Invité de la Fête du Livre de Talloires, François Hollande était arrivé dès hier.
Il n’a pas plu.
Le Président si, dès hier et beaucoup plus encore aujourd’hui au cours d’une conversation avec la journaliste Josyane Savigneau au cours de laquelle il a déployé toutes les facettes de son humour, utilisant celui-ci pour alimenter le sérieux de sa pensée.
Aujourd’hui samedi, il a plu un peu. Lui beaucoup, à entendre les éclats de rire du public ravi.
À noter que le phrasé parfois surprenant de François Hollande à la télévision passe à la perfection « en direct », soulignant l’humour, créant une relation particulière et personnelle avec l’auditoire.
Il n’a pas plu.
Le Président si, dès hier et beaucoup plus encore aujourd’hui au cours d’une conversation avec la journaliste Josyane Savigneau au cours de laquelle il a déployé toutes les facettes de son humour, utilisant celui-ci pour alimenter le sérieux de sa pensée.
Aujourd’hui samedi, il a plu un peu. Lui beaucoup, à entendre les éclats de rire du public ravi.
À noter que le phrasé parfois surprenant de François Hollande à la télévision passe à la perfection « en direct », soulignant l’humour, créant une relation particulière et personnelle avec l’auditoire.
Pour vivre ce que j’ai vécu pendant cette période de cinq ans marquée par les attentats, au cours de laquelle il a fallu prendre des décisions très lourdes, je faisais en sorte de garder non pas cette distance, qui aurait pu être fâcheuse, mais cette implication au contraire qui fait que même dans le malheur, on cherche le bonheur. Ou en tout cas à donner du bonheur.
L’humour est parfois mal compris. Certains pensent que l’humour est un abaissement, une manière de perdre son sérieux ; au contraire, une manière d’être sérieux, encore plus sérieux est de garder cette ligne de vie que l’humour représente et cette auto dérision qui évite de se prendre pour une puissance. Et puis, parmi mes prédécesseurs, le Général de Gaulle avait beaucoup d’humour, tellement qu’on rapportait des bons mots qu’il n’avait jamais prononcés. C’est la rançon du succès… François Mitterrand avait beaucoup d’humour. Il le maniait avec une manière de componction qui faisait qu’on ne savait pas vraiment si c’était de l’humour ou un jugement fatal qui s’abattait sur vous. Les deux, sans doute, si bien qu’on repartait chancelant, hésitant entre le rire et quelques fois la dépression….
Parmi les personnes que j’ai rencontrées aux plus hauts sommets du monde…
_ Vous vous êtes le mieux entendu avec celles qui avaient de l’humour.
Oui, heu, Madame Merkel n’avait pas un humour considérable, mais après avoir vécu cinq ans avec mon prédécesseur et alors qu’elle ne savait pas encore ce qu’elle risquait avec mon successeur, elle s’était habituée à moi. Elle avait tout de même de l’humour puisque l’humour, c’est le sens de l’observation.
Celui qui était décevant sur le plan de la convivialité et de l’humour, c’était Barack Obama. Sa femme est beaucoup plus marrante que lui. Dans le couple, Barak est un intellectuel et un homme de réflexion. Aux États-Unis, on a quand même besoin d’hommes de réflexion ; Michèle Obama est une femme rayonnante qui rit beaucoup et a beaucoup apporté au couple.
Il n’empêche que Barack Obama est une icône, le premier Président noir des USA, qui a retiré les forces américaines d’Irak, qui est porté par sa légende et qui joue à la légende. Vous vous perdez vous-même en jouant au personnage que vous représentez. C’est pour cette raison que l’un de mes collaborateurs a trouvé cette formule "Barack Obama, il ressemble à Barack Obama."
Vladimir Poutine, lui, va jouer à l’amitié exagérée pour prendre pas simplement votre portefeuille mais tout ce que vous pouvez éventuellement laisser traîner. Il va le faire avec un grand déballage d’amitié franco russe.
Le 6 juin 2014 était un moment de très grande tension internationale. La Russie avait pesé sur l’Ukraine pour capter la Crimée et il était question de ne pas inviter la Russie aux cérémonies du Débarquement… J’avais décidé malgré tout d’inviter Vladimir Poutine et j’avais, la veille du 6, organisé deux dîners, l’un dans un restaurant à Paris pour Barack Obama et l’autre à l’Elysée pour Vladimir Poutine afin qu’ils ne se rencontrent pas.
Au restaurant, j’essayais d’égayer la conversation, de faire valoir une gastronomie digne de Talloires, et j’ai proposé un plateau de fromages. J’ai senti Obama extrêmement réticent parce qu’il fait partie de ces Américains qui pensent que quand ce n’est pas pasteurisé ça peut contenir des germes. Il ne croyait pas qu’on voulait l’empoisonner… mais il prenait ses précautions. Le repas a été frugal, tant mieux puisqu’un deuxième m’attendait à l’Elysée où je vois arriver Vladimir Poutine avec un sac isotherme. C’est très rare qu’un Président vienne à l’Elysée avec un sac isotherme. Fabius, à côté de moi, n’était pas non plus habitué à cette situation. Et Poutine sort de son sac une vodka et du caviar. J’ai accepté beaucoup plus volontiers la vodka et le caviar de Poutine que Barack Obama mes fromages.
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Si l’on s’en tient uniquement à la manière de vivre, on va plus volontiers vers une personne que vers une autre, sauf que Vladimir Poutine vient toujours pour peser dans un rapport de force, pour capter un avantage par la menace ou par la séduction. Il ne faut pas confondre les relations d’homme à homme avec la réalité du pouvoir, qui est beaucoup plus cruelle…
Avec Josyane Savigneau , l’échange aborde l’intimité, la vie privée, le « Président normal », le développement des chaînes d’information et des réseaux sociaux dont la journaliste se demande s’ils constituent un progrès.
Un progrès par rapport à l’ORTF répond François Hollande.
Mais de noter que lors de déclarations importantes, on faisait davantage attention à l’aspect de sa cravate qu’à ses propos.
Et d’évoquer, bien sûr, la pluie.
_ Mais il pleut beaucoup aussi sur la tête de votre successeur.
_ Pas assez ! Rappelez-vous l’île de Sein d’où étaient partis certains pour rejoindre le Général de Gaulle, ce moment extrêmement émouvant avec ces anciens combattants. On était là dans la tempête. Il y avait quelque chose qui nous élevait tous…On en a gardé « Il a plu. »
Au Bourget, j’avais fait un discours sur la finance. Ceux qui ne l’ont pas vu peuvent se reporter à mon livre, il n’y a plus de risques pour vous maintenant. Le meeting se déroule, très chaleureux, avec beaucoup de monde, et à un moment, un individu lance une chaussure dans ma direction. Je la vois passer devant moi. Ça surprend. Mais si elle m’avait atteint ? Qu’aurait-on retenu de mon discours ?...
L’incident peut tuer un événement important, mais les questions de sécurité ne doivent pas éloigner un Président de la population, des vraies relations avec elle.
Avec Josyane Savigneau , l’échange aborde l’intimité, la vie privée, le « Président normal », le développement des chaînes d’information et des réseaux sociaux dont la journaliste se demande s’ils constituent un progrès.
Un progrès par rapport à l’ORTF répond François Hollande.
Mais de noter que lors de déclarations importantes, on faisait davantage attention à l’aspect de sa cravate qu’à ses propos.
Et d’évoquer, bien sûr, la pluie.
_ Mais il pleut beaucoup aussi sur la tête de votre successeur.
_ Pas assez ! Rappelez-vous l’île de Sein d’où étaient partis certains pour rejoindre le Général de Gaulle, ce moment extrêmement émouvant avec ces anciens combattants. On était là dans la tempête. Il y avait quelque chose qui nous élevait tous…On en a gardé « Il a plu. »
On m’a demandé une fois « Qu’est-ce que ça fait d’avoir la cravate tordue ? » J’ai répondu « Je préfère avoir la cravate tordue que l’esprit tordu. »
Au Bourget, j’avais fait un discours sur la finance. Ceux qui ne l’ont pas vu peuvent se reporter à mon livre, il n’y a plus de risques pour vous maintenant. Le meeting se déroule, très chaleureux, avec beaucoup de monde, et à un moment, un individu lance une chaussure dans ma direction. Je la vois passer devant moi. Ça surprend. Mais si elle m’avait atteint ? Qu’aurait-on retenu de mon discours ?...
L’incident peut tuer un événement important, mais les questions de sécurité ne doivent pas éloigner un Président de la population, des vraies relations avec elle.