Entretien avec Viktor Vincent bientôt en conférence/spectacle à Annecy

Viktor Vincent, vous connaissez ? Spectacles, télé…et puis le mentalisme est dans tous les médias, films, séries…
L’intitulé de la conférence du 29 novembre parle de performance, de dépassement de soi, de cohésion de groupe, de cerveau, de limites, de connexions entre nous. Viktor Vincent, dans l’entretien qu’il nous a accordé, souligne l’importance de l’écoute sous toutes ses formes.

Utiliser ses sens et son cerveau pour travailler mieux, beau programme, non ?

 
Viktor Vincent, quelle est votre définition du mentalisme ?
C’est pour moi un mélange de choses rationnelles pour créer des choses qui sont irrationnelles. Il n’y a là-dedans rien d’ésotérique, tout est explicable. C’est un mélange d’astuces, d’illusions, de suggestions, de psychologie pour créer des phénomènes comme la lecture de pensée, même si je ne lis pas dans les pensées et si je ne prédis pas l’avenir.

Un assemblage de technique et de psychologie ?
Un mélange de tout ça, oui.

Vous venez à Annecy-le-Vieux le 29 novembre pour une conférence.
Dans le cadre d’une conférence pour les entreprises, je parle notamment de la cohésion de groupe, je montre ce qu’apporte la synergie, le fait d’être plus forts ensemble. Je ne suis pas le premier à le faire. Des comédiens, des sportifs abordent le sujet, s’écouter les uns les autres, aller tous ensemble dans la même direction ; moi, j’en parle avec ma vision d’homme de spectacle, j’utilise des outils pour ça, et je peux réellement parler de la cohésion puisqu’elle est au cœur de ma démarche. Je parle aussi du changement parce qu’il est lié à la notion de point de vue. C’est ce que montre mon activité de mentaliste, mais chacune de mes conférences est différente.

Vous évoquez les sportifs. Est-ce que leur préparation mentale a quelque chose à voir avec le mentalisme ?
Tous les grands sportifs vous diront que la préparation mentale est indispensable en plus de la préparation physique. Une préparation psychologique qui permet de se voir gagner, de ne pas être paralysé par le stress. La liste des points communs est très longue ; moi aussi, pour aborder un spectacle il faut que je sois dans une bonne condition psychologique.

Le côté spectacle nécessite aussi une façon d’être, vous créez un personnage.
Sur scène tout est important, la mise en scène, le costume, les lumières.

Avec des qualités d’acteur.
Bien sûr, et l’histoire qu’on raconte. Le mentalisme n’est qu’un outil qui permet d’apporter une dimension supplémentaire à l’histoire qu’on raconte.

Si tout le monde devenait mentaliste, ça donnerait quel type de société ?
Mais tout le monde est naturellement un peu mentaliste. La personne qui frappe à votre porte pour vous vendre des encyclopédies dont vous n’avez pas besoin, celle qui arrive à vous convaincre d’idées auxquelles vous n’adhériez pas du tout la minute précédente. Nous sommes tous mentalisés et mentalistes.

Les exemples que vous citez relèvent plutôt de la manipulation qui peut s’avérer négative. Ce que vous faites sur scène, ce que vous présentez dans vos conférences est clairement positif.
Oui, dans la mesure où tout part de l’écoute de l’autre. J’ai l’habitude de dire qu’un mentaliste est quelqu’un qui écoute l’autre, même lorsqu’il ne parle pas. Ecouter les désirs des gens et laisser la place à ce qu’ils sont. J’essaye de mettre l’humain au milieu de mes spectacles et d’en faire le lien.

Avec vos conférences, qu’apportez-vous à l’esprit d’entreprise ?
Je parle de la cohésion, de la synergie nécessaires aux entreprises. Entreprendre, c’est être seul au départ et ensuite d’autres personnes vous rejoignent. Pour travailler en équipe il faut écouter ce que l’autre a à dire, son point de vue, il faut se comprendre. L’écoute est ce dont je parle mais aussi ce que je mets en pratique dans mes spectacles ; et puis je suis aussi un entrepreneur. Je parle de l’écoute, de l’esprit d’équipe par le prisme du spectacle comme d’autres peuvent le faire par le biais du sport, d’acting…

La maîtrise de ces techniques demande quelles qualités personnelles ?
Ce n’est pas un don. Il y faut des dispositions mais surtout du travail, comme pour apprendre le piano. J’apprends et j’apprends aux autres, aussi. La passion permet de travailler. Je n’ai aucun don surnaturel, malheureusement (rires).

N’avez-vous pas l’impression qu’à une autre époque on aurait pu vous considérer comme un sorcier ?
A une autre époque, j’aurais présenté les choses différemment !(rires).