quand vous faites les balances, comme cet après-midi à l’Auditorium, ce ne sont pas que des réglages techniques, il y a aussi une adaptation à l’espace, une dimension humaine.
Nous sommes des animaux, nous avons besoin de sentir. Chaque jour est une première et une dernière, l’instant à vivre. On essaye d’être toujours dans une énergie et une intention positives pour jouer et même avant ; ça fait du bien à l’âme, mais on ne sait pas ce qu’on va devoir affronter, un pépin physique ou technique, qui nécessite une approche collective.
Comme l’effet babouche, d’après ce que j’ai vu pendant les balances ?
On rigolait avec cette babouche parce qu’on voulait faire une symétrie sur le dernier morceau. On est des animaux, on a un plaisir incroyable à jouer l’un à côté de l’autre, qui se sent dans la mise en place. Omar a proposé de placer une batterie de chaque côté du plateau, pour créer une symétrie, et Marco, le technicien a fait remarquer que ça formait comme deux yeux et que ça donnait l’impression qu’on regardait le public. On a décidé de mettre une babouche sur la scène pour casser l’équilibre (l’anecdote n’est peut-être pas évidente à visualiser, mais les rires qui l’ont accompagnée traduisent une vraie complicité, ces vibrations évoquées par tous les deux).
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La vie est plus sympa quand on la joue détendu, on aime bien rigoler.
Je disais à Catherine, qui est chargée de la programmation, que certains musiciens jouent aux stars. Elle m’a répondu « Jamais à l’Auditorium ». Finalement, c’est à elle que vous devez cette décontraction, vous n’y êtes pour rien ! (rires partagés, dont ceux de Catherine).
Il faut que les gens s’écoutent, qu’il y ait un équilibre entre l’intention et le cadre pour être correctement centré. Pas besoin de hiérarchie, l’équilibre est là, sinon c’est la Tour de Pise. Nous sommes co-leaders de ce projet alors que nos leaders politiques mettent peut-être trop en avant le pouvoir. Leur responsabilité devrait consister à veiller au bien être de tous.
Les gens qui se présentent aux élections doivent être de bons musiciens !
Ils devraient danser ! Quand vous dansez, votre corps est détendu, votre esprit est détendu, vos réponses sont plus « souples ». Les hommes d’affaires ne dansent pas, ils sont rigides. Il faut être élastique.
Il y a quelque chose de primal dans la danse, qui nous relie à la nature, aux origines.
Quand on joue, on est dans le mouvement. Dans le lâcher prise.
Le concert ? Une aventure amoureuse, on se découvre, se rapproche, s’accorde en une parade amoureuse dans laquelle les rythmes fusionnent, chacun gardant sa personnalité, explosion et redescente, le tout sur des principes qui préexistent mais que chacun accorde à sa vibration personnelle, avant que la parade ne reprenne. Le corps se fait instrument en totale fusion avec les instruments de musique.
Je disais à Catherine, qui est chargée de la programmation, que certains musiciens jouent aux stars. Elle m’a répondu « Jamais à l’Auditorium ». Finalement, c’est à elle que vous devez cette décontraction, vous n’y êtes pour rien ! (rires partagés, dont ceux de Catherine).
Il faut que les gens s’écoutent, qu’il y ait un équilibre entre l’intention et le cadre pour être correctement centré. Pas besoin de hiérarchie, l’équilibre est là, sinon c’est la Tour de Pise. Nous sommes co-leaders de ce projet alors que nos leaders politiques mettent peut-être trop en avant le pouvoir. Leur responsabilité devrait consister à veiller au bien être de tous.
Les gens qui se présentent aux élections doivent être de bons musiciens !
Ils devraient danser ! Quand vous dansez, votre corps est détendu, votre esprit est détendu, vos réponses sont plus « souples ». Les hommes d’affaires ne dansent pas, ils sont rigides. Il faut être élastique.
Il y a quelque chose de primal dans la danse, qui nous relie à la nature, aux origines.
Quand on joue, on est dans le mouvement. Dans le lâcher prise.
Le concert ? Une aventure amoureuse, on se découvre, se rapproche, s’accorde en une parade amoureuse dans laquelle les rythmes fusionnent, chacun gardant sa personnalité, explosion et redescente, le tout sur des principes qui préexistent mais que chacun accorde à sa vibration personnelle, avant que la parade ne reprenne. Le corps se fait instrument en totale fusion avec les instruments de musique.