Patrick Timsit "Le livre de ma mère" Bonlieu Annecy
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Ce Livre de ma mère a d’abord porté le titre de Chant. On retrouve dans cette création proposée à Bonlieu le chant, l’incantation, la supplique, les vibrations intimes d’un homme qui touche toute l’humanité, d’un fils qui se met à nu pour atteindre l’essence de l’être.
"Cause toujours", vous dites-vous ? Non, parce que, comme toujours avec Dominique Pitoiset, la mise en scène n’a recours à aucun effet, aucun artifice, aucun jeu inutile et on sent que cette contrainte grandit Patrick Timsit.
La scène est quasiment vide afin de laisser toute la place possible aux sentiments, aux liens profonds.
On aurait aimé poser d’autres questions à Dominique Pitoiset, en particulier sur le titre, "Le livre de ma mère", qui pourrait faire penser que c’est elle qui écrit le livre et non son fils Albert, et que si elle l’écrit par-delà la mort, c’est qu’il est preuve de vie et, malgré tout, d’espoir.
Dominique Pitoiset, vos mises en scène traduisent physiquement les relations entre les personnages, entre ceux-ci et la réalité. Quelle était votre intention avec Le livre de ma mère ?
Il s’agit de passer du premier texte intitulé Un Chant de mort à la relecture de ce qui est devenu Le livre de ma mère et de montrer comment cette relecture est le film de ce que Patrick pourrait faire de sa propre vie. De sa mère.
Votre mise en scène ressemble à du billard à plusieurs bandes, avec en fond de scène l’écran montrant des passages de l’enfance de Patrick / Albert, plus près du public le "chemin de fer" du spectacle étalé sur des supports tout simples, ensuite Patrick Timsit à son bureau regardant soi le public , soit lui-même enfant à l’écran.
Il y a les mélanges entre les biographies de Cohen et de Timsit. Je joue là-dessus. On peut se dire « C’est lui qui l’invente dans l’instant, c’est le cœur qui parle » et « C’est Cohen qui l’a écrit ». C’est encore un peu « Peinture fraîche », récité. Patrick va prendre confiance, se libérer et sortir d’une récitation récemment apprise pour découvrir le texte dans l’instant.
Vous avez dû le réfréner ?
Il y a des moments où il peut lâcher ; il le fera aux bons moments au lieu de faire le singe.
Comme dans tous vos spectacles, on retrouve la fidélité au texte, l’intelligence du texte qui va à l’opposé des exagérations, des hyperboles d’aujourd’hui. De cette retenue naissent la poésie et l’humour.
C’est là qu’on est sur une ligne de crête. Il ne faut pas tuer la tendresse, ne pas aller dans le pathos. C’est la justification des entractes, (intermèdes musicaux) et puis ils permettent d’aller vers une dimension plus subliminale, d’être quand même dans le mausolée, dans le souvenir. Le deuil ne se fait pas seulement dans la nostalgie ou dans la mélancolie ; le souvenir peut faire grandir.
Quant à Patrick Timsit, il analysait déjà à chaud sa prestation, les changements à envisager et, surtout, le jour où sa propre mère serait dans la salle. Il préfèrerait ne pas le savoir !
Quand il saluait le public, quelques instants auparavant, on l’a vu passer de l’imminence des larmes au bon sourire franc qu’on lui connaît habituellement.
Le tonnerre d’applaudissements a libéré tout le monde.
"Cause toujours", vous dites-vous ? Non, parce que, comme toujours avec Dominique Pitoiset, la mise en scène n’a recours à aucun effet, aucun artifice, aucun jeu inutile et on sent que cette contrainte grandit Patrick Timsit.
La scène est quasiment vide afin de laisser toute la place possible aux sentiments, aux liens profonds.
On aurait aimé poser d’autres questions à Dominique Pitoiset, en particulier sur le titre, "Le livre de ma mère", qui pourrait faire penser que c’est elle qui écrit le livre et non son fils Albert, et que si elle l’écrit par-delà la mort, c’est qu’il est preuve de vie et, malgré tout, d’espoir.
Dominique Pitoiset, vos mises en scène traduisent physiquement les relations entre les personnages, entre ceux-ci et la réalité. Quelle était votre intention avec Le livre de ma mère ?
Il s’agit de passer du premier texte intitulé Un Chant de mort à la relecture de ce qui est devenu Le livre de ma mère et de montrer comment cette relecture est le film de ce que Patrick pourrait faire de sa propre vie. De sa mère.
Votre mise en scène ressemble à du billard à plusieurs bandes, avec en fond de scène l’écran montrant des passages de l’enfance de Patrick / Albert, plus près du public le "chemin de fer" du spectacle étalé sur des supports tout simples, ensuite Patrick Timsit à son bureau regardant soi le public , soit lui-même enfant à l’écran.
Il y a les mélanges entre les biographies de Cohen et de Timsit. Je joue là-dessus. On peut se dire « C’est lui qui l’invente dans l’instant, c’est le cœur qui parle » et « C’est Cohen qui l’a écrit ». C’est encore un peu « Peinture fraîche », récité. Patrick va prendre confiance, se libérer et sortir d’une récitation récemment apprise pour découvrir le texte dans l’instant.
On ne peut pas sortir d’un tête-à-tête (Pitoiset//Timsit) pour arriver devant 800 personnes comme ça. Et Patrick a bien compris ce soir où il y avait des frémissements et où il pourrait faire rire, ou attendrir.
Vous avez dû le réfréner ?
Il y a des moments où il peut lâcher ; il le fera aux bons moments au lieu de faire le singe.
Comme dans tous vos spectacles, on retrouve la fidélité au texte, l’intelligence du texte qui va à l’opposé des exagérations, des hyperboles d’aujourd’hui. De cette retenue naissent la poésie et l’humour.
C’est là qu’on est sur une ligne de crête. Il ne faut pas tuer la tendresse, ne pas aller dans le pathos. C’est la justification des entractes, (intermèdes musicaux) et puis ils permettent d’aller vers une dimension plus subliminale, d’être quand même dans le mausolée, dans le souvenir. Le deuil ne se fait pas seulement dans la nostalgie ou dans la mélancolie ; le souvenir peut faire grandir.
Quant à Patrick Timsit, il analysait déjà à chaud sa prestation, les changements à envisager et, surtout, le jour où sa propre mère serait dans la salle. Il préfèrerait ne pas le savoir !
Quand il saluait le public, quelques instants auparavant, on l’a vu passer de l’imminence des larmes au bon sourire franc qu’on lui connaît habituellement.
Le tonnerre d’applaudissements a libéré tout le monde.