La proposition de Yannos Majestikos est née de questions : Quel est le lien entre la mondialisation et la circulation des matières premières dans le monde ? Quel en est l’impact sur l’environnement ? Quelle est l’empreinte carbone du numérique ? Quelles sont les conséquences de cette inflation technologique sur les sociétés d’ici et d’ailleurs, et particulièrement sur l’Afrique ? Le coltan, minerai primordial dans la composition des composants électroniques, est présent en grande quantité dans la région du Kivu en République démocratique du Congo, alimentant une guerre terriblement meurtrière. Doit-on y voir l’expression du progrès ? Quelles sont encore les ressources disponibles de la planète susceptibles de garantir l’avenir de l’humanité ? Pollution environnementale ou pollution mentale ? À trop vouloir être connectés, à tout, en permanence, les êtres ne s’exposent-ils pas à un état de déconnexion personnelle ?
Avec l'aide de Guillaume Maddaleno, le responsable de la transition écologique et de l'environnement de l'ESAAA, Yannos a récupéré près de 400 kilos de "PAM" ou "Petit Appareil Ménager" dans une déchetterie privée afin d'en extraire tous les circuits imprimés et les petits moteurs. Il en a ensuite fait des casques et des armures de protection "connectés".
Il a nommé son exposition KATI NA LIBANDA : "En lingala, ma langue maternelle, kati signifie dedans, intérieur et libanda dehors, extérieur. Ce qui est à l’intérieur, caché et non visible, devient au contraire ce qui est montré, visible, exposé à l’extérieur" explique l'artiste. "Ce qui m'a vraiment poussé à faire de l'art, c'est le mot révolution ! C'est grâce à la question d'un ami qui m'a demandé "toi qui aimes faire de l'art, qu'est-ce que tu as envie de faire comme révolution dans ton art? " C'est à partir de là que j'ai commencé à faire des choses engagées et que je suis resté dans ce monde de l'art ! "
Né en 1988 à Kinshasa en République Démocratique du Congo, Yannos Majestikos découvre presque par hasard que ce qu'il fait est de l'art ! Sa tante, qui est sa mère adoptive, repère son talent pour le dessin et l'inscrit aux Beaux-Arts de Kinshasa pour qu'il puisse s'exprimer. Il obtient son diplôme en architecture intérieure, et ne cesse de dessiner, sculpter, créer, participer à des films et des expositions et signer des performances engagées. Il se produit à Paris, Lille, Lyon, en Belgique et en Espagne. En 2021, Yannos est lauréat du Programme national d’Accueil en Urgence des Scientifiques et artistes en Exil (PAUSE) qui est géré et piloté par le Collège de France. C’est grâce à ce programme qu’il découvre la vie Annécienne au sein de l’ESAAA.“Ce que j’ai le plus aimé, c’est le lac, l'environnement et les gens ! Ça va vraiment me manquer en fait ! J’aimerais bien revenir, et même habiter ici !”
Sa résidence Annécienne se termine, mais il continue son questionnement autour de son projet à L'ENSAD (Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) à Paris. Prochaine étape : donner des cours aux étudiants, et construire cette fois une voiture en taille réelle, toujours avec des matériaux de récupération !
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Présentation de Yannos Majestikos