Laurent, vous êtes guide à Tignes.
Je suis moniteur de ski et guide de haute montagne. Je suis au bureau des guides de Tignes pendant tout l’été.
Vous êtes originaire de Tignes ?
Pas du tout, de Seine et Marne. Par le ski de compétition, je suis rentré à l’internat de Moutiers et auparavant je faisais du ski avec le Ski Club de Paris. Il y avait entre les clubs parisiens une compétition pour les championnats régionaux, pour accéder aux championnats de France, ce qui créait une bonne dynamique.
Par la suite, j’ai passé mon monitorat de ski, j’ai découvert le ski hors piste, la montagne et je suis devenu guide de haute montagne.
Ma première saison sur l’Espace Killy remonte à 1992, les Jeux Olympiques. J’étais au Club Méditerranée et j’ai été aspirant guide en 2005. J’ai terminé ma formation de guide de haute montagne en 2009.
Comment expliqueriez-vous à quelqu’un qui n’y connaît rien ce qu’est un guide de haute montagne ?
Un guide de haute montagne pratique toutes sortes d’activités. Certains se dédient à l’escalade par passion ou bien à partir de l’exercice du métier. D’autres sont spécialistes de l’alpinisme, certains vont tout faire, le ski, le canyoning, la via ferrata, l’escalade.
À Tignes, on fait un peu de tout ; beaucoup de ski l’hiver, de ski de randonnée, hors piste ; des grandes randonnées d’un refuge à un autre plutôt au printemps. L’été, les bureaux des guides organisent des collectifs pour faire découvrir la montagne aux gens ici, à la Grande Motte. C’est une initiation destinée à celles et ceux qui n’ont jamais mis les crampons. On les équipe des pieds à la tête parce qu’on a tout le matériel au bureau des guides. En une matinée, ils découvrent le sommet en passant par les rochers et on fait une boucle en redescendant par une autre arête, les pieds dans la neige. Il y a aussi la randonnée glacière. On fait marcher un groupe, une famille encordée sur le glacier, au milieu des crevasses. On leur montre tous les sommets, les Ecrins d’un côté, le massif du Mont Blanc, le Mont Rose, le Grand Paradis.
Vous avez précisé qu’un guide sait pratiquer plusieurs activités, ça veut dire que vous accompagnez aussi bien des novices que des sportifs aguerris.
On peut avoir une personne qui va découvrir la montagne par une simple randonnée glacière et qui aura ensuite envie d’aller plus loin pour faire un petit sommet, partir plus tôt le matin et pourquoi pas faire des 4000 un jour.
Vous retrouvez des clients au fil des saisons ?
Certains ont commencé par une simple ascension de la Grande Motte pour faire ensuite le Cervin, grimper différentes voies d’escalade. Chaque guide passe par le Mont Blanc, c’est le point culminant des Alpes.
Justement, vous y avez emmené Clément Bouvier.
Même certaines personnes qui n’ont pas de goût particulier pour l’alpinisme veulent faire le Mont Blanc. On leur explique qu’un apprentissage est nécessaire et on les y prépare, éventuellement sur plusieurs années. Certaines ne feront pas d’autres sommets par la suite parce que seul le Mont Blanc les intéresse.
Je suis moniteur de ski et guide de haute montagne. Je suis au bureau des guides de Tignes pendant tout l’été.
Vous êtes originaire de Tignes ?
Pas du tout, de Seine et Marne. Par le ski de compétition, je suis rentré à l’internat de Moutiers et auparavant je faisais du ski avec le Ski Club de Paris. Il y avait entre les clubs parisiens une compétition pour les championnats régionaux, pour accéder aux championnats de France, ce qui créait une bonne dynamique.
Par la suite, j’ai passé mon monitorat de ski, j’ai découvert le ski hors piste, la montagne et je suis devenu guide de haute montagne.
Ma première saison sur l’Espace Killy remonte à 1992, les Jeux Olympiques. J’étais au Club Méditerranée et j’ai été aspirant guide en 2005. J’ai terminé ma formation de guide de haute montagne en 2009.
Comment expliqueriez-vous à quelqu’un qui n’y connaît rien ce qu’est un guide de haute montagne ?
Un guide de haute montagne pratique toutes sortes d’activités. Certains se dédient à l’escalade par passion ou bien à partir de l’exercice du métier. D’autres sont spécialistes de l’alpinisme, certains vont tout faire, le ski, le canyoning, la via ferrata, l’escalade.
À Tignes, on fait un peu de tout ; beaucoup de ski l’hiver, de ski de randonnée, hors piste ; des grandes randonnées d’un refuge à un autre plutôt au printemps. L’été, les bureaux des guides organisent des collectifs pour faire découvrir la montagne aux gens ici, à la Grande Motte. C’est une initiation destinée à celles et ceux qui n’ont jamais mis les crampons. On les équipe des pieds à la tête parce qu’on a tout le matériel au bureau des guides. En une matinée, ils découvrent le sommet en passant par les rochers et on fait une boucle en redescendant par une autre arête, les pieds dans la neige. Il y a aussi la randonnée glacière. On fait marcher un groupe, une famille encordée sur le glacier, au milieu des crevasses. On leur montre tous les sommets, les Ecrins d’un côté, le massif du Mont Blanc, le Mont Rose, le Grand Paradis.
Vous avez précisé qu’un guide sait pratiquer plusieurs activités, ça veut dire que vous accompagnez aussi bien des novices que des sportifs aguerris.
On peut avoir une personne qui va découvrir la montagne par une simple randonnée glacière et qui aura ensuite envie d’aller plus loin pour faire un petit sommet, partir plus tôt le matin et pourquoi pas faire des 4000 un jour.
Vous retrouvez des clients au fil des saisons ?
Certains ont commencé par une simple ascension de la Grande Motte pour faire ensuite le Cervin, grimper différentes voies d’escalade. Chaque guide passe par le Mont Blanc, c’est le point culminant des Alpes.
Justement, vous y avez emmené Clément Bouvier.
Même certaines personnes qui n’ont pas de goût particulier pour l’alpinisme veulent faire le Mont Blanc. On leur explique qu’un apprentissage est nécessaire et on les y prépare, éventuellement sur plusieurs années. Certaines ne feront pas d’autres sommets par la suite parce que seul le Mont Blanc les intéresse.
Est-ce que le réchauffement climatique vous inquiète ? Le glacier de la Grande Motte est en train de fondre et on dit qu’il pourrait avoir disparu d’ici dix ans. Est-ce qu’il existe des solutions pour vous adapter à ces changements ?
A Tignes, on est vraiment concernés. L’activité qui existe autour du restaurant Le Panoramic où nous discutons en ce moment est due à l’existence du glacier. Au départ, c’était essentiellement le ski, on a développé petit à petit l’alpinisme avec les remontées mécaniques. De toute façon, au mois d’août, il n’y a plus de ski. Seuls les guides de haute montagne exercent encore une activité à cette période de l’année.
On voit bien l’évolution : le glacier avance par la gravité mais la fonte le fait reculer. On constate que sur le bord du plateau, là, 60 à 70 mètres d’épaisseur de glace ont disparu ces dernières décennies.
On en parle, nos syndicats sont très présents, très concernés. Nous parlons de l’avenir de nos métiers dans des réunions mais on voit au quotidien apparaître des crevasses. Sur la Grande Motte, on voit désormais les rochers là où il y avait de la glace.
Il y avait un escalier à la sortie gauche du téléphérique. Il s’est retrouvé suspendu dans le vide en quelques semaines.
Ici les chiffres des scientifiques se transforment en réalité quotidienne.
On ne sait pas si ces phénomènes font partie d’un cycle normal qui s’étale sur des millions d’années, s’ils sont dus à la pollution mais il est certain qu’on est en plein dedans. Les glaciers fondent. Un jour, les petits glaciers auront disparu. (On entend tinter une clarine suspendue dans la cuisine ouverte sur la salle : un plat à emporter et à servir par le personnel de salle ! On parle de montagne et de nature dans une ambiance où la nature et les traditions ont une large part.)
Tignes est une ville multisports, avec des équipements très variés, le golf, les tennis, les remontées mécaniques, l’escalade, les jeux et le lac qui devraient aider à maintenir une clientèle.
Ces dernières années, par exemple, le vélo de descente s’est énormément développé grâce aux remontées mécaniques. Beaucoup de gens font du ski l’hiver et passent au vélo de descente l’été pour faire une bleue, une rouge, une noire.
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Un souvenir professionnel marquant ?
Peut-être pas. Mais je me souviens à quel point le niveau pour obtenir le diplôme de guide était exigeant. On passe par des courses difficiles, la haute montagne, on ne savait pas à l’époque qu’on ferait un jour de la simple randonnée sur le glacier de Grande Motte. On se rend compte que ça plaît à beaucoup de gens mais ça fait un peu drôle d’avoir suivi des formations aussi difficiles pour marcher tout simplement sur la glace !
Il faut quand même prendre en considération que c’est grâce à cette initiation qu’un enfant deviendra peut-être alpiniste, éventuellement guide. C’est ce qui m’est arrivé, alors pourquoi pas à quelqu’un d’autre qui reviendra chaque année, se lancera dans l’alpinisme, fera des sommets en Italie, en Suisse ?
Une simple initiation peut permettre à certains de devenir des alpinistes aguerris.
Peut-être pas. Mais je me souviens à quel point le niveau pour obtenir le diplôme de guide était exigeant. On passe par des courses difficiles, la haute montagne, on ne savait pas à l’époque qu’on ferait un jour de la simple randonnée sur le glacier de Grande Motte. On se rend compte que ça plaît à beaucoup de gens mais ça fait un peu drôle d’avoir suivi des formations aussi difficiles pour marcher tout simplement sur la glace !
Il faut quand même prendre en considération que c’est grâce à cette initiation qu’un enfant deviendra peut-être alpiniste, éventuellement guide. C’est ce qui m’est arrivé, alors pourquoi pas à quelqu’un d’autre qui reviendra chaque année, se lancera dans l’alpinisme, fera des sommets en Italie, en Suisse ?
Une simple initiation peut permettre à certains de devenir des alpinistes aguerris.