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Jouer avec les mots, c’est un travail ou une manie ?
Quand j’ai commencé à faire de l’improvisation, on m’a exercé à rebondir avec les mots pour créer des histoires et ça ne m’a jamais quitté. Après, c’est un travail de les formaliser pour raconter une histoire telle qu’on peut les connaitre aujourd’hui sur Canal+.
Vos textes ont une certaine musicalité…
C’est vrai que mes chroniques sont – entre guillemets – très musicales. Pour moi, chaque mot est une note de musique qu’il faut ajuster pour composer une sorte de mélodie. Il faut que ça sonne bien, que ça claque. Comme mon univers est assez absurde sur le fond, j’aime que dans la forme, il y ait une certaine harmonie, une cohérence.
L’Absurdie, c’est quoi ? Un pays, un état d’esprit… ?
Sûrement un état d’esprit. Et aussi un endroit où il faut s’autoriser à aller. C’est un lieu d’imaginaire, de liberté. L’Absurdie c’est s’autoriser à voir les choses différemment. Mais ces situations absurdes partent toujours du réel. C’est le prisme avec lequel on va les observer. Ça ne part pas de nulle part et ça ne va pas nulle part. L’absurde n’est pas incohérent.
Faut-il un passeport belge pour voyager en Absurdie ?
(Rires). Je crois qu’on se crée son passeport. Qu’il soit belge, italien ou suisse… Il n’y a pas d’humour spécifique. On parle souvent de l’humour belge mais je n’adhère pas forcément à ça. Je me sens proche de l’humour anglais, des Monty Python par exemple. Ou américain : Jerry Lewis a pratiqué une forme d’absurde dans sa manière d’être, de gesticuler. En fait, je pense précisément l’inverse, que l’Absurdie est hors frontière.
De vos rencontres fictives, laquelle auriez-vous aimé faire ?
Mmmm… Il y en a beaucoup… Je m’offre celles que je n’aurai pas pu faire. Mais j’ai la nostalgie d’une époque – que je n’ai pas connue – d’une Amérique sous Kennedy. Peut-être aurais-je aimé rencontré ce bonhomme-là. Il y a d’autres gens que j’admire mais en parlant autour de moi, on me dit : « Heureusement que tu ne l’as pas rencontré, que tu n’as pas travaillé avec lui de son vivant car tu aurais été très déçu ». Finalement, ça m’arrange d’être dans le fantasme et l’imaginaire. Je peux les sublimer, les arranger à ma manière.
A qui décerneriez-vous un César d’honneur ?
A Jules.
A part les mots, que collectionnez-vous ?
Les souvenirs. Je suis nostalgique d’hier, d’avant-hier ou d’il y a dix ans. Comme j’aime le chemin sur lequel je me balade, ça m’agace que ce soit derrière moi. Mais ce n’est pas une nostalgie déprimante. C’est comme quand on a mangé un bon gâteau, on est un peu déçu de l’avoir terminé.
Vous pourriez prendre le temps de le savourer…
Je savoure ! Mais je ne prends pas forcément mon temps… Si je n’ai plus de gâteau, je vais vite m’acheter les ingrédients pour en faire un autre. Je suis gourmand.
Vous faites-vous rire quand vous écrivez ?
Pour être très honnête, oui. Je suis mon premier public.
Un bon public ?
Non. Je suis très critique. Quand ça fonctionne, je me dis : « Tiens c’est drôle, je suis content ». Ou au contraire : « Non, c’est vraiment naze, je gomme ». Avant, j’étais plus indulgent. Etre plus critique avec moi, plus concerné par ce que je fais m’a permis de grandir.
Il reste quoi du pilote automobile que vous avez été ?
Il reste une énergie, un esprit combatif. C’est comme sur un circuit : à un moment donné, il faut faire la différence pour gagner. Aujourd’hui, c’est pareil, il faut cette petite chose en plus pour faire la différence. Ça peut être un supplément de travail, le souci du détail, ou autre chose. C’est ce petit grain qui va tout changer.
Voyages en Absurdie de Stéphane De Groodt, chez Plon
Quand j’ai commencé à faire de l’improvisation, on m’a exercé à rebondir avec les mots pour créer des histoires et ça ne m’a jamais quitté. Après, c’est un travail de les formaliser pour raconter une histoire telle qu’on peut les connaitre aujourd’hui sur Canal+.
Vos textes ont une certaine musicalité…
C’est vrai que mes chroniques sont – entre guillemets – très musicales. Pour moi, chaque mot est une note de musique qu’il faut ajuster pour composer une sorte de mélodie. Il faut que ça sonne bien, que ça claque. Comme mon univers est assez absurde sur le fond, j’aime que dans la forme, il y ait une certaine harmonie, une cohérence.
L’Absurdie, c’est quoi ? Un pays, un état d’esprit… ?
Sûrement un état d’esprit. Et aussi un endroit où il faut s’autoriser à aller. C’est un lieu d’imaginaire, de liberté. L’Absurdie c’est s’autoriser à voir les choses différemment. Mais ces situations absurdes partent toujours du réel. C’est le prisme avec lequel on va les observer. Ça ne part pas de nulle part et ça ne va pas nulle part. L’absurde n’est pas incohérent.
Faut-il un passeport belge pour voyager en Absurdie ?
(Rires). Je crois qu’on se crée son passeport. Qu’il soit belge, italien ou suisse… Il n’y a pas d’humour spécifique. On parle souvent de l’humour belge mais je n’adhère pas forcément à ça. Je me sens proche de l’humour anglais, des Monty Python par exemple. Ou américain : Jerry Lewis a pratiqué une forme d’absurde dans sa manière d’être, de gesticuler. En fait, je pense précisément l’inverse, que l’Absurdie est hors frontière.
De vos rencontres fictives, laquelle auriez-vous aimé faire ?
Mmmm… Il y en a beaucoup… Je m’offre celles que je n’aurai pas pu faire. Mais j’ai la nostalgie d’une époque – que je n’ai pas connue – d’une Amérique sous Kennedy. Peut-être aurais-je aimé rencontré ce bonhomme-là. Il y a d’autres gens que j’admire mais en parlant autour de moi, on me dit : « Heureusement que tu ne l’as pas rencontré, que tu n’as pas travaillé avec lui de son vivant car tu aurais été très déçu ». Finalement, ça m’arrange d’être dans le fantasme et l’imaginaire. Je peux les sublimer, les arranger à ma manière.
A qui décerneriez-vous un César d’honneur ?
A Jules.
A part les mots, que collectionnez-vous ?
Les souvenirs. Je suis nostalgique d’hier, d’avant-hier ou d’il y a dix ans. Comme j’aime le chemin sur lequel je me balade, ça m’agace que ce soit derrière moi. Mais ce n’est pas une nostalgie déprimante. C’est comme quand on a mangé un bon gâteau, on est un peu déçu de l’avoir terminé.
Vous pourriez prendre le temps de le savourer…
Je savoure ! Mais je ne prends pas forcément mon temps… Si je n’ai plus de gâteau, je vais vite m’acheter les ingrédients pour en faire un autre. Je suis gourmand.
Vous faites-vous rire quand vous écrivez ?
Pour être très honnête, oui. Je suis mon premier public.
Un bon public ?
Non. Je suis très critique. Quand ça fonctionne, je me dis : « Tiens c’est drôle, je suis content ». Ou au contraire : « Non, c’est vraiment naze, je gomme ». Avant, j’étais plus indulgent. Etre plus critique avec moi, plus concerné par ce que je fais m’a permis de grandir.
Il reste quoi du pilote automobile que vous avez été ?
Il reste une énergie, un esprit combatif. C’est comme sur un circuit : à un moment donné, il faut faire la différence pour gagner. Aujourd’hui, c’est pareil, il faut cette petite chose en plus pour faire la différence. Ça peut être un supplément de travail, le souci du détail, ou autre chose. C’est ce petit grain qui va tout changer.
Voyages en Absurdie de Stéphane De Groodt, chez Plon