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Move-On Magazine

Notre rencontre avec JOFFREY POLLET-VILLARD lors du SOSH BIG AIR 2016


Annecy, Samedi 01 Octobre 2016


| Rédigé le Mercredi 12 Octobre 2016 |

Joffrey Pollet-Villard ©Sirine Charni
Joffrey Pollet-Villard ©Sirine Charni
Quand et comment t’es venue l’envie de skier ? 
J’ai pratiqué le ski depuis que suis tout jeune, on s’est vite ennuyé à faire des cours en club et du coup avec des potes on s’est mis à faire du freestyle, à faire un peu n’importe quoi. Et puis il y a Candide Thovex, vous le connaissez bien je pense, il a été notre mentor, notre légende, on voyait ses vidéos, c’était juste ce que l’on voulait faire, s’éclater, avoir un peu d’adrénaline, tester le danger. La Clusaz est en plus de ça un bon milieu de riders, il y en a une liste énorme, on a toujours été épaulé par les plus anciens, donc c’est cool. 
 
Tu dois beaucoup voyager avec tes compétitions, mais est-ce que tu aimes bien revenir par ici, puisque c’est chez toi au final ? 
Oui, j’ai la chance de pouvoir bouger dans le monde, de tester plein de stations, dans des endroits vraiment cool pour skier. Mais c’est toujours un vrai plaisir de venir skier par ici, parce qu’on a de la chance, La Clusaz c’est vraiment de belles montagnes, on a de bonnes conditions c’est cool. C’est Les Alpes, même les étrangers quand ils viennent ici ils sont impressionnés, ce sont de grosses montagnes, de gros pics, qu’on n’a pas forcement quand on va aux Etats-Unis, où on retrouve des collines un peu plus plates, mais ils ont tout de même des parcs intéressants. 

Ta station préférée se trouve en France ou ailleurs à l’étranger ? 
Je pense que c’est La Clusaz, parce que je connais l’endroit, et donc quand tu es un local tu connais les spots qui sont cool. Après, chaque montagne a son petit truc, de la neige différente. Sinon j’aime bien la Nouvelle-Zélande, même si le temps est un peu capricieux là bas, c’est souvent des problèmes de météo mais ils ont de belles montagnes, c’est cool.

Joffrey Pollet-Villard #soshbigair #highfivefestival ©David Malacrida
Joffrey Pollet-Villard #soshbigair #highfivefestival ©David Malacrida
Où est-ce que tu puises ton inspiration, ta créativité ? 
De base, surtout quand j’étais jeune, c’est pas mal venu du skate, donc ça doit peut-être se reconnaître dans mon ski, un peu plus trash, un peu plus Rock’n’roll. La musique m’inspire beaucoup aussi ainsi que le snowboard, c’est ce qui donne ce que je fais maintenant. 

Tu es un addict de la hauteur et de la vitesse, même les caméramans ont du mal à te suivre quand tu t’envoles dans les airs ! 
(Rires) Oui, mais oui effet la hauteur va avec la vitesse. Il faut arriver vite sur une courbe. À La Clusaz on a des montagnes qui sont tellement raides, et puis quand on a appris à skier on s’entraînait sur un type de neige qu’on appelle la trafollé, avec plein de bosses. Avec Candide on y allait, on était tout jeune. Du coup forcement en grandissant moi je me suis spécialisé dans le halfpipe et c’est pareil, on arrive à fond dans la courbe et là c’est un peu comme une libération, c’est l’adrénaline. Plus on va haut, plus on a le temps en l’air, moi j’adore ça et c’est pour ça que je me suis focalisé là dessus. 

En parlant de hauteur, le 19 Mars 2016 tu as battu le record du monde de hauteur dans un half-pipe, et c’était d’ailleurs avec l’aide de l’agence « Like That » ! 
Oui, c’était avec Like That qu’on a travaillé toute la journée pour mettre en place une fusée géante qui a permis de calculer ma hauteur.

Du coup, tu as atteint 8m04 ? 
Oui 8m04 (tout souriant), c’était vraiment cool, je m’étais quand même pas mal mis en danger même si je voulais faire mieux.
Mais en tout cas je suis fier car depuis, ce record n’a pas été encore battu. Si je trouve un half-pipe qui est cool je me dirais pourquoi pas battre mon propre record ça serait un nouveau défi pour moi-même, pour de nouvelles photos aussi. Après mon but n’est pas forcément toujours d’aller plus haut, c’est juste que j’adore la hauteur. 
- Justement, comme tu es spécialisé en halfpipe et non en Big Air, qu’est-ce que tu comptes faire pour te démarquer lors de cette compétition ? 
Je vais me focaliser plus sur le style, je vais avoir 10 tricks imposés, 5 qui sont sur l’histoire du ski. Mais je vais me focaliser sur mon style. On aura à peu près les mêmes tricks, parfois on fera la même chose mais avec des approches différentes donc ça va être intéressant. 

Tu penses choisir les tricks qui rapportent le plus de points ? 
Non pas forcement, moi je ne fais pas trop en fonction des points, mais plus en fonction de celui qui va être le plus marrant à faire, plus dans l’éclate. Pouvoir sauter à Annecy c’est quand même une belle opportunité, j’ai envie de me faire plaisir plus qu’aller chercher la gagne.

Joffrey Pollet-Villard ©Sirine Charni
Joffrey Pollet-Villard ©Sirine Charni
Tu étais venu cette année au B and E Invitational ? Que penses tu de ce concept assez novateur, super « friendly » ? 
J’ai adoré, il y a des courbes de partout, et justement comme je fais du Half-pipe, c’est un peu le rêve quoi. C’est comme un skatepark en ski, je peux vraiment faire tout ce que je veux dedans vu que c’est des courbes. Et d’ailleurs il y a de plus en plus d’évènements dans cette même optique qui se créent. Thomas Barnier, Jean Remy Ceron et les gars d’Avoriaz, ils ont fait un événement qui s’appelle le « Pipe Ground ». Et c’est dans le même style, le half-pipe se tourne un peu de ce coté là en ce moment et c’est une bonne chose je trouve. 

D’ailleurs, le niveau du ski a beaucoup augmenté ces dernières années, aimes-tu la tournure que prend le freestyle ou tu préférais le « Old school » ? 
Je trouve que le freestyle se diversifie, ça crée plein de genres. Il y a ceux qui font du freestyle, de la vidéo, ils parcourent plus le monde. Après tu en as qui sont un peu plus cadrés, qui font de la compétition ou faire du trampoline, il y a beaucoup de styles différents. Mais oui ça devient très dur pour percer maintenant surtout, les tricks deviennent très pointus.

Les soirées officielles du High Five sont plus branché électro, dancehall ou hip-hop. Ça te tente quand même ? 
Bien sûr, je suis assez ouvert, donc c’est toujours sympa, mais par exemple j’ai la semaine prochaine, un concert sur Lyon d’un de mes groupes préférés et du coup oui c’est vrai que je suis plus excité pour ça ! (rires) 

Quels sont tes projets futurs ? 
Eh bien déjà là j’ai créé un évènement sur La Clusaz « The Last One », pour clôturer le Snow park qui était en partenariat avec The Roster. Et c’était aussi surtout destiné pour les kids, car maintenant il faut souvent être invité de partout pour pouvoir rider sur des events donc on a moins de chance de se faire un petit nom. Donc voilà je vais refaire ça cette année, et cette fois-ci en rajoutant des cadeaux, et aussi des concerts, j’ai envie de faire découvrir mon style de musique, mon univers par cet événement. Et bien sûr je vais aussi filmer beaucoup, toute la saison, vers chez moi j’ai repéré pas mal d’endroits en marchant cet été. 

Plus tard quand tu auras atteint ta retraite de skieur, est-ce que tu comptes rester dans le milieu du ski, devenir entraîneur pour ces jeunes justement ? 
Je pense que oui c’est intéressant de donner des conseils pour ces jeunes, mais moi ça sera dans le simple fait de leur apprendre à rider et de se faire plaisir. Les jeunes de La Clusaz ils aiment trop le ski, donc coacher me plairait bien. D’ailleurs, je vais passer mon BE cette année donc donner deux trois cours oui ça peut être marrant. 

Qui est ton idole ? 
C’est principalement Candide Thovex, c’est un des pionniers, jusqu’à encore ses 30 ans il skie comme personne ne ski et il a fait tellement de choses, du halfpipe, de la grosse montagne, dès qu’il touche à truc il gagne et il a un talent de fou. 
Merci à toi Joffrey Pollet Villard, et à bientôt sur La Clusaz alors ! 

Notre rencontre avec JOFFREY POLLET-VILLARD lors du SOSH BIG AIR 2016
Et sinon, si tu pouvais être une journée dans la peau de quelqu’un, qui choisirai-tu ? 
C’est assez difficile de pouvoir répondre à cette question, mais je pense que ce serait plutôt un artiste de musique, je ne sais pas trop qui, j’écoute beaucoup de choses, tout ce qui est métal, branché. 



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