Philippe, votre dernier album s’intitule Chacun son chat. Ça en fait beaucoup vu le nombre de vos lecteurs.
Oui et non. Vous aurez remarqué que j’ai plaisir à respecter la langue française. Je n’ai pas choisi d’écrire « A chacun son chat », tout comme l’Académie recommande d’écrire « chaque fois que… » plutôt que « A chaque fois que… »
Et puis ce « Chacun son chat » est une réaction à la mode du « Bonjour à tous » qui envahit les médias. Tous ne représente personne alors que chacun s’adresse à chacun. Suis-je clair ?
Parfaitement.
Comment construisez-vous un album dans la mesure où dessins et textes s’enchaînent sans narration suivie en donnant cependant une impression de cohérence ?
Le fil conducteur est le chat, bien sûr. Sa pensée, ses jeux de mots et de pensée. Je ne serais rien sans le chat et inversement.
Apparemment (et de manière souterraine) cette cohérence repose aussi sur certains fils conducteurs tels que la connerie, les évidences, l’absurde, le renversement de point de vue (moins dangereux que celui de verres de vin). Si oui, et je l’espère sinon ma question tombe à plat, y a –t-il d’autres soubassements qui vous permettent d’organiser votre mise en page ?
Effectivement, mes albums fonctionnent à la fois sur courant continu, le fil conducteur que nous venons d’évoquer, et sur courant alternatif, les pirouettes du chat, les jeux de mots, les renversements de point de vue que vous pointez avec tant de pertinence. Rappelez-moi votre nom…
L’existence est un parcours qui fait de nous des funambules qui inventons notre chemin à mesure que nous avançons. Je ne suis pas certain de l’étymologie mais j ‘ai plaisir à imaginer que le mot fun vient de funambule, le tout venant du funis latin qui signifie corde. Avec une corde il est possible de se pendre ou de devenir funambule.
Vous creusez les évidences mais vos albums ne font même pas un centimètre d’épaisseur. Êtes-vous sûr de creuser assez profond ?
Je suis prudent et je désire éviter des chutes de lecteurs dans les abîmes incontrôlés de la perplexité, de l’analyse et de l’absurde.
Oui et non. Vous aurez remarqué que j’ai plaisir à respecter la langue française. Je n’ai pas choisi d’écrire « A chacun son chat », tout comme l’Académie recommande d’écrire « chaque fois que… » plutôt que « A chaque fois que… »
Et puis ce « Chacun son chat » est une réaction à la mode du « Bonjour à tous » qui envahit les médias. Tous ne représente personne alors que chacun s’adresse à chacun. Suis-je clair ?
Parfaitement.
Comment construisez-vous un album dans la mesure où dessins et textes s’enchaînent sans narration suivie en donnant cependant une impression de cohérence ?
Le fil conducteur est le chat, bien sûr. Sa pensée, ses jeux de mots et de pensée. Je ne serais rien sans le chat et inversement.
Apparemment (et de manière souterraine) cette cohérence repose aussi sur certains fils conducteurs tels que la connerie, les évidences, l’absurde, le renversement de point de vue (moins dangereux que celui de verres de vin). Si oui, et je l’espère sinon ma question tombe à plat, y a –t-il d’autres soubassements qui vous permettent d’organiser votre mise en page ?
Effectivement, mes albums fonctionnent à la fois sur courant continu, le fil conducteur que nous venons d’évoquer, et sur courant alternatif, les pirouettes du chat, les jeux de mots, les renversements de point de vue que vous pointez avec tant de pertinence. Rappelez-moi votre nom…
L’existence est un parcours qui fait de nous des funambules qui inventons notre chemin à mesure que nous avançons. Je ne suis pas certain de l’étymologie mais j ‘ai plaisir à imaginer que le mot fun vient de funambule, le tout venant du funis latin qui signifie corde. Avec une corde il est possible de se pendre ou de devenir funambule.
Vous creusez les évidences mais vos albums ne font même pas un centimètre d’épaisseur. Êtes-vous sûr de creuser assez profond ?
Je suis prudent et je désire éviter des chutes de lecteurs dans les abîmes incontrôlés de la perplexité, de l’analyse et de l’absurde.
Vous avez choisi de faire parler un chat, ce qui est plus simple qu’un lion ou un éléphant qui seraient rentrés plus difficilement (à tous points de vue) dans vos cases (quoique…). Intéressant car le chat retombe toujours sur ses pattes, comme vous après trituration du sens et figures de style.
Je me rends compte que ce n’est pas une vraie question, mais ça m’arrangerait que vous y répondiez.
Le chat est un animal sauvage/domestique ou domestique/sauvage. Comme dirait Jean-Pierre Mocky, sa présence tant m’habite qu’elle me permet de m’évader.
L’un de vos dessins représente le cercueil de J-Pierre Coffe avec ce commentaire « Jean-Pierre Coffe s’est fait incinérer. 1 heure à four bien chaud. Quelle sera votre recette personnelle ?
Je n’y ai pas encore vraiment réfléchi mais je pense qu’une recette écrite en vers me conviendrait.
La Venus de Milo a disparu de vos livres (et c’est dommage). Pour quelle raison ?
Ne vous considérez-vous pas comme un usurpateur dans la mesure où toute personne normalement constituée (c’est mon cas) appréhende le monde comme vous ?
Ecoutez, vous vous vantez d’être normal, pas moi. Une vie ne vaut la peine d’être vécue que si elle échappe à la norme, à la morne norme.
Quand le chat n’habite pas vos albums, où vit-il ?
En moi, bien sûr. Dans mon esprit, mon cerveau, mon imagination. Il se nourrit de moi et je nourris ma famille et moi-même de lui. C’est ce qu’on appelle une symbiose, une association à bénéfices réciproques. Ça pose parfois problème lorsque le chat se soulage, fait ses besoins. Je suis obligé de consulter un psy pour m’en débarrasser. J’ai aussi vécu une période qui m’a valu quelques blocages osseux et qui a nécessité des visites chez un ostéopathe. Je n’arrivais pas à définir précisément mes limites et celles du chat, ce qui fait que je me bloquais dans des postures plutôt ridicules en tentant de me lécher partout. Maintenant j’ai compris et j’exécute des dessins et des textes les mieux léchés possibles. Je laisse le reste au chat.
Chacun son domaine.
Une toute dernière question. Pourquoi portez-vous des lunettes et pas le Chat ?
Justement, pour que chacun reste dans son domaine et que les lecteurs ne nous confondent pas.
Je me rends compte que ce n’est pas une vraie question, mais ça m’arrangerait que vous y répondiez.
Le chat est un animal sauvage/domestique ou domestique/sauvage. Comme dirait Jean-Pierre Mocky, sa présence tant m’habite qu’elle me permet de m’évader.
L’un de vos dessins représente le cercueil de J-Pierre Coffe avec ce commentaire « Jean-Pierre Coffe s’est fait incinérer. 1 heure à four bien chaud. Quelle sera votre recette personnelle ?
Je n’y ai pas encore vraiment réfléchi mais je pense qu’une recette écrite en vers me conviendrait.
La Venus de Milo a disparu de vos livres (et c’est dommage). Pour quelle raison ?
- Milo l’a réclamée ?
- Les associations d’handicapés ont porté plainte ?
- La relation que vous entreteniez avec la Venus a débouché sur un problème psy ?
Ne vous considérez-vous pas comme un usurpateur dans la mesure où toute personne normalement constituée (c’est mon cas) appréhende le monde comme vous ?
Ecoutez, vous vous vantez d’être normal, pas moi. Une vie ne vaut la peine d’être vécue que si elle échappe à la norme, à la morne norme.
Quand le chat n’habite pas vos albums, où vit-il ?
En moi, bien sûr. Dans mon esprit, mon cerveau, mon imagination. Il se nourrit de moi et je nourris ma famille et moi-même de lui. C’est ce qu’on appelle une symbiose, une association à bénéfices réciproques. Ça pose parfois problème lorsque le chat se soulage, fait ses besoins. Je suis obligé de consulter un psy pour m’en débarrasser. J’ai aussi vécu une période qui m’a valu quelques blocages osseux et qui a nécessité des visites chez un ostéopathe. Je n’arrivais pas à définir précisément mes limites et celles du chat, ce qui fait que je me bloquais dans des postures plutôt ridicules en tentant de me lécher partout. Maintenant j’ai compris et j’exécute des dessins et des textes les mieux léchés possibles. Je laisse le reste au chat.
Chacun son domaine.
Une toute dernière question. Pourquoi portez-vous des lunettes et pas le Chat ?
Justement, pour que chacun reste dans son domaine et que les lecteurs ne nous confondent pas.
Ayant eu vent de notre entretien avec Philippe Geluck, LE CHAT a exigé que nous lui donnions la parole. Ce que Move On fait volontiers.
Les chats ont habituellement peur de l’eau. N’en avez-vous pas assez de faire des bulles ?
Je pensais au départ que ce serait un jeu. C’est devenu un travail à plein temps, parfois épuisant, mais la célébrité est à ce prix.
Philipe Geluck vous verse-t-il des droits d’auteur ?
Je vis bien, je n’ai pas à me plaindre, dans un certain confort…
Vous nous répondez librement ?
Mais bien sûr (signes vers un micro caché et une caméra discrète), qu’allez-vous imaginer ?
Vos poses ne sont pas très variées. On peut se demander si Geluck maîtrise vraiment le dessin.
Je dois vous avouer qu’il n’était pas très doué au début et que ses capacités graphiques étaient limitées. Maintenant qu’il dessine correctement, c’est moi qui ai perdu ma souplesse. L’âge, les rhumatismes, la sédentarité…
Au fond, l’inspiration vient autant de vous que de Geluck. Pourquoi n’est-ce pas vous qui le dessinez et le faites parler ?
Vous avez vu son physique ? Et puis nous avons pensé que faire miauler un humain ne serait pas très longtemps amusant pour un public de chats.
Les chats ont habituellement peur de l’eau. N’en avez-vous pas assez de faire des bulles ?
Je pensais au départ que ce serait un jeu. C’est devenu un travail à plein temps, parfois épuisant, mais la célébrité est à ce prix.
Philipe Geluck vous verse-t-il des droits d’auteur ?
Je vis bien, je n’ai pas à me plaindre, dans un certain confort…
Vous nous répondez librement ?
Mais bien sûr (signes vers un micro caché et une caméra discrète), qu’allez-vous imaginer ?
Vos poses ne sont pas très variées. On peut se demander si Geluck maîtrise vraiment le dessin.
Je dois vous avouer qu’il n’était pas très doué au début et que ses capacités graphiques étaient limitées. Maintenant qu’il dessine correctement, c’est moi qui ai perdu ma souplesse. L’âge, les rhumatismes, la sédentarité…
Au fond, l’inspiration vient autant de vous que de Geluck. Pourquoi n’est-ce pas vous qui le dessinez et le faites parler ?
Vous avez vu son physique ? Et puis nous avons pensé que faire miauler un humain ne serait pas très longtemps amusant pour un public de chats.
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