Les esprits s’ouvrent ainsi que les châteaux !
À l’initiative de l’Ecole Supérieure d’Art Annecy Alpes et de ses partenaires, dont certains transfrontaliers, se tiendront au château de Duingt deux journées de réflexion, d’échanges et de convivialité les 17 et 18 mai 2019.
Elles constituent une sorte de bilan à l’échéance d’un tiers de cette réflexion menée jusqu’en 20121.
Pour Stéphane Sauzedde, directeur de l’ESAAA, écrire le récit d’un traumatisme permet de le dépasser. Le récit permet de distancier, de sortir de l’histoire pour passer à celle d’après.
Le réchauffement climatique est là, entraînant des effondrements rocheux importants dans les Alpes, transformant toutes nos pratiques et nos modes de vie.
L’action engagée par l’ESAAA consiste à enregistrer cette modification patrimoniale et à tenter de voir comment s’y adapter, la prévenir si possible. L’utopie est insérée dans la réalité si l’on ne veut pas subir celle-ci.
Ces « Temps Entemêlés » tissent des liens entre les différentes temporalités, celle de la nature, celle de l’Homme, celle de l’économie…ainsi qu’entre de nombreuses disciplines. C’est pourquoi les intervenants lors de ces rencontres seront journalistes, artistes, scientifiques, ingénieur horticole, chercheurs, enseignants, réalisateurs… une permaculture chère à l’ESAAA.
Deux journées dans le parc du château de Duingt qui s’ouvre ainsi à la culture et, comme le souligne Hugues de Certeau, renoue avec l’esprit des Lumières qui y a longtemps soufflé.
À l’initiative de l’Ecole Supérieure d’Art Annecy Alpes et de ses partenaires, dont certains transfrontaliers, se tiendront au château de Duingt deux journées de réflexion, d’échanges et de convivialité les 17 et 18 mai 2019.
Elles constituent une sorte de bilan à l’échéance d’un tiers de cette réflexion menée jusqu’en 20121.
Pour Stéphane Sauzedde, directeur de l’ESAAA, écrire le récit d’un traumatisme permet de le dépasser. Le récit permet de distancier, de sortir de l’histoire pour passer à celle d’après.
Le réchauffement climatique est là, entraînant des effondrements rocheux importants dans les Alpes, transformant toutes nos pratiques et nos modes de vie.
L’action engagée par l’ESAAA consiste à enregistrer cette modification patrimoniale et à tenter de voir comment s’y adapter, la prévenir si possible. L’utopie est insérée dans la réalité si l’on ne veut pas subir celle-ci.
Ces « Temps Entemêlés » tissent des liens entre les différentes temporalités, celle de la nature, celle de l’Homme, celle de l’économie…ainsi qu’entre de nombreuses disciplines. C’est pourquoi les intervenants lors de ces rencontres seront journalistes, artistes, scientifiques, ingénieur horticole, chercheurs, enseignants, réalisateurs… une permaculture chère à l’ESAAA.
Deux journées dans le parc du château de Duingt qui s’ouvre ainsi à la culture et, comme le souligne Hugues de Certeau, renoue avec l’esprit des Lumières qui y a longtemps soufflé.
Quentin Lazzarreschi, doctorant à l'ESAAA,Sonia Razafindranaly qui dirige la programmation culturelle de château de Duingt,Stéphane Sauzedde et Hugues de Certeau
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À mettre en relation avec Le champignon de la fin du monde (Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme) d’Anna Lowenhaupt Tsing.
« …. Et si la précarité, l’indétermination et tout ce que nous avons l’habitude de penser comme ayant peu d’importance, se trouvaient en fait la pièce maîtresse que nous cherchions ?... la plupart d’entre nous ont grandi avec les rêves de modernisation et du progrès. Ces cadres de pensée sélectionnent les parties du présent aptes à concourir au futur. Tout le reste est considéré comme trivial : de menues choses qui ont « décroché » de l’histoire . Je vous imagine en train d’objecter : » Le progrès ? C’est une idée du XIX°siècle . » Le terme « progrès », en référence à un état général, est devenu obsolète. Même la modernisation propre au XX°siècle commence à paraître archaïque. Soit, mais les catégories et les hypothèses qui relèvent du progrès continuent à persister un peu partout. Nous pensons quotidiennement dans le cadre des grandes notions qui les incarnent : la démocratie, la croissance, la science, l’espoir. Mais pourquoi devrions-nous être certains que les économies croissent et les sciences progressent ? Sans devoir faire référence de manière explicite au développement, nos théories de l’histoire sont mêlées à ces catégories….
Le progrès marche droit devant, emportant dans son rythme effréné d’autres types de temporalité. Sans ce tempo impérieux, nous pourrions y être sensibles. Chaque entité vivante rejoue le monde, que ce soit à travers les rythmes de croissance saisonniers, les schémas vitaux de la reproduction ou les expansions territoriales. Au sein d’une même espèce, on trouve ainsi de multiples filières temporelles qui s’entrelacent dans la manière dont les organismes se recrutent les uns les autres et se coordonnent pour remodeler des paysages entiers… La curiosité dont je me fais ici l’avocate suit à la trace de telles temporalités multiples. Grâce à elles, les arts de décrire et d’imaginer se voient revitalisés… Agnostiques quant à une direction qui serait en train d’être prise de manière inéluctable, il s’agit plutôt de chercher du côté de ce qui a été ignoré, de ce qui n’a jamais concordé avec la linéarité du progrès…. »
A mettre en relation aussi avec ce qu’écrit Théodore Zeldin
« Les humains ont déjà changé plusieurs fois le monde en changeant leur façon de converser. Il s’est produit dans le domaine de la conversation des révolutions aussi importantes que les guerres, les émeutes ou les famines…Dans le passé, cela nous a valu la Renaissance, les Lumières, la modernité et la post-modernité….
….« Lorsque des esprits se rencontrent, ils ne se limitent pas à échanger des faits : ils les transforment, les remodèlent et en tirent d’autres implications, se lancent dans de nouvelles directions. La conversation ne se contente pas de battre les cartes : elle en crée de nouvelles. Et c’est là ce qui me passionne. De la rencontre de deux esprits naît une étincelle….Je ne pense pas qu’il faille être bavard pour converser, ni même particulièrement vif d’esprit…Ce qui importe, c’est d’être disposé à penser par soi-même et à dire ce qu’on pense… »
De la conversation
« …. Et si la précarité, l’indétermination et tout ce que nous avons l’habitude de penser comme ayant peu d’importance, se trouvaient en fait la pièce maîtresse que nous cherchions ?... la plupart d’entre nous ont grandi avec les rêves de modernisation et du progrès. Ces cadres de pensée sélectionnent les parties du présent aptes à concourir au futur. Tout le reste est considéré comme trivial : de menues choses qui ont « décroché » de l’histoire . Je vous imagine en train d’objecter : » Le progrès ? C’est une idée du XIX°siècle . » Le terme « progrès », en référence à un état général, est devenu obsolète. Même la modernisation propre au XX°siècle commence à paraître archaïque. Soit, mais les catégories et les hypothèses qui relèvent du progrès continuent à persister un peu partout. Nous pensons quotidiennement dans le cadre des grandes notions qui les incarnent : la démocratie, la croissance, la science, l’espoir. Mais pourquoi devrions-nous être certains que les économies croissent et les sciences progressent ? Sans devoir faire référence de manière explicite au développement, nos théories de l’histoire sont mêlées à ces catégories….
Le progrès marche droit devant, emportant dans son rythme effréné d’autres types de temporalité. Sans ce tempo impérieux, nous pourrions y être sensibles. Chaque entité vivante rejoue le monde, que ce soit à travers les rythmes de croissance saisonniers, les schémas vitaux de la reproduction ou les expansions territoriales. Au sein d’une même espèce, on trouve ainsi de multiples filières temporelles qui s’entrelacent dans la manière dont les organismes se recrutent les uns les autres et se coordonnent pour remodeler des paysages entiers… La curiosité dont je me fais ici l’avocate suit à la trace de telles temporalités multiples. Grâce à elles, les arts de décrire et d’imaginer se voient revitalisés… Agnostiques quant à une direction qui serait en train d’être prise de manière inéluctable, il s’agit plutôt de chercher du côté de ce qui a été ignoré, de ce qui n’a jamais concordé avec la linéarité du progrès…. »
A mettre en relation aussi avec ce qu’écrit Théodore Zeldin
« Les humains ont déjà changé plusieurs fois le monde en changeant leur façon de converser. Il s’est produit dans le domaine de la conversation des révolutions aussi importantes que les guerres, les émeutes ou les famines…Dans le passé, cela nous a valu la Renaissance, les Lumières, la modernité et la post-modernité….
….« Lorsque des esprits se rencontrent, ils ne se limitent pas à échanger des faits : ils les transforment, les remodèlent et en tirent d’autres implications, se lancent dans de nouvelles directions. La conversation ne se contente pas de battre les cartes : elle en crée de nouvelles. Et c’est là ce qui me passionne. De la rencontre de deux esprits naît une étincelle….Je ne pense pas qu’il faille être bavard pour converser, ni même particulièrement vif d’esprit…Ce qui importe, c’est d’être disposé à penser par soi-même et à dire ce qu’on pense… »
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