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Vu à Cluny, en représentation à Sallanches le 3 avril et au Château de Clermont le 4 août 2018.
Une adaptation qui vaut vraiment le détour parce qu’elle nous offre la scène comme lieu de fabrication. Celle-ci ouvre sur les coulisses qui dévoilent toute la cuisine de l’art dramatique ; approche d’autant plus intéressante que la Compagnie du Détour situe l’action dans une cuisine, univers hautement féminin, gynécée culturel et domestique qui explose , éparpillé sous les yeux du public dans un rythme haletant, pulvérisé par les performances physiques des actrices.
La mise en scène burlesque touche au sens le plus profond de la pièce, en expose les véritables dessous, slip pour Chrysale, combinaison pour Bélise.
Dorante apparaît comme un idiot, Bélise comme une allumeuse mytho que seul un passage au frigo refroidit un instant, Armande se révèle intello frigide, Philaminte facho…Trissotin concentre en sa personne l’hypocrisie et la vacuité qui habitent aussi les autres personnages : chacun en prend pour son grade, à l’exception de Martine, la domestique, et d’Henriette, seules à ne pas jouer.
A noter la contribution exceptionnelle de Demis Roussos en guest star et en Vadius.
Le prologue astucieusement ajouté au texte de Molière nous donne le point de vue de chaque personnage et annonce les tensions qui s’affrontent ensuite jusqu’à la résolution.
L’adaptation rebondit de trouvailles en astuces : le poireau comme symbole d’autorité et sexe pseudo viril (voir Boccace), l’éjaculation d’une bouteille de champagne, l’intromission de marrons dans une dinde géante alors qu’on parle de mariage , sa mise au four en début de représentation et l’exclamation de soulagement de toute la troupe à la fin « On a sauvé la farce ! » lorsque l’on retire de justesse avant cramage le monstre farci, dans le même temps que l’échange de marrons vient de cesser sur scène.
Bien au-delà du statut des femmes, la pièce de Molière ainsi réinterprétée par une troupe de femmes pose les enjeux de pouvoir, de désir et de liberté qui habitent encore la société contemporaine dans son ensemble.
À voir le 4 août 2018 au Château de Clermont.
(Pour la commémoration de l’abolition des privilèges ?)
Une adaptation qui vaut vraiment le détour parce qu’elle nous offre la scène comme lieu de fabrication. Celle-ci ouvre sur les coulisses qui dévoilent toute la cuisine de l’art dramatique ; approche d’autant plus intéressante que la Compagnie du Détour situe l’action dans une cuisine, univers hautement féminin, gynécée culturel et domestique qui explose , éparpillé sous les yeux du public dans un rythme haletant, pulvérisé par les performances physiques des actrices.
La mise en scène burlesque touche au sens le plus profond de la pièce, en expose les véritables dessous, slip pour Chrysale, combinaison pour Bélise.
Dorante apparaît comme un idiot, Bélise comme une allumeuse mytho que seul un passage au frigo refroidit un instant, Armande se révèle intello frigide, Philaminte facho…Trissotin concentre en sa personne l’hypocrisie et la vacuité qui habitent aussi les autres personnages : chacun en prend pour son grade, à l’exception de Martine, la domestique, et d’Henriette, seules à ne pas jouer.
A noter la contribution exceptionnelle de Demis Roussos en guest star et en Vadius.
Le prologue astucieusement ajouté au texte de Molière nous donne le point de vue de chaque personnage et annonce les tensions qui s’affrontent ensuite jusqu’à la résolution.
L’adaptation rebondit de trouvailles en astuces : le poireau comme symbole d’autorité et sexe pseudo viril (voir Boccace), l’éjaculation d’une bouteille de champagne, l’intromission de marrons dans une dinde géante alors qu’on parle de mariage , sa mise au four en début de représentation et l’exclamation de soulagement de toute la troupe à la fin « On a sauvé la farce ! » lorsque l’on retire de justesse avant cramage le monstre farci, dans le même temps que l’échange de marrons vient de cesser sur scène.
Bien au-delà du statut des femmes, la pièce de Molière ainsi réinterprétée par une troupe de femmes pose les enjeux de pouvoir, de désir et de liberté qui habitent encore la société contemporaine dans son ensemble.
À voir le 4 août 2018 au Château de Clermont.
(Pour la commémoration de l’abolition des privilèges ?)