Photo Nicolas Fonck - Martine le Normand
Move-On vous avait déjà parlé de Jean-François Billeter, sinologue et philosophe, pour son dernier livre « Esquisses ». Un extrait de « Paradigme », écrit antérieurement, pourrait parfaitement accompagner la démarche de Martine Le Normand.
« Les peintres sont en premier lieu des gens qui regardent et modifient leur regard pour mieux voir ou voir autrement. Ils laissent se former en eux des synthèses visuelles qu’ils fixent dans leurs œuvres. Ils placent sur la toile des touches destinées à susciter dans notre imagination des synthèses semblables aux leurs… Ils nous introduisent dans le laboratoire où s’élabore notre rapport au visible…
Max Ernst nous y introduit d’une manière particulière… Il fait en sorte que le processus n’aboutisse pas et que nous restions en suspens, à mi-chemin d’un monde en formation et d’une réalité qui reste insondable… »
Martine Le Normand, la série de vos œuvres actuelles s’appelle « Papiers Rouillés ». Comment comprendre cette expression qui est presque un oxymore ?
D’un point de vue très pratique : je fais rouiller mes papiers (rires).
Comment vous en est venue l’idée ?
J’habite à la campagne, beaucoup de tôles traînent dans mon jardin. La rouille que le temps inscrit dessus me fait rêver, inventer des personnages, des histoires, comme les nuages lorsque j’étais enfant. J’ai aussi pris l’habitude de me promener chez des ferrailleurs. Depuis très longtemps j’aime les vieux objets agricoles qui y sont abandonnés. Quand j’ai décidé de me remettre vraiment à la peinture que je pratiquais par intermittence, je me suis dit « Je vais mettre un papier sur une plaque d’acier rouillé et je vais voir ce que ça fait. » Le résultat m’a donné envie de prolonger le travail de la rouille.
La campagne, oui, mais tout le monde n’aurait pas eu votre idée, ni ensuite la volonté de la réaliser. Voir le monde qui rouille et qui vieillit, n’est-ce pas une façon de parler aussi de nous qui vieillissons et rouillons ? De parler du temps ?
Je donne une existence au temps passé, je le retrouve, d’une certaine façon. Je ne parle pas du vieillissement. Au contraire. Je retrouve quelque chose des seuls moments d’insouciance de mon enfance que je passais dans la vieille ferme de mon grand-père. Je m’appuie sur cette histoire inscrite dans la rouille pour en écrire une nouvelle.
« Les peintres sont en premier lieu des gens qui regardent et modifient leur regard pour mieux voir ou voir autrement. Ils laissent se former en eux des synthèses visuelles qu’ils fixent dans leurs œuvres. Ils placent sur la toile des touches destinées à susciter dans notre imagination des synthèses semblables aux leurs… Ils nous introduisent dans le laboratoire où s’élabore notre rapport au visible…
Max Ernst nous y introduit d’une manière particulière… Il fait en sorte que le processus n’aboutisse pas et que nous restions en suspens, à mi-chemin d’un monde en formation et d’une réalité qui reste insondable… »
Martine Le Normand, la série de vos œuvres actuelles s’appelle « Papiers Rouillés ». Comment comprendre cette expression qui est presque un oxymore ?
D’un point de vue très pratique : je fais rouiller mes papiers (rires).
Comment vous en est venue l’idée ?
J’habite à la campagne, beaucoup de tôles traînent dans mon jardin. La rouille que le temps inscrit dessus me fait rêver, inventer des personnages, des histoires, comme les nuages lorsque j’étais enfant. J’ai aussi pris l’habitude de me promener chez des ferrailleurs. Depuis très longtemps j’aime les vieux objets agricoles qui y sont abandonnés. Quand j’ai décidé de me remettre vraiment à la peinture que je pratiquais par intermittence, je me suis dit « Je vais mettre un papier sur une plaque d’acier rouillé et je vais voir ce que ça fait. » Le résultat m’a donné envie de prolonger le travail de la rouille.
La campagne, oui, mais tout le monde n’aurait pas eu votre idée, ni ensuite la volonté de la réaliser. Voir le monde qui rouille et qui vieillit, n’est-ce pas une façon de parler aussi de nous qui vieillissons et rouillons ? De parler du temps ?
Je donne une existence au temps passé, je le retrouve, d’une certaine façon. Je ne parle pas du vieillissement. Au contraire. Je retrouve quelque chose des seuls moments d’insouciance de mon enfance que je passais dans la vieille ferme de mon grand-père. Je m’appuie sur cette histoire inscrite dans la rouille pour en écrire une nouvelle.
Il y a comme un paradoxe puisque la rouille est le temps qui passe, le vieillissement, mais elle vous rattache à l’enfance. A une forme d’innocence ?
Mes tableaux sont le résultat du mélange de la rouille et de la couleur qui arrête le processus de rouille. La couleur est l’autre élément de mon enfance – je dessinais et peignais beaucoup – qui me permettait d’être parfois une petite fille joyeuse et insouciante. J’ai uni les deux. Et d’après les retours que j’ai lors de mes expositions, mes peintures transmettent quelque chose de cette joie ; les spectateurs se sentent bien lorsqu’ils sont entourés par mes tableaux.
Vous étiez consciente de l’interprétation que vous donnez de votre façon de faire dès le départ ?
Pas du tout. Finalement les interviews m’obligent à y réfléchir ! Cette interprétation de la couleur mêlée à la rouille m’apparaît de plus en plus évidente. Un tableau n’est jamais qu’une relique, une trace de ce qui a compté.
Les choses semblent se faire d’elles-mêmes ; s’il faut de la technique, de la maîtrise, vous accompagnez le processus davantage que vous ne le guidez totalement.
Je ne maîtrise pas, je suis obligée de faire avec, de composer avec. Je dois quand même arrêter le processus de rouille au moment où il me convient et repérer des lignes de force dans ce qu’il a imprimé.
Et en composant une œuvre, vous vous révélez à vous-même. Il s’agit d’une révélation, comme en photo, par exemple.
Peindre est un moyen de pénétrer en soi, de prendre connaissance de tout ce qui dort ou s’agite dans le for intérieur, d’y donner une existence visible. Je cherche un chemin et une expression qui m’appartiennent. C’est aux artistes de créer leur propre sens.
On pourrait penser au jazz où la maîtrise permet ensuite d’improviser.
Chez moi, aucune recherche de maîtrise, même si j’ai maintenant davantage d’expérience, je suis toujours obligée de composer avec la rouille, qui parfois me gêne beaucoup ; j’ai d’ailleurs tendance à en effacer de plus en plus.
C’est-à-dire ?
Parfois il y a trop de rouille sur ma feuille et elle ne laisse pas assez de place à ma créativité.
C’est associé à l’intention de laisser de la place au spectateur, de l’espace pour entrer dans l’œuvre et l’interpréter. Une forme de liberté ? C’est un équilibre à trouver. Comment savez-vous quand vous l’avez atteint et que l’œuvre est terminée ?
La rouille ne doit pas prendre possession du tableau. S’il y en a trop c’est sûrement que je n’ai pas pu arrêter « à temps » sa progression. Elle ne doit pas m’envahir aussi ! Ne met-on pas une dernière touche à un tableau comme on met un point final à un livre ? Quelque chose s’impose.
Mes tableaux sont le résultat du mélange de la rouille et de la couleur qui arrête le processus de rouille. La couleur est l’autre élément de mon enfance – je dessinais et peignais beaucoup – qui me permettait d’être parfois une petite fille joyeuse et insouciante. J’ai uni les deux. Et d’après les retours que j’ai lors de mes expositions, mes peintures transmettent quelque chose de cette joie ; les spectateurs se sentent bien lorsqu’ils sont entourés par mes tableaux.
Vous étiez consciente de l’interprétation que vous donnez de votre façon de faire dès le départ ?
Pas du tout. Finalement les interviews m’obligent à y réfléchir ! Cette interprétation de la couleur mêlée à la rouille m’apparaît de plus en plus évidente. Un tableau n’est jamais qu’une relique, une trace de ce qui a compté.
Les choses semblent se faire d’elles-mêmes ; s’il faut de la technique, de la maîtrise, vous accompagnez le processus davantage que vous ne le guidez totalement.
Je ne maîtrise pas, je suis obligée de faire avec, de composer avec. Je dois quand même arrêter le processus de rouille au moment où il me convient et repérer des lignes de force dans ce qu’il a imprimé.
Et en composant une œuvre, vous vous révélez à vous-même. Il s’agit d’une révélation, comme en photo, par exemple.
Peindre est un moyen de pénétrer en soi, de prendre connaissance de tout ce qui dort ou s’agite dans le for intérieur, d’y donner une existence visible. Je cherche un chemin et une expression qui m’appartiennent. C’est aux artistes de créer leur propre sens.
On pourrait penser au jazz où la maîtrise permet ensuite d’improviser.
Chez moi, aucune recherche de maîtrise, même si j’ai maintenant davantage d’expérience, je suis toujours obligée de composer avec la rouille, qui parfois me gêne beaucoup ; j’ai d’ailleurs tendance à en effacer de plus en plus.
C’est-à-dire ?
Parfois il y a trop de rouille sur ma feuille et elle ne laisse pas assez de place à ma créativité.
C’est associé à l’intention de laisser de la place au spectateur, de l’espace pour entrer dans l’œuvre et l’interpréter. Une forme de liberté ? C’est un équilibre à trouver. Comment savez-vous quand vous l’avez atteint et que l’œuvre est terminée ?
La rouille ne doit pas prendre possession du tableau. S’il y en a trop c’est sûrement que je n’ai pas pu arrêter « à temps » sa progression. Elle ne doit pas m’envahir aussi ! Ne met-on pas une dernière touche à un tableau comme on met un point final à un livre ? Quelque chose s’impose.
On ne le sait pas, on le sent.
Oui, c’est une réponse possible. Peut-être appellerons-nous ceci une intuition. A moins que ça ne soit une forme de révélation…
Votre démarche est très poétique puisqu’elle permet une interprétation qui passe d’abord par des sensations et par des émotions.
La poésie et la peinture sont deux façons différentes de m’exprimer. L’une passe par les mots et les sons ; l’autre par le geste et la vision. Elles se complètent. L’important est de me sentir libre dans ces deux formes de création.
Puisque nous parlions de la liberté d’interprétation que vous laissez aux spectateurs de vos œuvres, est-ce qu’il y en a qui vous surprennent ?
Les gens s’attachent rarement à ce qui fonde ma démarche ; ils veulent d’abord comprendre concrètement comment on fait pour faire rouiller un papier qui, normalement, ne rouille pas. Ensuite ils s’intéressent au « sens » que pourrait avoir le tableau. Mais c’est à eux de découvrir leur interprétation ; elle n’est pas donnée d’emblée puisque je ne donne aucun titre.
Vous aller fonder une école (sourire).
Sûrement pas. Même si je le voulais je ne pourrais pas faire deux fois la même chose.
Les interprétations qu’on vous renvoie vous enrichissent ?
Oui, elles m’intéressent beaucoup, même si certains commentaires sont surprenants. Elles donnent une autre existence au tableau et me révèlent parfois un sens auquel je n’avais pas pensé. Le grand intérêt d’une exposition, c’est la rencontre, l’échange.
Vous êtes une adepte des arts énergétiques chinois. Y a-t-il un lien avec vos tableaux ?
J’expose en ce moment dans un centre culturel chinois à Paris où se déroulent des stages de tai ji, de qi gong, de qi dance, et les gens qui y participent me disent que mon travail les nourrit, les dynamise et apporte de la joie. Ce qui me renvoie à mon enfance. A la joie de mon enfance.
Pour revenir à la notion de révélation, on se crée en créant.
En créant, je découvre quelque chose de moi. Certains tableaux me surprennent. Je me demande d’où ils viennent…
On ne parle aujourd’hui que de chiffres, de business plan…votre démarche vous apporte vraiment de la liberté.
Une énorme liberté ! Celle de ne pas penser lorsque je peins, d’abord. Et d’inventer ce qui me plaît, ce qui me vient. Et si ça n’est pas apprécié, tant pis ! Je ne ferais pas autrement parce que ça ne plairait pas.
Oui, c’est une réponse possible. Peut-être appellerons-nous ceci une intuition. A moins que ça ne soit une forme de révélation…
Votre démarche est très poétique puisqu’elle permet une interprétation qui passe d’abord par des sensations et par des émotions.
La poésie et la peinture sont deux façons différentes de m’exprimer. L’une passe par les mots et les sons ; l’autre par le geste et la vision. Elles se complètent. L’important est de me sentir libre dans ces deux formes de création.
Puisque nous parlions de la liberté d’interprétation que vous laissez aux spectateurs de vos œuvres, est-ce qu’il y en a qui vous surprennent ?
Les gens s’attachent rarement à ce qui fonde ma démarche ; ils veulent d’abord comprendre concrètement comment on fait pour faire rouiller un papier qui, normalement, ne rouille pas. Ensuite ils s’intéressent au « sens » que pourrait avoir le tableau. Mais c’est à eux de découvrir leur interprétation ; elle n’est pas donnée d’emblée puisque je ne donne aucun titre.
Vous aller fonder une école (sourire).
Sûrement pas. Même si je le voulais je ne pourrais pas faire deux fois la même chose.
Les interprétations qu’on vous renvoie vous enrichissent ?
Oui, elles m’intéressent beaucoup, même si certains commentaires sont surprenants. Elles donnent une autre existence au tableau et me révèlent parfois un sens auquel je n’avais pas pensé. Le grand intérêt d’une exposition, c’est la rencontre, l’échange.
Vous êtes une adepte des arts énergétiques chinois. Y a-t-il un lien avec vos tableaux ?
J’expose en ce moment dans un centre culturel chinois à Paris où se déroulent des stages de tai ji, de qi gong, de qi dance, et les gens qui y participent me disent que mon travail les nourrit, les dynamise et apporte de la joie. Ce qui me renvoie à mon enfance. A la joie de mon enfance.
Pour revenir à la notion de révélation, on se crée en créant.
En créant, je découvre quelque chose de moi. Certains tableaux me surprennent. Je me demande d’où ils viennent…
On ne parle aujourd’hui que de chiffres, de business plan…votre démarche vous apporte vraiment de la liberté.
Une énorme liberté ! Celle de ne pas penser lorsque je peins, d’abord. Et d’inventer ce qui me plaît, ce qui me vient. Et si ça n’est pas apprécié, tant pis ! Je ne ferais pas autrement parce que ça ne plairait pas.
Lorsqu’un galeriste repère votre travail, c’est une reconnaissance.
Oui, et c’est bon. Bien sûr, certaines reconnaissances m’apportent plus que d’autres. Je préfère être reconnue par qui je reconnais. D’autre part, il faut accepter de s’exposer à tous les regards, à toutes les critiques !
Finalement, vous vous intéressez à un mouvement, à quelque chose qui pourrait être éphémère ( et qui donc touche tout être humain) pour le fixer.
Oui, par la couleur je fixe la rouille et je lui dis « Tu ne vas pas plus loin. Je t’arrête là. » Je la noue à la couleur, avec la couleur, à tout jamais.
Comme dans d’autres domaines de la vie, comme en amour, on fixe des moments, on voudrait les vivre éternellement ou en faire des souvenirs.
Je fixe les meilleurs moments de mon enfance et je les offre à d’autres.
Toute notre enfance influence réellement notre vie à venir ?
Oui, avant six ans nous traversons toutes nos étapes de structuration et nous découvrons le monde. Là où l’on vit, jusqu’à onze ou douze ans, c’est le modèle du monde pour nous. Ensuite on le juge, on prend de la distance. Mais, heureusement pour nous, notre existence est un processus en perpétuelle transformation.
Vous travaillez la rouille à une époque où tout devient inoxydable !
Oui, je défends la rouille, la patine ; le temps peut aussi améliorer, embellir. J’aime beaucoup la matière aussi, les textures, les reliefs. J’ai fait beaucoup de tissages, ce que l’on appelle des « murales » à une époque. Les matières qui me plaisent ne sont pas lisses. Elles disent quelque chose de la vie.
Et avec la trame, on rejoint la notion de temps.
J’aime tout ce qui a du grain, comme les papiers que j’utilise qui doivent résister à l’eau, au temps.
Grain , trame, texture, c’est vraiment la vie.
Oui, je ne suis pas dans le lisse (rires).
Oui, et c’est bon. Bien sûr, certaines reconnaissances m’apportent plus que d’autres. Je préfère être reconnue par qui je reconnais. D’autre part, il faut accepter de s’exposer à tous les regards, à toutes les critiques !
Finalement, vous vous intéressez à un mouvement, à quelque chose qui pourrait être éphémère ( et qui donc touche tout être humain) pour le fixer.
Oui, par la couleur je fixe la rouille et je lui dis « Tu ne vas pas plus loin. Je t’arrête là. » Je la noue à la couleur, avec la couleur, à tout jamais.
Comme dans d’autres domaines de la vie, comme en amour, on fixe des moments, on voudrait les vivre éternellement ou en faire des souvenirs.
Je fixe les meilleurs moments de mon enfance et je les offre à d’autres.
Toute notre enfance influence réellement notre vie à venir ?
Oui, avant six ans nous traversons toutes nos étapes de structuration et nous découvrons le monde. Là où l’on vit, jusqu’à onze ou douze ans, c’est le modèle du monde pour nous. Ensuite on le juge, on prend de la distance. Mais, heureusement pour nous, notre existence est un processus en perpétuelle transformation.
Vous travaillez la rouille à une époque où tout devient inoxydable !
Oui, je défends la rouille, la patine ; le temps peut aussi améliorer, embellir. J’aime beaucoup la matière aussi, les textures, les reliefs. J’ai fait beaucoup de tissages, ce que l’on appelle des « murales » à une époque. Les matières qui me plaisent ne sont pas lisses. Elles disent quelque chose de la vie.
Et avec la trame, on rejoint la notion de temps.
J’aime tout ce qui a du grain, comme les papiers que j’utilise qui doivent résister à l’eau, au temps.
Grain , trame, texture, c’est vraiment la vie.
Oui, je ne suis pas dans le lisse (rires).
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Afin d’illustrer le travail de Martine Le Normand, ses mots conviennent aussi bien que des images.
Voici trois poèmes tirés du recueil de haïkus « Eclipses de lune rousse »
Plus d'informations : www.martine-le-normand.com
Exposition Papiers rouillés 2
Les Temps du Corps
10 rue de l'échiquier
75010 Paris
du 3 au 28 février 2018.
Voici trois poèmes tirés du recueil de haïkus « Eclipses de lune rousse »
Les nuages se font et se défont
Sans cesse
Que j’existe ou pas
Branches en décadence
Sur un lit de feuilles rouillées
Comment chacun mesure-t-il le temps ?
La pleine lune
Que regarde-t-elle
Par ma fenêtre ?
Plus d'informations : www.martine-le-normand.com
Exposition Papiers rouillés 2
Les Temps du Corps
10 rue de l'échiquier
75010 Paris
du 3 au 28 février 2018.