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Cette profession est d’abord celle qui manque au père du narrateur, ce manque de lien à la réalité qui rejaillit sur la vie du fils. Un vide identitaire ô combien remplacé par un trop plein verbal, une profession non pas de foi mais de déséquilibre mental qui sursature et déforme la réalité de toute la famille, père, fils et mère, celle que l’on croit un temps l’esprit sain mais de qui on se rend compte qu’elle est embarquée viscéralement dans le délire du père. Cette profession est aussi le récit du narrateur par le truchement duquel Sorj Chalandon s’exprime. Il lui faut une densité d’écriture propre à saisir le délire paternel, l’épaisseur de la vie au point de les rendre palpables. Une écriture concrète, sans concessions, suffisamment forte pour rendre le délire paternel et dire l’énergie vitale qu’il a fallu pour y résister après l’avoir subie, se construire, y échapper sans la méconnaître.
Il m’a dévisagé une dernière fois. Nous nous sommes croisés. Deux regards mouillés, immenses, un quai de gare désert, une étreinte , un adieu. Puis il a lâché prise. Ses yeux se sont perdus. Ils clignotaient ailleurs, derrière moi, plus loin. »
On entend beaucoup, par les temps qui courent – car les temps courent !- l’expression « On n’en sort pas indemne ». A la suite d’un reportage TV, d’un truc sur l’actualité … On n’en sort pas indemne tout en reprenant un peu de fromage ou de dessert, ou des deux. En tout cas on sort grandi du livre de Sorj Chalandon (et plutôt sonné).
« L’appartement était froid d’habitude. Mon lit était froid d’avril. »
« Ma mère jetait des regards inquiets. La porte. Mon dessin. »
« Nous nous tenions par les yeux. Nos vies, nos peaux, nos cœurs. Il venait d’avoir quatre-vingt-dix ans. J’en avais soixante et un. Nous avions les mêmes paupières tombées, la même bouche amère. Mon père sommeillait en moi.
Il m’a dévisagé une dernière fois. Nous nous sommes croisés. Deux regards mouillés, immenses, un quai de gare désert, une étreinte , un adieu. Puis il a lâché prise. Ses yeux se sont perdus. Ils clignotaient ailleurs, derrière moi, plus loin. »
On entend beaucoup, par les temps qui courent – car les temps courent !- l’expression « On n’en sort pas indemne ». A la suite d’un reportage TV, d’un truc sur l’actualité … On n’en sort pas indemne tout en reprenant un peu de fromage ou de dessert, ou des deux. En tout cas on sort grandi du livre de Sorj Chalandon (et plutôt sonné).