Le texte, la parole, la voix, la gestuelle, la mise en scène de cette « Iphigénie » se fondent pour nous transporter de la tragédie classique, de la mythologie, à l’actualité la plus atroce dans les même discours, supplique, cris, litanie, berceuse, chant inarticulé, souffle, rythme qui font jaillir une parole éternelle et neuve, inédite, forte, profonde.
S’y fondent le moment de la représentation, le temps de la narration, la répétition du destin tragique auquel sont sacrifiées les jeunes filles d’aujourd’hui comme celles de l’antiquité soumises au pouvoir et à l’autorité guerrière du Père.
Fusion mère – fille – sœur dans une folie qu’incarne si bien Ingrid Boymond, auteure du texte et seule sur scène.
A travers sa parole et son chant, elle célèbre la mort et la vie, s’abouche à une poterie qui fait écho à sa voix, réceptacle, urne funéraire, outre, utérus, symbole de la féminité que la mise en scène déploie en un cercle au centre duquel se tient Chrysotémis qui l’a elle-même tracé, marque à la fois de féminité et d’enfermement, représentation symbolique de ces ceintures qui enrubannent les ventres des jeunes filles et explosent la mort à partir de ces corps habités par la vie.
Le « Je » de Chrysométis ne parle pas de soi mais de la béance du monde, du sort fait aux femmes, ce « Je » articule l’indicible, ce père – pouvoir devenu objet, « il » car même le nom d’Agamemnon, mari tué, père renié, n’est plus prononçable.
« Iphigénie ma sœur », notre soeur.
S’y fondent le moment de la représentation, le temps de la narration, la répétition du destin tragique auquel sont sacrifiées les jeunes filles d’aujourd’hui comme celles de l’antiquité soumises au pouvoir et à l’autorité guerrière du Père.
Fusion mère – fille – sœur dans une folie qu’incarne si bien Ingrid Boymond, auteure du texte et seule sur scène.
« C’est mon âme qui chante pour vous, mère, sœur… »Ce chant de folie monte de la lucidité extrême qui submerge Chrysotémis, sœur d’Iphigénie, engloutie dans la disparition de sa mère et de sa sœur.
A travers sa parole et son chant, elle célèbre la mort et la vie, s’abouche à une poterie qui fait écho à sa voix, réceptacle, urne funéraire, outre, utérus, symbole de la féminité que la mise en scène déploie en un cercle au centre duquel se tient Chrysotémis qui l’a elle-même tracé, marque à la fois de féminité et d’enfermement, représentation symbolique de ces ceintures qui enrubannent les ventres des jeunes filles et explosent la mort à partir de ces corps habités par la vie.
Le « Je » de Chrysométis ne parle pas de soi mais de la béance du monde, du sort fait aux femmes, ce « Je » articule l’indicible, ce père – pouvoir devenu objet, « il » car même le nom d’Agamemnon, mari tué, père renié, n’est plus prononçable.
« Iphigénie ma sœur », notre soeur.
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