Marc Didier : assez naturellement en fait. J’avais déjà commencé à filmer le confinement par drone dès le début, dès le premier jour. J’avais déjà des autorisations qui me le permettaient. Au bout d’un moment, je me suis aperçu qu’on voyait toujours passer les mêmes personnes dans les rues ; les éboueurs, les livreurs, les pompiers, les ambulances. Je me suis dit, oui ce serait pas mal d’en faire quelque chose, ces images sont historiques. J’en étais à ce point-là de ma réflexion quand Christophe m’a appelé.
Christophe Lyard : on allait vivre un moment historique, c’était la première fois dans l’histoire de l’humanité, qu’en même temps, tout le monde allait vivre confiné. Le vivre à Paris, c’était encore plus rajouter ce caractère exceptionnel, puisque à Paris il y a beaucoup de monde. Naturellement, j’ai rencontré Marc Didier qui est un spécialiste du drone.
Le film fait naître beaucoup d’émotions, quel était votre but premier à travers ces images ?
CL : Ce qui était exceptionnel, c’était de voir Paris vide avec ces gens obligés de rester confinés. On ne savait pas comment ils allaient réagir. Cette vidéo c’est aussi voir comment toutes ces personnes ont bien réagi, elles ont été solidaires. Il s’agissait vraiment d’observer comment la ville, malgré tout, a su vivre, a su exister.
À la fin de la vidéo, est écrit « MERCI ». À qui s’adresse-t-il ?
CL : Pendant le tournage, plus ça allait, plus on se rendait compte qu’il fallait que ces personnes figurent dans la vidéo. On voulait qu’elle devienne un hommage. Un hommage à tous ceux qu’on appelle les invisibles. Parce qu’on ne les voit pas, on en parle rarement. Il ne fallait pas que le film ne soit qu’esthétique. Il fallait qu’il puisse expliquer aux générations futures ce qu’était Paris pendant le confinement, dans 30 ans, 50 ans. Printemps 2020 qu’est ce qu’il s’est passé ? Il y avait des images majestueuses d’une ville, oui, mais aussi tous ces gens qui ont continué de travailler, continué de faire vivre la cité. Alors cet hommage qu’on a rendu, c’est aussi un MERCI pour eux.
On voulait vraiment finir par un remerciement, en quelque sorte par cette citation de la ville de Paris : « Malgré les ombres, Paris reste debout ». Encore une fois, et malgré ce confinement, Paris est encore là, avec ses monuments et ses Parisiens.
Vous parlez de faux-semblants dans votre communiqué de presse, c’est à dire ?
CL : C’était de dire que oui Paris est magnifique, à travers son esthétisme, mais il se passait quelque chose derrière. À travers ce faux-semblant qui représente Paris, ses monuments vides, il y a une vie derrière. Paris n’est pas vide. Il s’agissait aussi de dire que ces grands quartiers-là représentaient Paris mais en même temps ce n’est pas là où sont les Parisiens. Il y a par exemple beaucoup plus d’habitants et de vie dans le XVIIIe ou le XIXe arrondissement que dans le VIIIe.
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Qu’avez-vous ressenti lors des tournages, de voir Paris dans cette atmosphère inabituelle ?
MD : Je ne sais pas si vous avez déjà vu Paris complètement vide. Le voir une fois, c’est super beau, le voir deux fois, c’est toujours super beau. Mais au bout de quelques jours ça devient anxiogène, c’est un peu flippant. Mais d’un autre côté, voir tous ces grands monuments vides, c’était majestueux. C’est très apaisant de voir une ville calme, une ville qui avait une sorte de respiration dans son histoire.
CL : C’était très fort, il y avait une impression d’avoir la ville à soit. J’étais dans Paris tout seul. Ce sont des moments incroyables, ultimes et en même temps triste. On a vécu malgré tout, un moment complètement historique, unique et incroyable.
Comment s’est déroulé le tournage ?
MD : Les conditions étaient différentes d’un tournage habituel. Il n’y avait pas de circulation, donc pas d’embouteillage, tout allait super vite. Et puis le manque de pollution permettait d’obtenir une visibilité super par drone. Les quelques Parisiens qui passaient était toujours curieux de savoir ce que je faisais, très courtois, bienveillants, c’était sympa !
Christophe, en tant qu’acteur du monde événementiel, d’après vous quels vont être les enjeux du déconfinement ?
CL : L’enjeu c’est de se réinventer. Notre métier, c’est réunir les gens, créer une émotion à travers la réunion et la festivité. Donc il faut repenser. Peut-être que le nouveau plaisir demain sera des expériences inédites à travers des lieux incroyables, des interventions mises en scène d’artistes, offrant des moments uniques. En ce moment, on voit des expériences qui se font. À travers certaines applications, on pourra être présent dans certains matchs. Il y aura peut-être des drive in, comme au cinéma, où on pourra voir le match de foot du parking du stade. En tout cas il faudra créer. Il faudra inventer des concepts qui pourraient nous procurer de l’émotion, en respectant la distanciation.
Images proposées par Skydrone Film – Futuria Production – 2020
Vidéo Youtube www.youtube.com/MgFABHKWYxY
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