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Joseph Paleni continue de cultiver son jardin
« A ce moment de la narration Shérazade vit apparaître le jour et, discrète, elle se tut. »Tel est le texte de la traduction, mais il semble que la phrase prononcée sur scène remplace « se tut » par « se tait ».
Détail ? Illusion ?
En tout cas le présent prolonge le silence qui donne tout son sens à la parole et à la narration.
« Au commencement était le Verbe », la parole qui crée.
Au commencement de ces Mille et une nuits domine l’impression d’une foire à la mariée du style gore qui rappelle Barbe Bleue.
Au commencement… et puis un maelstrom emmène l’inspiration aux quatre coins de l’imagination, du côté de Mozart, de Casse-Noisette, des klaxons égyptiens dans un mouvement érotico linguistico-musical qui nous emporte à travers différentes époques, joue du temps.
Le pouvoir de la parole peut mettre fin à la succession des morts ou bien en entraîner de nouvelles.
Ce que raconte Shérazade, nous l’entendons et le voyons au lieu de voir Shérazade le raconter. Le récit est réalité. Des contes à la place Ben Tahrir, la scène devient place, lieu de parole, d’Histoire et d’histoires.
Une parole qui résonne et tisse des liens dans l'espace et dans le temps. En profondeur. L'opposé de cette parole instantanée et plate qui passe par la télé réalité, par les réseaux sociaux et même par la cocotte minute politique.
Il était une fois…et le Verbe proféré sur scène fait vivre un pan du réel qui en éveille d’autres chez le spectateur, issus des échos de sa propre expérience et de sa culture. Nous voyageons la parole qui nous voyage. Autre chose que le fameux « changer de paradigme ! »
L’évocation du concert donné à Paris en 1967 par Oum Kalthoum ! Une soirée, trois chansons qui à elles seules redonnent au monde arabe sa fierté après une guerre perdue.
Poésie, burlesque, magie, métamorphoses, amour, musique tissent un monde dans lequel on voit passer Chantal Goya, des gremlins, un p’tit gars venu d’Amiens pour qui les gens sont tellement désagréables.
Dans ce ballet du genre moulinette à la Jean-Christophe Averty la violence faite aux femmes n’a d’égale que l’émasculation des hommes.
Et l’amour là-dedans ?
« L’amour est au-dessus de ce qu’on peut dire. »
Avec Guillaume Vincent, le classique tapis volant se transforme en OVNI. Et on voyage !