Ludivine nous apporte aussi ici son analyse sur la fréquentation réussie des festivals 2022, quant à la différence par exemple de grands festivals du territoire qui n'ont pas réussi à se remplir cette année et qui sont à bout de souffle.
Ludivine, peux-tu nous dévoiler quelques mystères sur le Rockn' Poche Festival?
Rock'N Poche Festival est une grosse organisation avec plus de 220 bénévoles sur les 2 jours. Les bénévoles sont cruciaux et sont sur tous les postes : aux bars, au resto, aux extérieurs du site, au camping, aux entrées, au guichet, à l'accueil des artistes ... C’est presque un petit village.
Habère-Poche (74) c'est 1500 habitants, les gens viennent de toute la vallée verte, et un peu des vallées environnantes, et ça demande du monde pendant 2 jours. Ils ont tous le même t-shirt, donc ils se reconnaissent tous, ce qui est très bien, et ça demande du monde toute l'année. Une vingtaine est à pied d’œuvre toute l'année pour mettre en place l'événement, car c'est vrai que je suis salariée, mais je m'appuie aussi sur toute une équipe de bénévoles qui sont responsables de pôles, ce qui nous permet de mettre en place toute l'organisation du festival. Le jour du festival chacun peut aussi profiter du festival à tour de rôle et profite à un moment ou à un autre.
Rock'N Poche Festival, le plus grand festival de Haute-Savoie "du monde", il y a un peu de vérité finalement ?
Il y a toujours une vérité car cela fait 30 ans que nous sommes là. Nous avons bien réussi à pérenniser notre événement, et ça on en est fiers et contents. Par rapport à l'échelle nationale, on voit bien que les événements qui ont plus de 30 ans, il n’y en a pas tant que ça. Et puis après c'était un peu pour le côté humoristique, c'est à dire qu'on voyait depuis quelques années, on va dire une dizaine d'années en arrière, beaucoup de festivals qui se montaient qui étaient toujours pour "plus de…", "plus de…", et bien nous c’est le plus grand festival d'Europe et de Haute-Savoie du monde. On aime bien cultiver nos différences donc c'est vrai qu'on a bien utilisé cette baseline qu'on aime bien. C'est vrai que ça fait sourire, mais ça montre bien qu'on ne se prend pas la tête, on est surtout là pour faire notre événement chaque année, même si on accueille 11.000 personnes sur 2 jours, ce n'est pas rien, mais on arrive à le faire depuis 30 ans.
Comment vous placez-vous justement sur ce festival qui a plus de 30 ans par rapport aux autres festivals ? Quelle analyse portez-vous à ce sujet ?
À l'échelle nationale, c'est environ 10% maximum des festivals qui ont plus de 30 ans en France. Beaucoup disparaissent entre 10 et 20 ans, souvent à cause de crises de croissance. Nous, on l'a résolu en disant qu'on ne voulait pas croître au-delà de 5.500 par soir. Ça été un vrai choix de fond pour être sûrs de pérenniser, et aussi ne pas aller à la course des têtes d'affiche. Pour nous c'est important car on préfère miser sur les groupes de scènes, des groupes vraiment festifs qui font revenir les gens, et c'est sur ça qu'on construit notre renommée. Je pense que ça été le bon choix puisque pour beaucoup de festivals ils se sont lancés dans la course aux têtes d'affiche et plus ça été, plus ça été cher. Au bout d'un moment, il n'est plus possible de suivre les tarifs des artistes. Les risques financiers sont beaucoup plus importants d'une année à l'autre et nous c'est ce qu'on a essayé de ne pas faire, donc aussi je pense que c’est une belle réussite pour ça, c'est qu'à un moment on a fait des choix, beaucoup nous on dit qu'on y arriverait pas, qu'il fallait aller sur des grosses têtes d'affiche. On a dit non car notre site n'était pas fait pour des têtes d'affiche mais plutôt sur des groupes festifs. C'est pour cela que pour les 30 ans on a misé sur tous les groupes qui ont fait l'identité du festival depuis 30 ans.
Certes il y a la prog, il y a quand même 16 groupes, en plus de l'offre artistique qui est assez dense par rapport à d'autres festivals c'est-à-dire qu'il y a quand même 8 groupes par soir, il y a quatre groupes émergeants locaux et régionaux et quatre groupes nationaux et internationaux, ça fait quand même une grosse différence avec d'autres festivals locaux ou même à l'échelle régionale, vu qu'on ne mise pas sur des têtes d'affiche mais sur des affiches assez denses, qualitatives, où il y a beaucoup de choses à voir et à découvrir. Je pense que c'est ce que le public recherche.
30 ans, c'est le bon âge ?
C'est vrai en plus après deux ans de Covid. C'est bien cette année qu’on a 30 ans, car on a été créés en 1992, on a pile 30 ans cette année.
Vous êtes connu aussi pour des artistes en émergence, est-ce que vous avez des fiertés d'avoir fait produire certains artistes durant ce laps de temps ?
Oui, il y a des groupes que l'on a beaucoup accueillis chez nous. On a beaucoup accueilli par exemple la Rue Kétanou qui revient chez nous, Dub Inc on les a accueillis tout au début, ils reviennent cette année. Des groupes comme Les têtes raides on les a accueillis à plusieurs reprises aussi. Après on a beaucoup bossé en début et fin de plateau en découverte nationale ou internationale avec des groupes on va dire plutôt world, des musiques des balkans, on a plutôt travaillé cette variété de musique. Ce dont on est le plus fiers c'est d'avoir programmé à plusieurs reprises des années si je prends par exemple Dub Inc, ils sont venus la première fois ils n'étaient pas très gros, ça fait la troisième fois qu'ils viennent, ils ont pris énormément d'ampleur. La Rue Kétanou c'est pareil, on a commencé au début 2000, on les a accueilli à plusieurs reprises, c'est des choses dont on peut être fiers parce que ça veut dire que c'est des groupes qui ont fait leur chemin. Ce sont vraiment des groupes qui se sont construits sur ce type de scène alternative. C'est aussi des artistes fidèles qui sont contents de revenir sur notre festival. Ils retrouvent aussi une ambiance festive et une taille de festival beaucoup plus proche du public, c'est aussi une envie des artistes post-Covid : trouver des scènes avec des jauges beaucoup plus petites que les gros festivals de 20 - 30.000 personnes.
Sur tes 15 ans d'expérience à la gestion du festival quel serait ton meilleur souvenir ?
Mon meilleur souvenir c'est celui de "Marcel et son Orchestre" en 2002 et le fait qu'ils soient revenus cette année. En 2002 c'était vraiment ça passe ou ça casse, on y retourne ou on arrête. Quand il y a eu la soirée de Marcel, c'est là où on a eu le plus de monde. C'était une des premières fois où l’on vendait autant de billets sur une soirée, on était à plus de 3500 - 4000 entrées ce qui était une grande première pour nous. Quand ils ont commencé leur concert les gens étaient fous, ils ont balancé le bateau dans le public comme ils font d'habitude. C'était un grand moment pour moi de voir ça, de te dire que finalement tu n'as pas travaillé pour rien et de voir les gens au rendez-vous. On a beaucoup de gens en Haute-Savoie originaires du nord, donc on a eu beaucoup de gens qui les avaient découverts en festival ce soir là et qui depuis, reviennent. Ça veut dire qu'ils ont aussi été marqués. On retrouve beaucoup cette ambiance festive aussi dans le nord, des gens se déguisent, ils viennent vraiment faire la fête pendant deux jours. Je pense que cet événement est aussi connu pour ça.
Pour moi ma meilleure expérience ce sera donc les Marcels, c'était vraiment un grand moment. L'événement qui nous marque chaque année, pour tous les gens qui travaillent sur le festival, tous les bénévoles, c’est quand on va faire le salut public sur la scène à la fin, on fait un clapping. C'est un grand moment, les gens restent pour voir ça, on voit les gens, tout le monde est content, c'est un moment fort. Cette année, quand on va le faire, ce sera un moment assez particulier.
+ D'infos :
“Une programmation de qualité: Après trois ans de pause forcée, le Rock’N Poche est naturellement très heureux de reprendre du service à l’occasion de ses 30 ans qui auront plus que jamais, cette année, le goût de la joie et de la fête ! Quelques groupes mythiques qui ont fait l’histoire du festival seront de la partie tels, qu’entre autres, les Marcels et son Orchestre, venu pour la première fois en 2002, avec leur sens de la déconnade et leurs délires carnavalesques ska-punk, les chansonniers poètes de La Rue Kétanou ou encore la sono mondiale du DJ multi-instrumentiste David Walters.
La jeune scène régionale ne sera pas en reste avec les artistes Melba, Black Beard, As A New Revolt ou Alkabaya.
Suivons la vache, l’emblème du Rock’N Poche, et direction la Vallée verte pour un week-end pas pareil au pied des alpages.
Que vivent la musique et la fête, comme depuis trente ans !”
« Faire la fête en musique au pied des alpages et apporter de la vie au petit village d’Habère-Poche durant deux jours, voilà ce qui nous anime » Ludivine Ducrot, Directrice du festival
À taille humaine et intergénérationnel, de 7 à 77 ans, on va au Rock’N Poche !
www.rocknpoche.com
La programmation en un clin d’œil :
-
Rock en Seine 2024 : Le Festival Incontournable de l'Été à Paris
-
Le Paléo Festival : Une Aventure Collective de 47 Ans
-
L'Écho Vibrant de Musilac 2024 : Un Au Revoir en Musique et en Images
-
Paléo 2024 : Une Symphonie Mondiale sur les Rives du Léman
-
Coup d'Envoi Pour la Japan Expo : Immersion Dans le Festival
Vendredi 29 juillet 2022
VANUPIÉ
TÊTES RAIDES
SKIP THE USE
MARCEL ET SON ORCHESTRE
RXB
ALKABAYA
CURE FOR THE GHOST
BLACK BEARD
Samedi 30 juillet 2022
DAVID WALTERS
LA RUE KÉTANOU
DUB INC
THROES + THE SHINE
RUNNING TREE
A NEW REVOLT
TINY SHUTTLE
MELBA
Habère-Poche est situé à 30 km d’Annemasse et 21 km de Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie. L’autoroute A40 est à moins de 15 km rendant le site facilement accessible.