Interview avec Gaëlle Le Port : rencontre en toute transparence...
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Bonjour Gaëlle ! Pouvez-vous tout d’abord vous présenter au Mag' ? Présentez-nous votre parcours et ce qui vous a mené aux portes de l’édition…
Gaëlle : Bonjour Zack ! J’ai un parcours atypique puisque j’ai entamé l’université avec une licence d’anglais et je l’ai terminée avec un double master en littérature critique et psychanalyse. Cependant, ce parcours m’a menée à analyser le texte toujours plus en profondeur et ce goût pour le travail du texte m’a poussée à me questionner sur ce que je pourrais faire de ces compétences. J’ai d’abord pensé à la bêta lecture, à la correction, à la traduction que j’ai d’ailleurs pratiquée pendant un an en freelance. Puis, durant le confinement, je me suis lancée dans un projet jeunesse que j’ai décidé de faire illustrer et d’éditer. Je souhaitais créer une structure, alors j’ai commencé par créer l’association Bleu héron qui propose aujourd’hui de la médiation culturelle ainsi que des missions de chargé d’édition. J’ai beaucoup aimé la dynamique de ce type de projet alors j’ai modifié mon autoentreprise de façon à pouvoir éditer les ouvrages d’autres auteurs. Et voyant l’essor que prenait la marque, j’ai choisi de passer la maison d’édition en société après trois années d’activité.
Qu’est-ce que vous préférez lire, en particulier ?
Gaëlle : J’aime lire de tout, mais j’ai un penchant pour les histoires à sensation : polars, thrillers, romances. Je lis parfois des biographies ou des livres de développement personnel, mais c’est plus pour partager avec mon entourage qui en est friand. Mon vrai dada, c’est la littérature de divertissement, celle qui fait voyager et qui est aux antipodes de mon quotidien.
Comment est-ce que vous pourriez résumer la crise actuelle, vis-à-vis de l’édition en France ?
Gaëlle : A mon sens, « c’est une crise sourde et invisible, un peu comme un termite. » Elle ne se ressent pas sur le plan de la façade, car les projets foisonnent et la motivation des artistes ne fléchit pas. Par contre, elle se voit en interne lorsque l’on regarde les chiffres des ventes, les commissions des intermédiaires qui augmentent, les coûts de fabrication qui flambent. Cette crise ne semble pas toucher les grosses industries du livre que nous connaissons tous, mais pour les petites et moyennes maisons d’édition, c’est la croix et la bannière pour se faire remarquer et pour dégager assez de bénéfice pour continuer l’activité.
Pensez-vous que les grandes maisons d’édition soient avantagées, par rapport aux indépendantes ?
Gaëlle : Oui, clairement, mais ce n’est pas un point négatif. Ce sont des structures anciennes qui ont créé le paysage éditorial d’aujourd’hui. Elles ont fait leur place, elles ont modelé les normes actuelles. C’est pour la nouvelle génération d’éditeurs que c’est compliqué, car nous marchons dans les pas des grands, ou au contraire nous faisons sécession de ces modèles. Le tout est de savoir quelle stratégie telle ou telle maison souhaite adopter, et quelle stratégie sera efficace. La force des grandes maisons d’édition, c’est la multiplicité de leurs activités. Leurs champs d’action sont si diversifiés qu’ils peuvent être compétitifs sur le livre, car ce n’est pas leur principale rentrée d’argent. Beaucoup de groupes éditoriaux sacrifient les bénéfices sur le livre et les compensent avec une autre activité. Les indépendants, eux, n’ont bien souvent que l’édition comme unique activité et ne peuvent se permettre de tirer les prix pour toucher plus de lecteurs.
Pensez-vous que la surconsommation de séries télévisées ou de programmes en streaming puisse fragiliser votre secteur de prédilection ?
Gaëlle : Comme toute surconsommation, ça a des points négatifs. Là encore, le secteur des séries aide la vente de livres des grandes maisons d’édition car ils ont les entrées auprès des producteurs à qui ils proposent des adaptations. Ce sont des secteurs poreux, comme tous les secteurs artistiques. Là où la surconsommation de séries est un fléau c’est pour la lecture, au niveau du temps de cerveau disponible. Car si les grandes maisons d’édition vendent les livres qu’ils ont adaptés en film ou en série, les lecteurs achètent pour posséder l’histoire originelle. Or, les petites maisons d’édition proposent rarement de l’ouvrage à collectionner, mais bien des ouvrages à lire.
La passivité à laquelle habitue l’utilisation des écrans, l’addiction que créent les contenus multimédia, la quasi-immédiateté de l’arrivée au point d’orgue de l’histoire, le potentiel de rêve servi sur un plateau par les séries, tous ces éléments composent le portrait du sédentaire pour qui ne serait-ce qu’imaginer est un effort. Aujourd’hui, on n’a plus rien à faire pour avoir la possibilité de rêver, alors à quoi bon s’échiner à lire pendant des heures, imaginer et ressentir par soi-même, alors qu’on peut s’asseoir et attendre que l’écran nous délivre une explosion de sensations en 45 minutes ?
Qu’est-ce qui pourrait donner envie à nos abonnés d’acheter les livres de votre catalogue ?
Gaëlle : Nous proposons de la littérature de divertissement. C’est facile à lire, les auteurs nous emportent aisément dans leur univers. Ce sont des ouvrages dans l’air du temps, qui s’accordent toujours avec la saison durant laquelle ils sortent. Ils sont parfois estivaux, parfois automnaux, ils se lisent sur la plage ou sous un plaid. Ce sont des romans à suspense, des histoires d’amour à fleur de peau, de la science-fiction post apocalypse, des contes revisités. Les lecteurs qui aiment s’évader pourront trouver leur bonheur dans notre catalogue, en version papier ou numérique et prochainement en version audio.
Quels sont vos prochains évènements ?
Gaëlle : Le 14 novembre 2023 à Auboué dans le 54. Le roman à quatre mains de Christophe Künzi, Tu Wüst (auteurs du roman de SF Mémoires Dissidentes) sera présenté les 17 et 18 novembre à Yverdon-les-bains en Suisse où sera également présente Méline Darsck (autrice de la romance Décollage sans bagages). Alain Bérard (auteur du roman de SF Rhapsodie pour un Nouveau Monde) est présent chaque année aux Imaginales d’Épinal ainsi qu’au salon du Fantastique de Gérardmer et Eloane de Loar (autrice de la romance Le Ciel des Mauges et celle à paraître Que chantent les matins de Noël) sera présente au salon Romance and Co de Guilers en 2024.
Merci pour votre temps, Gaëlle ! Nous vous souhaitons une belle réussite.
Gaëlle : Merci pour cette belle interview, Zack ! À très bientôt.
Site de la maison d'édition à retrouver ici !
Les livres en vente chez notre partenaire Fnac ici
Gaëlle : Bonjour Zack ! J’ai un parcours atypique puisque j’ai entamé l’université avec une licence d’anglais et je l’ai terminée avec un double master en littérature critique et psychanalyse. Cependant, ce parcours m’a menée à analyser le texte toujours plus en profondeur et ce goût pour le travail du texte m’a poussée à me questionner sur ce que je pourrais faire de ces compétences. J’ai d’abord pensé à la bêta lecture, à la correction, à la traduction que j’ai d’ailleurs pratiquée pendant un an en freelance. Puis, durant le confinement, je me suis lancée dans un projet jeunesse que j’ai décidé de faire illustrer et d’éditer. Je souhaitais créer une structure, alors j’ai commencé par créer l’association Bleu héron qui propose aujourd’hui de la médiation culturelle ainsi que des missions de chargé d’édition. J’ai beaucoup aimé la dynamique de ce type de projet alors j’ai modifié mon autoentreprise de façon à pouvoir éditer les ouvrages d’autres auteurs. Et voyant l’essor que prenait la marque, j’ai choisi de passer la maison d’édition en société après trois années d’activité.
Qu’est-ce que vous préférez lire, en particulier ?
Gaëlle : J’aime lire de tout, mais j’ai un penchant pour les histoires à sensation : polars, thrillers, romances. Je lis parfois des biographies ou des livres de développement personnel, mais c’est plus pour partager avec mon entourage qui en est friand. Mon vrai dada, c’est la littérature de divertissement, celle qui fait voyager et qui est aux antipodes de mon quotidien.
Comment est-ce que vous pourriez résumer la crise actuelle, vis-à-vis de l’édition en France ?
Gaëlle : A mon sens, « c’est une crise sourde et invisible, un peu comme un termite. » Elle ne se ressent pas sur le plan de la façade, car les projets foisonnent et la motivation des artistes ne fléchit pas. Par contre, elle se voit en interne lorsque l’on regarde les chiffres des ventes, les commissions des intermédiaires qui augmentent, les coûts de fabrication qui flambent. Cette crise ne semble pas toucher les grosses industries du livre que nous connaissons tous, mais pour les petites et moyennes maisons d’édition, c’est la croix et la bannière pour se faire remarquer et pour dégager assez de bénéfice pour continuer l’activité.
Pensez-vous que les grandes maisons d’édition soient avantagées, par rapport aux indépendantes ?
Gaëlle : Oui, clairement, mais ce n’est pas un point négatif. Ce sont des structures anciennes qui ont créé le paysage éditorial d’aujourd’hui. Elles ont fait leur place, elles ont modelé les normes actuelles. C’est pour la nouvelle génération d’éditeurs que c’est compliqué, car nous marchons dans les pas des grands, ou au contraire nous faisons sécession de ces modèles. Le tout est de savoir quelle stratégie telle ou telle maison souhaite adopter, et quelle stratégie sera efficace. La force des grandes maisons d’édition, c’est la multiplicité de leurs activités. Leurs champs d’action sont si diversifiés qu’ils peuvent être compétitifs sur le livre, car ce n’est pas leur principale rentrée d’argent. Beaucoup de groupes éditoriaux sacrifient les bénéfices sur le livre et les compensent avec une autre activité. Les indépendants, eux, n’ont bien souvent que l’édition comme unique activité et ne peuvent se permettre de tirer les prix pour toucher plus de lecteurs.
Pensez-vous que la surconsommation de séries télévisées ou de programmes en streaming puisse fragiliser votre secteur de prédilection ?
Gaëlle : Comme toute surconsommation, ça a des points négatifs. Là encore, le secteur des séries aide la vente de livres des grandes maisons d’édition car ils ont les entrées auprès des producteurs à qui ils proposent des adaptations. Ce sont des secteurs poreux, comme tous les secteurs artistiques. Là où la surconsommation de séries est un fléau c’est pour la lecture, au niveau du temps de cerveau disponible. Car si les grandes maisons d’édition vendent les livres qu’ils ont adaptés en film ou en série, les lecteurs achètent pour posséder l’histoire originelle. Or, les petites maisons d’édition proposent rarement de l’ouvrage à collectionner, mais bien des ouvrages à lire.
La passivité à laquelle habitue l’utilisation des écrans, l’addiction que créent les contenus multimédia, la quasi-immédiateté de l’arrivée au point d’orgue de l’histoire, le potentiel de rêve servi sur un plateau par les séries, tous ces éléments composent le portrait du sédentaire pour qui ne serait-ce qu’imaginer est un effort. Aujourd’hui, on n’a plus rien à faire pour avoir la possibilité de rêver, alors à quoi bon s’échiner à lire pendant des heures, imaginer et ressentir par soi-même, alors qu’on peut s’asseoir et attendre que l’écran nous délivre une explosion de sensations en 45 minutes ?
Qu’est-ce qui pourrait donner envie à nos abonnés d’acheter les livres de votre catalogue ?
Gaëlle : Nous proposons de la littérature de divertissement. C’est facile à lire, les auteurs nous emportent aisément dans leur univers. Ce sont des ouvrages dans l’air du temps, qui s’accordent toujours avec la saison durant laquelle ils sortent. Ils sont parfois estivaux, parfois automnaux, ils se lisent sur la plage ou sous un plaid. Ce sont des romans à suspense, des histoires d’amour à fleur de peau, de la science-fiction post apocalypse, des contes revisités. Les lecteurs qui aiment s’évader pourront trouver leur bonheur dans notre catalogue, en version papier ou numérique et prochainement en version audio.
Quels sont vos prochains évènements ?
Gaëlle : Le 14 novembre 2023 à Auboué dans le 54. Le roman à quatre mains de Christophe Künzi, Tu Wüst (auteurs du roman de SF Mémoires Dissidentes) sera présenté les 17 et 18 novembre à Yverdon-les-bains en Suisse où sera également présente Méline Darsck (autrice de la romance Décollage sans bagages). Alain Bérard (auteur du roman de SF Rhapsodie pour un Nouveau Monde) est présent chaque année aux Imaginales d’Épinal ainsi qu’au salon du Fantastique de Gérardmer et Eloane de Loar (autrice de la romance Le Ciel des Mauges et celle à paraître Que chantent les matins de Noël) sera présente au salon Romance and Co de Guilers en 2024.
Merci pour votre temps, Gaëlle ! Nous vous souhaitons une belle réussite.
Gaëlle : Merci pour cette belle interview, Zack ! À très bientôt.
Site de la maison d'édition à retrouver ici !
Les livres en vente chez notre partenaire Fnac ici