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La soirée d’ouverture de ce 6° Coup de théâtre dans la cour du château d’Annecy a échappé à l’orage. Il n’a pas plu ! Mais la représentation, en revanche, a énormément plu au public dont les applaudissements ont résonné comme un coup de tonnerre libérateur.
C’est parti pour ce nouveau Coup de Théâtre !
Mais au fait, s’agissait-il d’une représentation ? Sur scène, Aïda, Kamel et Azize Kabouche déploient une telle énergie qu’ils vivent de l’intérieur bien plus qu’ils ne représentent leurs personnages. La mise en scène inventive, drôle les y aide grandement.
Le propos ?
Samir tient un ciné "haram", "péché" où il passe clandestinement les films hérités de son père décédé qui fut projectionniste : il y est question d’amour, de baisers… Leïla, fille de colonel et Samir deviennent amoureux l’un de l’autre. Difficile d’écrire qu’ils "tombent" amoureux puisque cet amour va les porter plus haut que le conformisme et les tabous religieux, politiques et sociaux.
On se dit qu’il va y avoir là-dedans du Cinéma Paradiso, du Fellag. Il y en a, et bien d’autres choses encore, mais enlevés, dépassés, emportés par une véritable fougue amoureuse et créatrice qui voit passer sur cette terrasse de Sidi Fares Humphrey Bogart, Sinatra ,Clint Eastwood, Gary Cooper ; c’est l’imagination et l’imaginaire au pouvoir.
Dès les premiers mots, le ton est donné "Messieurs et Messieurs". Un "Messieurs et Messieurs" machiste, lié quasi indissolublement à la société algérienne, que toute la pièce met en pièces en faisant appel aux références culturelles du public.
Quand le théâtre est bon, il transforme les spectateurs en autant d’acteurs qui créent la pièce avec les acteurs. C’est le cas avec La main de Leïla. Si l’amour se joue essentiellement à deux, il emporte avec lui des mondes entiers.
La référence permanente au film Casablanca, qui tient lieu de fil rouge, pose finalement la vraie question "Nos vies répondent-elles à un scénario déjà écrit ou bien est-ce à nous de les écrire ? Subissons-nous notre filiation ou bien la créons-nous par notre volonté ?" Et quand Samir flanche et semble se résigner, c’est Leïla qui reprend la course libératrice. L’art et l’amour sont contagieux !
Ce qu’il y a de bien avec le théâtre, c’est qu’il est fabriqué, que ça se voit et que le résultat est plus vrai que vrai !
Quelques fils d’étendoir à linge auxquels on accroche des poignées de bus, et en voiture Simone ! Une terrasse, quatre cageots, un bidon, un robinet, et toute l’Algérie est là, concentrée, pétillante ! Cette économie de moyens pour laquelle Régis Vallée a opté pousse à l’inventivité, au mouvement.
Combien de rôles incarnent Aïda, Kamel et Azize ? Ils passent de l’un à l’autre, bouleversant ainsi les cases familiales, sociales, sexuelles, politiques, religieuses, traditionnelles dans lesquelles la société algérienne les enferme.
Une bouffée d’imagination et de liberté dans le temps où, sur les plages algériennes, des femmes osent se montrer en maillot de bain !
C’est parti pour ce nouveau Coup de Théâtre !
Mais au fait, s’agissait-il d’une représentation ? Sur scène, Aïda, Kamel et Azize Kabouche déploient une telle énergie qu’ils vivent de l’intérieur bien plus qu’ils ne représentent leurs personnages. La mise en scène inventive, drôle les y aide grandement.
Le propos ?
Samir tient un ciné "haram", "péché" où il passe clandestinement les films hérités de son père décédé qui fut projectionniste : il y est question d’amour, de baisers… Leïla, fille de colonel et Samir deviennent amoureux l’un de l’autre. Difficile d’écrire qu’ils "tombent" amoureux puisque cet amour va les porter plus haut que le conformisme et les tabous religieux, politiques et sociaux.
On se dit qu’il va y avoir là-dedans du Cinéma Paradiso, du Fellag. Il y en a, et bien d’autres choses encore, mais enlevés, dépassés, emportés par une véritable fougue amoureuse et créatrice qui voit passer sur cette terrasse de Sidi Fares Humphrey Bogart, Sinatra ,Clint Eastwood, Gary Cooper ; c’est l’imagination et l’imaginaire au pouvoir.
Dès les premiers mots, le ton est donné "Messieurs et Messieurs". Un "Messieurs et Messieurs" machiste, lié quasi indissolublement à la société algérienne, que toute la pièce met en pièces en faisant appel aux références culturelles du public.
Quand le théâtre est bon, il transforme les spectateurs en autant d’acteurs qui créent la pièce avec les acteurs. C’est le cas avec La main de Leïla. Si l’amour se joue essentiellement à deux, il emporte avec lui des mondes entiers.
La référence permanente au film Casablanca, qui tient lieu de fil rouge, pose finalement la vraie question "Nos vies répondent-elles à un scénario déjà écrit ou bien est-ce à nous de les écrire ? Subissons-nous notre filiation ou bien la créons-nous par notre volonté ?" Et quand Samir flanche et semble se résigner, c’est Leïla qui reprend la course libératrice. L’art et l’amour sont contagieux !
Ce qu’il y a de bien avec le théâtre, c’est qu’il est fabriqué, que ça se voit et que le résultat est plus vrai que vrai !
Quelques fils d’étendoir à linge auxquels on accroche des poignées de bus, et en voiture Simone ! Une terrasse, quatre cageots, un bidon, un robinet, et toute l’Algérie est là, concentrée, pétillante ! Cette économie de moyens pour laquelle Régis Vallée a opté pousse à l’inventivité, au mouvement.
Combien de rôles incarnent Aïda, Kamel et Azize ? Ils passent de l’un à l’autre, bouleversant ainsi les cases familiales, sociales, sexuelles, politiques, religieuses, traditionnelles dans lesquelles la société algérienne les enferme.
Une bouffée d’imagination et de liberté dans le temps où, sur les plages algériennes, des femmes osent se montrer en maillot de bain !