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Move-On Magazine

Juliette, « J’aime pas la chanson » mais j’en parle bien


L’amour des chansons à texte qui prennent le temps de vous raconter une histoire


| Publié le Lundi 25 Février 2019 |

Intervieaw de Juliette. « J’aime pas la chanson » mais j’en parle bien
Intervieaw de Juliette. « J’aime pas la chanson » mais j’en parle bien
Le passage de Juliette à Bonlieu/Scène Nationale nous a ravi et nous a donné envie de bavarder avec elle.

Juliette, quand on vous voit et qu’on vous entend sur scène, on se rend compte que vous êtes autant conteuse que chanteuse. Vous aimez raconter.
Oui, bien sûr. Mais c’est aussi ma vision du spectacle qui consiste à donner aux gens autre chose qu’un simple récital de chansons. Il y a une raison à notre présence sur scène, il faut créer une situation. J’ai déjà inventé des mises en scènes farfelues, mais pour « J’aime pas la chanson », je suis coincée au piano, d’où le prétexte de dire que c’est chez moi, une répétition. Et puis il est important de donner une vraie place aux musiciens qui sont sur scène. Ils ne sont pas des meubles.

Même quand vous faites une mise en scène pour François Morel, on retrouve ce plaisir de raconter ou de faire raconter.
Avec François, nous appartenons à la même famille d’auteurs pour qui la chanson est le moyen de raconter des histoires. Les chansons sont autant de scènes qu’on peut prendre séparément ; quand on veut les mettre ensemble, il faut trouver du ciment. François avait un désir prononcé de rendre hommage au music-hall. Il était amusant de trouver cet angle avec le pianiste qui n’est pas d’accord…

C’est du cinéma en même temps.
Les chansons sont souvent des mini films ou des mini opéras, ou des pièces de théâtre.

Ce que vous énoncez et qui vous semble essentiel ne l’est pas pour beaucoup d’interprètes.
Pour moi si. On ne monte pas sur scène pour raconter ses petits tourments personnels. Le plaisir de raconter est lié à celui de prendre le temps. On est trop souvent dans une espèce de zapping. L’un des défauts de la presse dématérialisée est que les gens ne lisent pas les articles.

Et certains ne regardent que les images.
C’est le zapping, tout le temps, partout alors que pour raconter une histoire, il faut prendre son temps, poser les tenants et les aboutissants, placer les personnages. On considère souvent que c’est du temps perdu alors qu’en fait non.

Vous avez fait chanter du Brel à François Morel, vous le lui avez imposé.
Il a beau être un excellent comédien, un superbe auteur, il ne se sent pas légitime pour chanter des œuvres immenses. Or je suis contre la hiérarchie dans la chanson. Il n’y a pas d’œuvres immenses mais des chansons qui nous touchent, nous et peut-être pas le voisin. On considère que Brel est immense. Pour les femmes, c’est Piaf.J’ai demandé à Morel de chanter « Au suivant » parce que l’héritage des Deschiens lui pèse, l’image de ces gens un peu veules, médiocres mais avec beaucoup de cœur. « Au suivant » est une chanson d’anti héros absolu et je voyais qu’un personnage des Deschiens pouvait parfaitement chanter cette chanson. Brel en a fait une chanson gueularde ; moi j’y ai vu l’histoire d’un mec qui ne s’en sortira jamais. C’est l’histoire de la vie en général.

A mettre en relation avec le titre du spectacle de François Morel « La vie » (titre provisoire).
J’adore travailler avec François Morel parce qu’on essaye et on voit si ça marche. Dans un précédent spectacle, il chantait « Pas belle » que je lui avais demandé d’interpréter en petite robe noire, comme un homme qui aurait fouillé dans les affaires de sa femme et qui aurait essayé une robe pour voir ce que ça fait. Alors qu’il n’était pas du tout d’accord au départ, il a vécu quelque chose de très jouissif : entrer sur scène avec les rires du public et en sortir avec ses pleurs, le temps d’une seule chanson.

Vous dites qu’il faut essayer. Alors que diable êtes-vous allée faire dans cette chanson que vous interprétez en turc ? C’est un peu comme si vous essayiez d’atteindre les limites de la communication. De tester le public.
Il y a un peu de ça. Dire que ce qui me gêne dans la chanson, c’est le texte, permet effectivement d’atteindre les limites de la chanson. Par honnêteté, je me suis à peu près renseignée sur le sens de la chanson.

Vous avez donc triché pour être honnête. Vous avez fait il y a longtemps une première partie de Gilbert Lafaille, de qui les chansons qui dénoncent le racisme (Tom du Mali, Le chat du marché…) valent largement la Lily de Pierre Perret.
Vous avez raison de le citer, il écrit toujours de vraies belles choses, mais il a travers une époque de merde pour la chanson française à texte. Les années 80 ont été terribles. Il y a des injustices totales qui ne sont pas liées à la production des disques mais à la diffusion de la musique qui est assez foireuse et qui ne laisse passer que ce qui va être commercial. Il n’y a pas beaucoup de pluralité, à l’image du monde actuel.
Il y a un véritable sujet de documentaire, d’enquête sur toute cette chanson qui existe, de laquelle je viens et dans laquelle je suis encore mais qui n’est pas médiatisée, pas très visible.

Pour revenir à votre spectacle, la chanson sur la procrastination débouche sur une vraie trouvaille de mise en scène : on a l’impression que les choses reprennent indéfiniment le lendemain.
Ben oui, j’ai réfléchi un peu, en fait(rires). « J’attendrai demain qu’aujourd’hui soit hier » que j’ai trouvé pour ma chanson sur la procrastination permet de développer un côté cyclique. De revenir à Mozart et même d’utiliser des moustaches !
 
 

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